Israël: chasse à l'homme après une nouvelle attaque meurtrière

La police israélienne menait tôt vendredi une chasse à l'homme après une attaque fatale à trois personnes dans la grande banlieue de Tel-Aviv et perpétrée le jour de l'anniversaire de la création de l'Etat hébreu.
La police a appelé le public à donner des informations sur l'endroit où se cachent les assaillants, en diffusant les photos et les noms de deux Palestiniens soupçonnés d'avoir commis cette attaque qui a aussi fait quatre blessés, dont trois grièvement, selon la Magen David Adom (MDA), l'équivalent israélien de la Croix-Rouge.
Les deux hommes, Assad Youssef Al-Rafai, 19 ans et Tzabhi Amad Abu Shakir, 20 ans, sont originaires du village de Rumana, dans le secteur de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie occupée, selon un communiqué de la police.
"La scène de l'attaque était complexe", selon le secouriste israélien Alon Rizkan, de la MDA, qui dit avoir vu un homme âgé de 40 ans mort près d'un rond-point, puis un autre homme inconscient dans un parc adjacent, dont le décès a finalement été prononcé, et un autre à ses côtés qui a succombé à ses blessures.
Cette sixième attaque anti-israélienne depuis le 22 mars est survenue à Elad (centre), ville d'environ 50.000 habitants dont de nombreux juifs ultra-orthodoxes, près de Tel-Aviv.
Les trois victimes de l'attaque sont Yonatan Habakuk, 44 ans et Boaz Gol, 49 ans, tous deux habitants de Elad et Oren Ben Yiftah, 35 ans, habitant de Lod (centre), selon les médias israéliens.
Les mouvements islamistes armés palestiniens du Hamas et du Jihad islamique ont "célébré" une attaque "héroïque", la qualifiant de "réaction" aux tensions récentes à Jérusalem, sans toutefois la revendiquer.
De son côté, le président palestinien Mahmoud Abbas a condamné "le meurtre de civils israéliens", déplorant que "les meurtres de Palestiniens et de civils israéliens mènent à une détérioration de la situation", selon l'agence palestinienne Wafa.
Le ministre de la Défense Benny Gantz a annoncé un bouclage, jusqu'à dimanche, de la bande de Gaza et de la Cisjordanie occupée afin "d'éviter la fuite de terroristes" vers ce territoire palestinien.
L'attaque d'Elad porte à 18 le nombre de personnes tuées dans des attentats anti-israéliens depuis le 22 mars, certains perpétrés par des Arabes israéliens et d'autres par des Palestiniens.
Dans la foulée des premières attaques, les forces israéliennes ont mené une série d'opérations en Cisjordanie occupée. Au total, au moins 26 Palestiniens, dont des assaillants, ont été tués depuis le début de cette vague d'attaques anti-israéliennes.
Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a condamné "avec véhémence" cette attaque, selon un communiqué du département d'Etat.
"C'était une attaque horrible, qui a visé des hommes et des femmes innocents, particulièrement odieuse au moment où Israël célébrait sa fête de l'indépendance", a indiqué le secrétaire d'Etat, assurant que les Etats-Unis se tenaient "fermement" aux côtés de leurs alliés israéliens.
- Tensions à Jérusalem -
"Cette opération (à Elad) témoigne de la colère de notre peuple face aux attaques de l'occupation contre les lieux saints. La prise d'assaut de la mosquée Al-Aqsa ne peut rester impunie", a déclaré Hazem Qassem, porte-parole du Hamas, mouvement islamiste qui contrôle la bande de Gaza, enclave palestinienne de 2,3 millions d'habitants.
"La profanation par les forces d'occupation (nom donné à la police et à l'armée israélienne par des Palestiniens) et des gangs de colons à Al-Aqsa a franchi toutes les lignes rouges", a renchéri Muhammad Hamid Abu Al-Hassan, du bureau politique du Jihad islamique.
En parallèle, des heurts entre des policiers israéliens et des Palestiniens ont fait près de 300 blessés sur l'esplanade des Mosquées, dans la partie palestinienne de Jérusalem, occupée depuis 1967 par Israël.
Après une pause de plusieurs jours liée à la fin du mois de jeûne musulman du ramadan, des fidèles juifs se sont rendus sur l'esplanade jeudi, jour du 74e anniversaire, selon le calendrier hébraïque, de la création de l'Etat d'Israël qui coïncidait avec la fin des célébrations musulmanes de l'Aïd al-Fitr.
En vertu d'un statu quo tacite, les non-musulmans peuvent se rendre sur l'esplanade --troisième lieu saint de l'islam et lieu le plus sacré du judaïsme sous son nom de "Mont du Temple"-- mais sans y prier.
Or un nombre croissant de juifs s'y rendent, et le fait que certains d'entre eux y prient subrepticement suscite des craintes d'une remise en cause de ce statu quo chez de nombreux musulmans.
Au cours des dernières semaines, le gouvernement israélien a répété ne pas vouloir changer le statu quo.
Israël, qui contrôle l'accès au site, a maintenu sa réouverture jeudi aux juifs malgré des appels de responsables palestiniens et de pays de la région qui craignaient de nouveaux heurts.

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