
Retrait des permis miniers : voici les raisons évoquées par les autorités guinéennes
Le gouvernement guinéen a tenu, ce jeudi 22 mai 2025 à Conakry, une conférence de presse conjointe animée par le porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo, et le ministre secrétaire général de la Présidence, le Général Amara Camara. Cette rencontre visait à éclairer l’opinion publique sur la récente vague de retraits de permis miniers, décidée par décret du président de la République, le Général Mamadi Doumbouya, et par arrêté du ministre des Mines et de la Géologie, Bouna Sylla.
Les deux représentants de l’État ont expliqué que cette décision s’inscrit dans une volonté de réformer en profondeur le secteur minier, longtemps gangréné par l’opacité, les abus et le désordre. Selon eux, il s’agit d’une mesure courageuse du chef de l’État pour remettre de l’ordre et assurer une meilleure gestion des ressources naturelles du pays.
« La Guinée possède plus de 40 milliards de tonnes de bauxite estimées, ainsi que d’importantes ressources en or, fer, diamant, graphite, etc. Mais ces richesses n’ont jamais véritablement profité à la population », a déclaré Ousmane Gaoual Diallo. Il a dénoncé un secteur minier devenu une scène de spéculation et de violations répétées du cadre légal.
Le Général Amara Camara a précisé que le processus de retrait s’est basé sur un travail rigoureux d’assainissement du cadastre minier. « Deux premiers permis ont été retirés : ceux de Kebo et de Guiter, attribués initialement sous l’ère du CNRD. Le président a commencé par retirer les permis qu’il avait lui-même octroyés, pour montrer l’exemple », a-t-il souligné.
Il a également annoncé que 51 permis de concession industrielle et semi-industrielle, ainsi qu’une centaine de permis de recherche, ont été touchés par cette opération. « Dans les jours à venir, plus de 90 permis de recherche supplémentaires devraient être reversés dans la réserve stratégique de l’État », a-t-il ajouté.
Pour justifier ces retraits, les autorités s’appuient sur plusieurs dispositions du Code minier, notamment : l’article 3, relatif au droit de propriété de l’État sur les ressources du sous-sol ; l’article 34, concernant les délais de démarrage d’exploitation ; l’article 77, sur les conditions de renouvellement des permis ; l’article 82, traitant de la fin des titres miniers ; l’article 88, sur le retrait des titres miniers ; et l’article 89, relatif à l’extinction des droits et obligations des titulaires.
« Aucun permis n’a été retiré sans justification. Tous les cas relèvent d’un non-respect des obligations prévues par le Code minier », a insisté le ministre Camara.
Cette action s’inscrit, selon les responsables gouvernementaux, dans la volonté du chef de l’État de faire du secteur minier un pilier de la refondation nationale. « Il faut que ces richesses appartiennent à la Guinée et profitent à tous les Guinéens », ont-ils conclu.
Sylla Youn
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