Sénégal : le budget 2026 arrêté à 7 433,9 milliards FCFA

Le Projet de loi de finances (PLF) 2026 du Sénégal fixe les recettes à 6 188,8 milliards FCFA et les dépenses à 7 433,9 milliards FCFA, portant le déficit budgétaire à 5,37% du PIB. Le rapport de la Commission des Finances de l’Assemblée nationale sénégalaise, présenté par le Rapporteur général Mady Danfakha, indique une progression de 23,4% des recettes et de 12,4% des dépenses par rapport à la LFI 2025. Le gouvernement a engagé une trajectoire de consolidation budgétaire visant à ramener progressivement le déficit de 12,8% du PIB en 2024 à 7,8% en 2025, puis à 5,37% en 2026 et 3% en 2027. Selon le ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba, le budget 2026 se veut un instrument de redressement et de restauration de la confiance après les découvertes issues des audits sur les finances publiques. Le Plan de redressement économique et social (PRES) devrait contribuer à hauteur de 703,6 milliards FCFA aux recettes fiscales en 2026, avec une pression fiscale projetée à 23,2% du PIB contre 19,3% un an plus tôt. Les principales sources de financement ciblées incluent la régularisation foncière, les jeux de hasard, la taxation du mobile money et les accises sur l’alcool et le tabac. Les audits menés par l’Inspection générale des finances, la Cour des comptes et le cabinet Forvis Mazars ont réévalué la dette publique à environ 119% du PIB, largement au-dessus de la norme communautaire de l’UEMOA fixée à 70%. Le ministre Diba a estimé qu’une partie significative de cette dette était « cachée », puisqu’elle ne figurait pas dans les données officielles antérieurement publiées. Pour 2026, les besoins de financement s’élèvent à 6 075,2 milliards FCFA, dont 4 307,4 milliards pour l’amortissement de la dette et 1 245,1 milliards pour la couverture du déficit. Environ 65% de ces besoins seront mobilisés sur le marché financier régional, notamment via des « diaspora bonds ». Les dépenses du budget général sont fixées à 7 177,2 milliards FCFA, réparties entre les intérêts de la dette (1 190,6 milliards), les dépenses de personnel (1 532,8 milliards), les biens et services et transferts (1 650 milliards), ainsi que les investissements sur ressources internes et externes, totalisant environ 2 804 milliards FCFA. Le budget 2026 repose sur une prévision de croissance économique de 5%, contre 7,8% en 2025, portée par le secteur primaire (+6,1%), le tertiaire (+5,4%) et le secondaire (+2,9%). Le déflateur du PIB est attendu à 2%. En matière d’apurement, 300 milliards FCFA sont prévus en 2026 pour le règlement des arriérés intérieurs, après les 500,9 milliards déjà mobilisés en 2025 pour les dettes fournisseurs, notamment dans le BTP et l’énergie. Lors des débats, plusieurs députés ont exprimé des inquiétudes sur la capacité du gouvernement à ramener le déficit à 3% du PIB d’ici 2027, sur le poids croissant du service de la dette et sur l’impact des nouvelles taxes sur des populations déjà éprouvées. Ils ont également réclamé la publication des rapports complets d’inventaire de la dette, dont celui de Forvis Mazars, et plaidé pour un meilleur financement des collectivités territoriales et des secteurs sociaux. Le ministre Diba a indiqué que le Sénégal est en négociation avec le Fonds monétaire international (FMI) pour établir un nouveau programme, après la suspension du précédent à la suite des révélations des audits. Une mission du FMI a récemment séjourné à Dakar et un conseil d’administration informel s’est tenu pour examiner la situation. Le ministre de l’Économie, Abdourahmane Sarr, a souligné que l’appartenance du Sénégal à l’UEMOA facilitait son accès au marché financier régional pour couvrir ses besoins de financement. AC/Sf/APA

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