Une Nouvelle Voie (juin 2013) : le mois qui débuta et finit le 30… Par Alpha Oumar Telli

Bienvenue à mon bilan du 6e mois de l’an 03 de la Condécratie, un modèle de démocratie stalinienne avec très peu de travail, justice et solidarité ; un subtil mélange de communisme à la FEANF et d’affairisme sans scrupules. Je continue donc mon exploration mensuelle des méandres des décisions importantes pour la nation prises par nos nouveaux chefs en proposant des pistes de réflexions et d’actions qui pourraient être envisagées pour que le « vrai changement » soit effectif.

1- Echantillon de paroles et pensées présidentielles du mois : « Les élections ne dépendent pas de moi. Cela dépend de la CENI. C'est la CENI et les experts qui décideront de ce qu'il faut faire. Moi je ne fais qu’appliquer la décision que la CENI prendra….C’est la CENI et les experts qui sont les maitres du jeu, ce n’est pas le Président…Toute la communauté internationale dit que Waymark est très performant…Le vote des Guinéens de l’étranger n’est pas prévu dans la constitution. Il faut lire correctement la constitution. Jamais les Guinéens de l’extérieur n’ont voté aux législatives. Ils ont toujours voté aux présidentielles » (le 12, chez lui à Paris devant sa radio nationale RFI) ; « Nous n'avons pas besoin d'aide, je ne viens pas ici en mendiant… Nous espérons parvenir à l'autosuffisance alimentaire d'ici à 2015 et ensuite devenir exportateur, ce qui permettra d'attirer des investisseurs étrangers…Nous détenons les deux tiers des réserves mondiales de bauxite et nous n'avons qu'une seule usine. C'est un scandale géologique… C'est évident que nous devons faire un premier pas dans la transparence politique pour obtenir le soutien du G8. L'opposition en Guinée est composée d'anciens premiers ministres qui ont géré le pays et qui l'ont mis à terre. Ils font tout pour bloquer le changement » (interview chez lui à Paris dans le Figaro, un de ses journaux nationaux) ; « Des acteurs rogues font un préjudice disproportionné dans un pays comme la Guinée, d’autant plus qu’ils ne le font dans les pays développés. Le manque de transparence et la corruption dans le monde des affaires ne signifient pas seulement le manque de concurrence et les taxes non rémunérées. Il ralentit le changement et laisse la porte ouverte à la frustration et à un type de tension politique, et de violence regrettable qui a récemment attristé notre pays avec des décès tragiques… De nombreux centres financiers du monde permettent aux prédateurs de s’échapper. Ils utilisent des entités légales (entreprises offshores) pour masquer leur identité. Ils bouclent leurs finances grâce à des juridictions offshores. Ils utilisent des cabinets prestigieux d'avocats, comptables, conseillers financiers et des cabinets de relations publiques pour se donner un faux vernis de respectabilité »(tribune dans les Echos, un autre de ses journaux nationaux) ; « Il nous faut un gouvernement d’union nationale parce qu’on a tellement de problèmes. Quand j’ai gagné les élections, j’ai voulu former un gouvernement d’union nationale. Mais quand Cellou est parti à Dakar, il a dit qu’il ne peut pas gouverner avec moi. Maintenant, il (Cellou) parle d’un gouvernement d’union nationale, mais c’est lui qui a dit qu’il ne peut pas gouverner avec moi. Mais je ne peux pas forcer quelqu’un, sinon, moi j’ai été toujours partisan d’un gouvernement d’union nationale » (le 16, au cours d’une interview sur la BBC) ; « Mon souhait n’a pas changé : je veux que tout le monde participe aux législatives. Mais je ne peux pas amener à l’abreuvoir celui qui refuse, à tort, de boire…Du reste, si j’avais voulu passer en force, comme certains le prétendent, je l’aurais fait depuis longtemps. Je n’aurais d’ailleurs pas été le premier : d’autres chefs d’État ont suivi cette voie et ne s’en sont pas trouvés mal…Ne vous laissez pas intoxiquer : quand des grands bandits se font abattre par la brigade anti criminalité lors d’un braquage, ne les confondez pas avec des militants politiques, même si certains utilisent sans pudeur leur origine pour gonfler leurs statistiques…Vous vous faites l’écho d’accusations malhonnêtes. Pour les intégristes qui se livrent à ce genre de décompte ethnique, tout ce qui ne porte pas le nom de Diallo, Bah ou Barry est automatiquement malinké…Il n’y a jamais eu d’exécutions extrajudiciaires sous ma présidence. Le droit de manifester est respecté. Je n’ai aucun problème avec les droits de l’homme (interview dans Jeune Afrique du 16-22) ;

Pour : que de belles paroles qui séduisent et font croire au monde entier (sauf aux guinéens) que nous sommes enfin sauvés du sous-développement grâce à notre nouveau chef d’Etat. A beau mentir qui parle de loin ! Une fois de plus il reconnait ce qu’il devrait faire et qu’il ne fait malheureusement pas. Il sait parfois dire de belles choses, notre « grand-père de la Nation » – si seulement il pouvait y croire.

• Contre : sacré PPAC, il ne peut dire une phrase publique sans dire des contre-vérités, même quand il la démarre assez bien. Il oublie que les journalistes auxquels il parle ont lu notre constitution avant de venir l’interroger. Il pense qu’ils sont comme ceux de son bureau de presse de la présidence qui écrivent tout le temps mais ne lisent jamais. Que dire de l’affirmation que les guinéens de l’étranger n’ont pas le droit de vote aux législatives parce qu’ils ne l’ont jamais fait auparavant – surtout pour un leader historique des guinéens de l’étranger qui a marché dans toutes les rues de Paris pour critiquer cette pratique de ses prédécesseurs. Quant aux attaques directes et non fondées juridiquement de son opposition, elles ne confirment qu’une seule chose : il a dû tricher chaque année pour passer en classe supérieure à la Sorbonne et fait écrire sa thèse par un « nègre » mieux formé que lui. Des sources non encore confirmées disent que c’est un sénégalais, d’autres que c’est un de ses parents Burkinabès. En tout cas il devrait également l’utiliser pour corriger les fautes grammaticales et d’orthographe de ses textes écrits par son nouveau nègre Rachid Ndiaye. Pour l’interview finale du mois à Jeune Afrique, le journal de sa groupie François Soudan, je soulignerai uniquement la comparaison des militants de l’opposition avec « des grands bandits (qui) se font abattre par la brigade anti criminalité lors d’un braquage ». Quant aux discours sur la situation nationale le 28 et lors de la distribution de ses cadeaux à la SEG (Société des Eaux de Guinée) le 29, ils sont un tel ramassis de platitudes répétées déjà 100 fois, teintées d’hypocrisie et de mensonges que je n’ai pas trouvé une seule phrase qui méritait d’être archivée dans cette chronique.

Une Nouvelle Voie : un président qui passe un mois entier sans paroles outrageuses et ethnocentristes est impossible en Condécratie. Il faut vraiment arrêter définitivement le massacre. Après lui nous en ferons une norme que personne n’osera penser transgresser, de peur de sanctions immédiates.

2- Formations, séminaires, ateliers, colloques et autres « rendez-vous du donner et du recevoir » du mois : formation de la seconde cohorte de 400 jeunes fonctionnaires dans le cadre du programme « Rajeunir et féminiser l’administration publique » ; formation de 94 formateurs devant former les membres des commissions administratives d’affichage et de correction des listes électorales ; stage de formation de la 4e promotion de « commandos chinois » (fin de la) ; table ronde du Plan national d’investissement agricole et de sécurité alimentaire (PNIASA) ; journée de réflexion sur la problématique de la violence en Guinée sur le thème « Problématique de la violence en Guinée : quels rôles pour la société civile guinéenne ? » ; atelier de formation placé sous le thème : « Jeune fille et leadership » ; formation en technique de couverture médiatique des élections dans le cadre de la synergie des radios privées pour la couverture des élections législatives (number 1) ; atelier national consultatif multidisciplinaire des parties prenantes dans le Programme de renforcement de la Gouvernance Vétérinaire en Guinée ; atelier de pré-validation du Nouveau Code des Investissements et de la Lettre de politique des Petites et Moyennes Entreprises (PME) ; formation d’une trentaine de journalistes sur les lois sur la presse, la déontologie, l’éthique et la couverture du processus électoral et sur les pratiques du journalisme en temps de crise (number 2) ; formation des cadres de l’administration publique à l’élaboration de programmes et projets de développement ( !!) ; atelier de formation sur les actes uniformes révisés de l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (OHADA) ; séminaire de formation de journalistes sur le thème « être journaliste en 2013 » (number 3) ; séminaire en trois (03) sessions de formation sur le thème : « Employabilité des nouvelles secrétaires » ; atelier d’orientation des acteurs de l’Education, sur le processus d’élaboration des Projets d’amélioration de l’école (PAE) ; atelier de présentation des résultats de l’enquête sur les aspirations des populations guinéennes (!!) ; atelier de formation à l'intention des journalistes de la presse privée et publique sur le thème « comment communiquer l'Afrique le Web 2.0 » dans la perspective des prochaines législatives (number 4) ; atelier de formation des femmes journalistes pour leur implication effective dans les élections législatives (number 5 !) ; atelier de validation de l’enquête spécifique sur l’emploi et le travail décent en 2012 ;

Pour : le séminaire-business (19) reprend des couleurs. La formation (avec l’appui de la coopération française) d’une nouvelle génération de fonctionnaires avec un accent sur le genre est une bonne chose. Néanmoins il faut rajouter une condition obligatoire : l’interdiction totale pour eux de discuter avec la majorité de ceux qui sont déjà en place sinon la contamination sera inévitable et immédiate.

Contre : l’Etat forme tous les mois, y compris maintenant des jeunes fonctionnaires alors que les élèves-maitres formés et recrutés par la fonction publique en 2012 sont en grève et dans les rues pour réclamer 05 mois de leurs misérables primes d’entretien. Les pauvres ne parlent même plus de leurs salaires – triste ! Quant aux journalistes, presque à chaque fois les mêmes, ils ont reçu pas moins de 5 formations sur les législatives ce mois-ci – trop forts, les mecs, ils sont « blindés » (financièrement) pour plusieurs mois.

Une Nouvelle Voie : il faudra bien arriver un jour à faire comprendre à l’Etat qu’il a la responsabilité de former des cadres en adéquation avec ses possibilités financières et d’emploi. Il n’y a rien de plus dangereux qu’une personne a qui on a donné un espoir d’avenir professionnel pour le jeter la semaine suivante dans la rue. Il doit surtout cesser de vouloir systématiquement monopoliser et détourner les budgets de formations et laisser les institutions spécialisées dont c’est la raison d’être faire un travail professionnel du qualité internationale pour ravitailler les secteurs publics et privés dynamiques. Mais pour cela, il faut auparavant mettre en place sur une nouvelle voie.

3- Les décisions et actions « positives » du mois : le 31 mai, Tonton François (Hollande) se fâche et ordonne à tous ces garnements guinéens de s’assoir autour d’une table de discussion le lundi 03 ; le dialogue politique entre pouvoir et opposition démarre en fait le 05 à Cona-cris, après 2 jours de discussions sur l’ordre du jour, pour éviter les habituels monologues formatés et pilotés par le PPAC ; libération effective les 03 et 04 de tous les manifestants de l’opposition encore détenus dans les commissariats de police et de gendarmerie ainsi que de 38 des 60 déjà déferrés devant la justice. Les 12 derniers restent encore détenus en attendant la confirmation de leur « statut réel » (manifestants ou casseurs) ; le 07, la Cour suprême annule les suspensions d’une radio privée et de son rédacteur en chef par la présidente du Conseil national de la communication, la parente présidentielle Mme Ilboudo Martine Condé, pour violation des textes régissant son institution. Elle avait pris ces décisions injustes suite à leur critiques acerbes, parfois limites mais justes des actes posés par le PPAC ; le 09, un accord à minima est enfin trouvé entre l’opposition et le PPAC pour les législatives de 2013. Le dialogue aura donc duré moins d’une semaine mais 3 semaines après, on attend toujours encore de voir le rapport final ; vers le milieu du mois, le PPAC et le chef de l’opposition parlent tous les deux de gouvernement d’union nationale mais je ne suis pas vraiment sûr que ce soit une action positive ; la Cour Suprême et les experts techniques de l’U.E. récusent le nouveau chronogramme fixant les législatives au 28 juillet et le fonctionnement actuel de la CENI : la vie devient de plus en plus dure pour son président et pour son commanditaire de l’ombre ; le PPAC montre enfin un peu de « compassion africaine », chose que nous croyions impossible : le 17, il permet au criminel général Nouhou Thiam, prisonnier du complot du 19 juillet 2011 de participer aux obsèques de son père ; 1ère édition des olympiades scolaires « Fanta mathématiques et sciences »: une excellente initiative pour une concurrence positive entre les écoles publiques et privées de la capitale ; à partir du 26, Barak Obama visite 3 pays africains « crédibles ». Il zappe donc, comme François Hollande, Hillary Clinton et Laurent Fabius, un des plus mauvais exemples africains ; les criminels (présumés) général Ibrahima Baldé et colonel Claude Pivi « Coplan », grands maitres des massacres d’innocents désarmés et de viols de femmes en plein air le 28 septembre 2009 sont convoqués par la justice pour leur implication dans ces crimes. Ils sont tous les deux rentrés dans le tribunal comme témoins mais la brute Pivi est ressortie inculpée – il faut maintenant craindre pour eux de nouvelles promotions dans le gouvernement du PPAC ; le 27, Barak Obama reçoit 12 présidents de Cour suprême du continent à Dakar. Celui de la Guinée n’est bien sûr pas invité : que le PPAC et lui en tirent des conclusions sur leurs réputations internationales surtout le 1e qui se vante d’avoir le soutien et l’admiration de la communauté internationale ;

Pour : l’exigence de la rencontre des ennemis à mort du 03 a imposé l’arrêt de la rediffusion du décret appelant à la campagne électorale lancée une seule fois sur les ondes de la radio nationale du directeur lèche-bottes et chaussettes Kaba Condé. Le PPAC est doublement perdant dans cette affaire : non seulement il montre qu’il ne tient plus ses extrémistes mais en plus notre nationaliste d’opérette se fait remettre aux ordres sans ménagements par nos anciens colons qu’il hait tant. Il avait parlé trop tôt : son médecin lui dira bientôt qu’il dormait encore mieux à l’époque de Sarkozy qu’avec tonton François. Quant à la décision courageuse du 07, je me demande ce qui a bien pu piquer et réveiller enfin notre Président de la Cour Suprême. Mon frère Haroun Gandhi a toujours dit qu’il fallait le mettre à l’épreuve de ses responsabilités plutôt que de pleurnicher qu’il ne fera jamais rien. Il a quand même une respectabilité future à protéger - même lui commence à penser à ses arrières après la chute prochaine prévisible du PPAC. Il n’a pas oublié le sort réservé par tous les guinéens à la carpette humaine qui l’a précédé (Lamine Sidimé) qui ne pourra désormais même plus siéger dans une réunion familiale. Lui pourra au moins brandir cette bonne action dans son bilan par ailleurs peu reluisant.

Contre : pour l’accord politique du 09, une chose est sûre : le PPAC sauve la face en réussissant à maintenir ses poulains Waymark-Sabari comme opérateurs partiels de ces élections : leur rôle prend fin (officiellement) après le recensement, mais c’est « parole de PPAC » - nous connaissons tous ses promesses et savons qu’aucun accord ne sera respecté à 100% une fois les « Big Brothers » partis. Des garde-fous semblent avoir été trouvés dont les principaux sont des contrôles renforcés de la CENI et du processus électoral, le décompte manuel des résultats et la garantie d’un nouvel operateur pour les élections présidentielles de 2015 mais au final le maudit Waymark est toujours en place et constitue en lui-même un danger réel pour des élections transparentes et acceptées par tous. Avec son operateur personnel et ses administrateurs territoriaux qui tricheront sans vergogne en sa faveur, il est assuré au moins d’avoir plus de députés qu’il ne le mérite réellement, même s’ils ne représenteront peut-être pas la majorité souhaitée au futur parlement. Quant à dire que l’acceptation du vote des guinéens de l’étranger est une concession du pouvoir, c’est totalement faux. Le PPAC a dû tout simplement reconnaitre devant des étrangers ce que des guinéens lui répètent depuis des mois et qui est inscrit en noir sur blanc dans la constitution nationale. Parler gaillardement de gouvernement d’union nationale après près de 3 années de chaos et de dégâts humains peut sembler prometteur mais cela parait aussi un peu comme une foutaise vis à vis de tous ceux qui meurent et galèrent dans le pays depuis près de 3 ans de guerre politique nationale. Quand je pense que si c’est le cas ils se retrouveront en costumes-cravates et boubous Bazin pour se faire la bise tous les jours et pour ensuite nous couillonner ensembles, cela me fait très mal partout.

Une Nouvelle Voie : le dialogue franc et direct doit être à la base du débat politique de la démocratie que nous souhaitons pour notre pays. Pas de perdants/gagnants ou de perdants/perdants ; que des gagnants/gagnants. Pas de conflits sanglants et d’usage de la force, comme depuis 55 ans, pour imposer les lubies d’une minuscule minorité à la majorité des habitants. Les conséquences de cela sont visibles partout chez nous : destruction de notre nation qui pourtant avait un brillant avenir devant elle en 1958 et décadence progressive de tous nos « pères de la Nation » anthropophages. Mais ne nous trompons pas : nos 5 chefs d’état ont tous été des nullités maléfiques mais sans Ahmed Satan Touré aucun des autres n’aurait existé. Oui, demain nous « reprendrons la Guinée là où AST l’avait laissé » car le bilan et la reconstruction démarreront par son bilan personnel qui est responsable de tous nos malheurs depuis notre indépendance.

4- Les décisions et actions « négatives » du mois : le choléra reprend de plus belle ce mois-ci (uniquement en Guinée dans la sous-région !) avec ses morts et malades graves dans la capitale et certaines villes de l’intérieur : et oui, nous préférons la liberté dans la saleté urbaine. Dire que la saison des pluies vient à peine de démarrer – qu’en sera-t-il en fin août ? ; le 11, le PPAC croit aller au sommet du G8 à Paris et à Londres pour représenter le D8 (les 8 derniers pays du monde). En fait il s’agissait d’une conférence pré-G8 organisée par Tony Blair sur le thème « sécurité alimentaire et révolution de la transparence » et pour cela il fallait nécessairement que les cancres dans ces 2 domaines primordiaux du développement soient invités ; ensuite il a assisté à une « réunion de pardon et réconciliation » entre Rio Tinto et lui, organisée et présidée par son grand frère Georges Sorros. Pendant ce temps les Grands du monde se rendaient au sommet qui se tenait en fait en Irlande du Nord où il n’était bien sûr pas invité, malgré les mensonges de son bureau de presse ; Il parait qu’après le sommet il a participé au défilé d’anniversaire du sacre de la reine Elisabeth II : encore un autre mensonge ? Le risque est que ces petits honneurs fassent germer de nouveaux rêves mégalomaniaques dans son esprit tordu ; nouveau carton rouge pour notre changement : l’U.E. menace le PPAC (il a bien confirmé à François Soudan ce mois-ci qu’il continue à tout gérer dans son gouvernement) de sanctions commerciales pour non-coopération en matière de pêche illicite dans nos eaux territoriales. Les 3 derniers de la classe mondiale sont Belize, le Cambodge et la République Socialiste de Guinée ; le 12, une cinquantaine d’« étrangers » (Maliens et Burkinabés) venus en Guinée pour chercher du boulot sont mis en prison par la gendarmerie de Nzérékoré. Et dire que la libre circulation des personnes et des biens est le fondement principal de notre sacrée CEDEAO, l’union officielle de tous les pays ouest-africains ; le 19, les milices du RPG reprennent du service lors de la comparution d’un chef de parti d’opposition au tribunal de Dixinn : ratonnades des manifestants, tirs d’armes à feu, siège violent et caillassage en règle de la maison du leader, destruction de maisons voisines et de véhicules privés - vraiment travailler avec le PPAC c’est difficile, toujours un pas en avant, deux pas en arrière ; le 20, l’opposition met fin au dialogue national accepté par tous le 09 en raison de l’attaque de la résidence de son leader – on retourne de nouveau à la case départ ; le 24, la CENI a le culot de fixer de nouveau la date des législatives au 28 juillet, malgré le rejet définitif de cette proposition par la Cour Suprême et le fait que la moitié des échéances du chronogramme soient déjà dépassée le jour de l’envoi de la lettre : soit ils sont tous devenus fous dans cette boite soit ces dates fantaisistes servent en fait à sortir rapidement et en coulisses des sous glissants du budget électoral – je penche sans hésiter pour la 2e option ; l’insécurité générale et les crimes dans les quartiers ont repris de façon exponentielle ce mois-ci – le gouvernement ferme les yeux, les oreilles et le nez. Jamais un tel laxisme de l’Etat n’avait été constaté en Guinée ; notre pays a enfin et de nouveau un classement dans les 10 premiers du monde. C’est celui du classement 2013 des Failed States (États défaillants), publié annuellement par le magazine américain Foreign Policy et l'organisation indépendante Fund for Peace (Fonds pour la paix) ; le 28, on nous offre un petit communiqué « poisson d’avril » en retard à la TV-PPAC : le Boss a « blagué » tout le monde sur une visite officielle au Fouta le 29, au grand regret de quelques cœurs larmoyants et hypocrites à la recherche des menues retombées financières.

Sous-chapitre spécial : résumé détaillé du procès du 19 juillet 2011 : l’injustice finale.

Les plaidoiries de la défense ont commencé comme prévu le 31 mai par maitre Salifou Béavogui qui a résumé dès le départ tout ce procès : « ce dossier a été monté de toutes pièces par le Commissaire Fabou Camara, le Commandant Gabriel et le Commandant AKB. Ce sont eux, les organisateurs, les concepteurs et les metteurs en scène de cette affaire... Le Commissaire Fabou incarne le mal. C’est lui qui a monté ce faux dossier courant mai 2011. Il a agi de son propre chef avec sa fameuse Commission extrajudiciaire qui était basée au camp Samory Touré…il y a deux catégories de personnes qui ont été arrêtées dans cette affaire. La première catégorie concerne les personnes qui sont restées fidèles aux anciens présidents, le général Lansana Conté, le capitaine Dadis Camara et le général Sékouba Konaté. La deuxième catégorie comprend des personnes qui ont été poursuivies pour leur appartenance politique notamment à l’UFDG ». Il aurait pu s’arrêter là car voilà toute la réalité de cette nouvelle tragédie nationale. Quand je pense que maitre « Iznogoud » Doumbouya a dit qu’AOB avait même cherché à acheter des hélicoptères de guerre chinois pour son coup d’état – un type semi-lettré qui avait été arrêté avec 2 baguettes de pain et 6 noix de coco ! Même discours des avocats suivants :le 05, maitres Labila Michel Sonomou et Aboubacar Sylla (pas le porte-parole de l’opposition). Ce dernier a rappelé au président de la Cour, au narco-procureur et aux avocats pourris de la partie civile qu’en cas de preuves non établies ou de doutes dans un dossier criminel, le droit est en faveur de l’accusé. Il a fini sa plaidoirie en rappelant au président que son verdict final soulagera ou déchirera encore plus le tissu social mis en lambeaux par le PPAC – « le ciment de l’unité nationale c’est la Vérité et la Justice ». Hélas le verdict final sera pris par un autre président, l’Homme-Etat. Le 06, maitre Thierno Amadou Oury Diallo enfonce le clou en demandant à la partie civile de montrer les avions de guerre et les hélicoptères de combat qu’elle accuse AOB d’avoir acheté. Il a qualifié le réquisitoire du narco-procureur de « pompeux, haineux et arrogant » en rappelant notamment ses allusions à la « copine » d’AOB, le fait que les accusés étaient avec Satan et que lui était avec Dieu et qu’ils étaient des monstres ! Enfin il a rappelé que sa requête de 4 peines de mort était honteuse pour un fervent des messes du dimanche et n’était plus d’actualité au XXIe siècle où tous les pays démocratiques et civilisés luttaient pour la faire disparaitre, y compris les USA. Suivront ensuite un véritable ballet interminable d’avocats : maitre Macky Touré les 11 et 12 ; maitre Salifou Boiro le 12 (record des plaidoiries : 22 minutes) ; maitres Alseny Aissata Diallo et Tafsir Barry le 13 ; maitre Tafsir Barry le 14 ; maitre Abdoul Thiam le 24 ; maitres Alpha Ousmane Tall et Cellou Camara le 26 ; maitres Raffi Razza et Bachir Barry le 27. Au total 14 avocats qui rappellent la même évidence et cela doit continuer encore en juillet - que de répétitions monotones et inutiles. Ceci est à mon avis la plus grande faiblesse de cette défense excessive et anarchique dont les excès risquent de jouer au final à son désavantage. Comme le dit le proverbe africain « trop de piment gâte la sauce »…

Pour : comme chaque mois : R.A.S. (Rien à signaler)…

Contre : il est vraiment triste de constater que notre pays risque des sanctions internationales en matière de pêche illicite qui prendront de longues années à supprimer en raison des intérêts égoïstes de certains ministres et proches du PPAC. Boss, si vous cherchez les vrais saboteurs de ce pays, pardon puisez autour de vous et fichez la paix aux autres pour qu’ils souffrent et meurent au moins en silence. Quant aux dernières phases du procès du 19 juillet 2011, je peux désormais conclure ainsi : quelques officiers et sous-officiers semi-lettrés arrêtés avec tout sauf des armes de guerre, une femme de ménage vendeuse de riz partie en lune de miel pendant les faits, un forgeron, 2 infirmes des membres inferieurs, un étudiant en médecine, un défenseur bien connu des DDH en Guinée, de minables agents secrets des renseignements de la présidence, une bande d’officiers peuls loyaux comme des caniches, un sous-officier moitié-fou, un autre drogué au cannabis, des commerçants et autres civils partisans du parti d’opposition UFDG et quelques ombres (Sékouba Konaté, Bah Oury, Celou Dalein et d’autres cités uniquement les premiers jours) ont acheté des hélicoptères et armes du style hélicoptères et bazookas pour tuer le président de Guinée et prendre le pouvoir. Vraiment une honte pour tous les généraux de l’état major de l’armée qui sont restés planqués sous leurs lits en attendant la fin des « hostilités » ridicules – Ahmed Satan Touré doit danser dans sa tombe : il a finalement bien réussi son complot de former le Guinéen Nouveau !

Une Nouvelle Voie : la solution est facile pour une nouvelle voie : lire cette partie et faire juste le contraire…

M. le PPAC, vous êtes borné : vous pensiez vraiment que votre coup tordu pour prendre le pouvoir en 2010 aurait pu être répété ad vitam aeternam ? Que de nouveaux Sékouba Konaté et JM. Doré tricheraient au sommet du pouvoir pour vous offrir une assemblée nationale digne du PDG-RDA ? Non, cette fois-ci votre opposition « trop polie » vous attendait au tournant et vous a imposé un dialogue politique supervisé par les Big Brothers. Au final entre vous et vos ennemis il n’y aura pas de gagnant – perdant pour la bataille des législatives en 2013. Ce sera plutôt du perdant – gagnant ! Et si vous rêvez encore que l'on effacera tout le mal que vous avez fait à notre pays parce que vous avez accepté de faire des élections législatives propres, il faut vous réveiller tout de suite...

  • Personnellement j’espérais beaucoup trop de ce dialogue : je pensais, comme beaucoup de naïfs que Waymark serait mis à la porte, que vous seriez reconnu enfin coupable de tous ces morts/blessés innocents et que l’Organisation des Nations unies viendrait piloter les prochaines législatives.
  • Puis je me suis souvenu que j’avais travaillé près de 20 ans dans cette organisation et que ce que j’espérais était d'une naïveté acceptable pour tous sauf pour moi.
  • La porte de la « maison transparence » n'a pas été ouverte par ce dialogue mais une fenêtre est maintenant entrebâillée et c'est à nous les mécontents du PPAC de pousser pour l'ouvrir bien largement afin que la lumière inonde le salon et ensuite progressivement toute la maison, en poussant grandement ouvertes toutes les autres fenêtres et ensuite la porte principale.
  • En réalité l'opposition a surtout reçu un message clair de la Communauté Internationale : « vous avez besoin de plus d’efficacité pour gagner cette bataille et voici comment faire pour la créer ». La balle est maintenant dans son camp ‒ et dans le nôtre aussi. Il faut mettre fin aux déclarations et conférences de presses larmoyantes et vides de stratégies. Les 2 questions qui restent sont : comment mettre en place de manière intelligente et efficiente les concessions qui viennent d’être obtenues pour assurer le maximum de transparence à ce scrutin et comment faire pour inverser toutes les cartes pour les élections de 2015. Le moment est venu de construire un plan d’actions stratégique et budgétisé, sur papier, avec des résultats concrets à atteindre et toutes les activités et indicateurs intermédiaires pour y aboutir. Ce travail ne peut être fait avec les mini-communicateurs et stratèges qu'elle a actuellement à Conakry. Si elle veut gagner cette bataille il lui faut mettre en place une équipe de professionnels, comme partout ailleurs dans le monde. Toutes les bonnes volontés doivent y participer ‒ si elle le comprend vite et veut bien - en particulier ceux de la diaspora. Cette opposition doit se montrer proactive et professionnelle afin de mettre en place un suivi à la culotte de tous les coups bas qui vont être préparés désormais par le PPAC, dans le sens de plus de transparence et d’équité dans ces élections. Elle doit également être à même de réagir immédiatement et par les justices (nationale et internationale) à la moindre dérive prévisible du papy fourbe.

Cela ne remet absolument pas de côté le combat contre le mal principal du PPAC : les crimes et injustices journalières en toute impunité de ses milices, de ses sbires et de lui-même. Ce combat doit continuer en parallèle et s’accentuer à sa juste valeur pour tous les guinéens, c’est à dire plus importante que ces foutues élections. Il faut qu'il comprenne une fois pour toutes que ce combat continuera après 2015, quand il tombera de son trône de Kaloum : le PPAC est un peureux, tout le monde le sait. Le moment est venu d'en profiter au maximum.

Tic-tac, Tic-tac, la montre tourne ; aujourd`hui est le 922e jour du « changement radical » et du « Guinea is back » - déjà 2 ans, 6 mois et 10 jours ! Le mi-mandat est maintenant atteint. Ce mois que tout le monde craignait, en Guinée et ailleurs, aura finalement été l’un des plus « pacifiques » de l’ère PPAC : pas de meurtres flagrants de forces de désordre et d’insécurité ; pas de paroles présidentielles trop catastrophiques ; pas trop de « réunions du donner et du recevoir » ; quelques actions dans le bon sens même si elles ne sont pas vraiment positives ; et moins d’actions très négatives que d’habitude. Même le Boss est maintenant fatigué de ses intrigues et coups louches : à 75 ans le métier de boulanger full-time est épuisant physiquement et mentalement. En attendant, pour lui c’est avant tout « business as usual » : il va avec ses proches assister à des défilés royaux en Angleterre pendant que la vie de chien continue de plus belle pour 99% des guinéens maudits par le Satan qui dit avoir créer ce pays…


30 juin 2013

A.O.T. Diallo


NB : vous pourrez suivre chronologiquement cette série et les précédentes (depuis le début du changement en Guinée en janvier 2007) sur mon nouveau blog: https://aotdiallo.wordpress.com/


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