Mali: l'ex-président est parti pour le Sénégal

Amadou Toumani Touré, renversé en mars, a quitté le pays jeudi. Il s'est réfugié à Dakar avec sa famille. Dans le même temps, des responsables civils et militaires, arrêtés en début de semaine, ont été relâchés.

Les évènements s'accélèrent au Mali. Amadou Toumani Touré, l'ex-président renversé le 22 mars dernier, s'est exilé jeudi et a trouvé refuge au Sénégal voisin. Accompagné de sa famille, il a quitté Bamako à bord de l'avion présidentiel sénégalais, en compagnie du ministre sénégalais des Affaires étrangères Alioune Badara Cissé, selon des sources diplomatiques, militaire au Mali, et la présidence sénégalaise.

Tous sont arrivés à Dakar jeudi vers 23H30. Amadou Toumani Touré "était serein, il était avec toute sa famille", forte "d'une quinzaine de personnes", il a été installé dans une résidence dakaroise réservée aux hôtes de marque du Sénégal, affirmée Abou Abel Thiam, porte-parole du président sénégalais Macky Sall.

On ne sait pas, pour l'heure, si l'ex-président malien va demeurer au Sénégal ou y résider temporairement avant d'aller vers une autre destination.

Les leaders arrêtés en début de semaine relâchés

Son départ de Bamako a quasiment coïncidé avec la libération de responsables civils et militaires -22 au total- qui avaient été arrêtés en début de semaine sur instruction des putschistes maliens. La gendarmerie affirme qu'ils sont toujours sous le coup d'enquêtes et susceptibles de poursuites judiciaires, assurant que des armes ont été découvertes chez certains d'entre eux.

La plupart de ces responsables ont été ou sont considérés comme des proches de l'ex-président. Parmi eux, on compte l'ex-Premier ministre Modibo Sidibé, l'ex-ministre Soumaïla Cissé, l'avocat, député et homme politique Kassoum Tapo ou encore le responsable de patronat et leader politique Tièman Coulibaly.

Porté au pouvoir par un coup d'Etat en mars 1991, Amadou Toumani Touré a dirigé une transition avant de rendre le pouvoir aux civils. Il a ensuite été élu président en 2002, réélu en 2007 et devait quitter le pouvoir en juin prochain à l'issue de ses deux mandats maximum légaux.

Il a finalement été renversé le 22 mars, à cinq semaines de la présidentielle, par des militaires qui l'accusaient d'incurie dans la gestion de la crise en cours depuis mi-janvier dans le nord du Mali.

AFP

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