UFR : plébiscité à 94 %, Sidya Touré interpelle le CNRD
Sans surprise, Sidya Touré a été reconduit à la tête de l’Union des Forces Républicaines (UFR) à l’issue du congrès extraordinaire organisé ce vendredi 30 mai 2025 à Conakry. Alors qu’il est hors du pays depuis trois ans, l’ancien Premier ministre, qui n’avait qu’un seul challenger, a obtenu une écrasante majorité de 94 % des voix face à Abdoulaye Baïlo Diallo, crédité de seulement 6 %.
Avant l’ouverture de ce conclave électoral, le leader de l’UFR s’est exprimé devant ses militants, mais aussi à l’endroit des autorités de la transition. Tout en revenant sur son soutien initial au CNRD, Sidya Touré n’a pas manqué de critiquer la gestion actuelle du régime militaire.
« Quand les jeunes militaires ont pris le pouvoir, j’ai accueilli cela avec espoir. Mes amis m’ont dit : Mais tu soutiens un régime militaire ? J’ai répondu : Non, je soutiens une rupture avec la destruction totale que nous connaissions”, a-t-il rappelé.
Mais aujourd’hui, ajoute l’homme politique, “la situation est bloquée. Le dialogue est absent. La violence est devenue banale. Les détournements, le pillage, sont devenus les seules nouvelles de Guinée », a-t-il déploré.
L’ancien allié de Cellou Dalein Diallo a réaffirmé son attachement au dialogue comme seule issue possible à la crise actuelle :
« Pourtant, nous n’avons pas d’armes. Notre arme, c’est le dialogue. Seul le dialogue peut ramener la paix, restaurer la confiance, faire avancer ce pays. Il faut que les autorités comprennent que la solution ne viendra pas par l’exclusion », a-t-il souligné.
Sidya Touré a rappelé que le développement durable est impossible si une partie du peuple est écartée :
« Ce n’est qu’ensemble que nous construirons une démocratie réelle, une économie dynamique, un État fort. »
Avant de conclure, il a lancé un appel direct aux autorités de la transition :
« Nous lançons un appel : mettons-nous autour de la table. Discutons. Quelles que soient nos divergences, il nous faut trouver un socle commun pour l’intérêt supérieur de la Guinée. »
Réaffirmant la constance de la ligne politique de l’UFR, il a précisé :
« Nous n’avons jamais changé de position : seule l’union nationale, seule la cohésion permettra à ce pays de sortir de la crise. Les initiatives doivent venir, y compris de l’armée, pour renouer le lien avec les forces vives. »
Exilé depuis février 2022, après la récupération de sa résidence par la direction du patrimoine bâti public, Sidya Touré réside désormais hors du pays, principalement en Côte d’Ivoire, où il s’est installé depuis des années.
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