Affrontements meurtriers entre forces de l’ordre et villageois près de N'zérékoré

Des violences ont éclaté dans la nuit de vendredi 3 à samedi 4 août entre forces de l'ordre et villageois guerzés et tomas dans la localité de Zogota, proche de N'zérékoré, principale ville de la Guinée forestière. Les forces de l'ordre ont tiré à balles réelles : au moins cinq personnes ont été abattues et plusieurs autres ont été blessées.

A l’origine, des actes de vandalisme perpétrés par des habitants de Zogota sur les installations de la société minière brésilienne Vale ; des installations lourdement endommagées mercredi dernier par des manifestants en colère. Ceux-ci protestaient contre le non respect d’un engagement, supposé ou réel, entre les deux parties selon lequel dans le choix du recrutement des manœuvres, les autochtones sont prioritaires.

Pour faire le constat de ces violences et compatir à la douleur des miniers, une importante délégation gouvernementale, dont le ministre des Affaires étrangères Niankoye Lama, s’est rendue vendredi sur les lieux.

Constat fait, les auteurs des dégradations devaient répondre de leurs actes. C’est pourquoi un contingent des forces de l’ordre y a débarqué dans la nuit et a procédé à des arrestations. La population, dans sa tentative désespérée de se défendre, s’est heurtée à la violente réaction des forces de l’ordre. Des tirs à balles réelles ont éclaté dans l’obscurité, selon nos sources.

Au lever du jour, les villageois ont compté cinq morts dont le chef du village Niankoye Kolié et des dizaines de blessés, certains ayant pris la fuite pour se réfugier dans la forêt.

Au camp militaire de N'zérékoré, d’autres interpellés sont détenus dans des conditions inhumaines, selon un responsable de l'association Avocats sans frontière (ASF)-Guinée.
rfi

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