Niger : le suspense et la tension montent après l’attaque du pipeline par le Front Patriotique pour la Libération

Dans la nuit du 16 juin, le Front Patriotique pour la Libération (FPL) a mis à exécution sa menace de sabotage, en frappant un coup dur contre l’infrastructure pétrolière nigérienne. Le groupe, dirigé par Mahmoud Sallah, a fait sauter un tronçon important du pipeline qui transporte le pétrole brut du Niger vers le port de Cotonou au Bénin. Cette attaque marque un tournant majeur dans la lutte de pouvoir entre la junte militaire au pouvoir et les factions rebelles. Le contexte : un pipeline stratégiquement vital L’oléoduc, long de près de 2.000 km, est essentiel pour l’économie nigérienne et béninoise. Il permet l’acheminement du pétrole extrait des champs d’Agadem, dans le nord-est du Niger, vers le Bénin. Ce projet, réalisé en partenariat avec la China National Petroleum Corporation (CNPC) et sa filiale WAPCO, constitue un axe vital pour l’exportation de pétrole et une source majeure de revenus pour les deux pays. Les revendications du FPL : entre politique et pétrole Le FPL, mouvement rebelle créé en août 2023 après le renversement du président Mohamed Bazoum, exige la libération du président déchu et le retour à l’ordre constitutionnel. Dans son communiqué, Mahmoud Sallah a déclaré que cette attaque n’est qu’un premier avertissement. Le groupe demande l’annulation d’un prêt de 400 millions de dollars accordé par la société pétrolière chinoise WAPCO à la junte. Faute de quoi, il menace de paralyser toutes les installations pétrolières du pays. Une vidéo de sabotage : la guerre médiatique Le FPL a diffusé une vidéo du sabotage sur les réseaux sociaux, accentuant ainsi la pression sur la junte militaire. Cette stratégie de communication vise à montrer leur détermination et à gagner le soutien populaire en exposant les actions militaires. La vidéo, devenue virale, montre un commando rebelle opérant dans le désert nigérien, détruisant un segment clé du pipeline. Tensions régionales : le bénin et le Niger en conflit Cette attaque s’inscrit dans un contexte de relations tendues entre le Niger et le Bénin. Depuis le coup d’État de juillet dernier, les frontières entre les deux pays sont fermées, aggravant les frictions diplomatiques. La junte militaire nigérienne accuse le Bénin d’abriter des bases françaises destinées à déstabiliser le Niger, accusations que le Bénin et la France démentent vigoureusement.

Commentaires