Les Camerounais prêts à accueillir le président Emmanuel Macron

Les Camerounais se préparent à accueillir le président français Emmanuel Macron.
Il s'agit de son premier voyage en Afrique depuis sa réélection en avril dernier.
Cette visite intervient au moment où la France entreprend de "rénover" ses partenariats militaires sur le continent pour maintenir sa concurrence stratégique.

Elle signalera que le continent africain est une "priorité politique" de sa présidence.
Les pays africains craignant une pénurie de céréales, notamment en raison de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, les discussions porteront essentiellement sur les questions d'approvisionnement alimentaire.
"Bien évidement c’est une très bonne nouvelle pour l’Afrique, l’Afrique centrale et le Cameroun quand on voit le contexte socio-politique actuel avec le sentiment d’hostilité de la France au Mali, la guerre en Ukraine, c’est une très bonne chose. La France vient au Cameroun pour pouvoir réchauffer ses relations et renforcer ses soutiens quand on sait le rôle stratégique que joue le Cameroun en Afrique centrale. C’est une très bonne visite maintenant." a déclaré Ndzomo Essomba Henri, banquier.
Les acteurs de la société civile camerounaise attendent beaucoup de cette visite, notamment le Réseau des défenseurs des droits de l'homme en Afrique centrale (Redhac) qui espère que les droits de l'homme seront un sujet central de discussion entre Macron et son homologue camerounais Paul Biya.
"Nous savons que la France c’est un pays des droits de l’homme - chacun à ses défauts - mais, c’est un pays des droits de l’homme et il ne serait pas bon que le président Macron arrive ici et que les questions des droits de l’homme, qui sont bien respectés en France, qu’ils ne les mettent pas sur la table avec son homologue. C’est notre souhait." a expliqué Maximilienne Ngo Mbe, directrice exécutive du Redhac (Réseau des défenseurs des droits de l'homme en Afrique centrale).
La sécurité sera également à l'ordre du jour, alors que la France s'apprête à achever son retrait du Mali cette année et que tous les pays de la région cherchent à écarter les craintes d'insurrections islamistes.
Le Cameroun est actuellement déchiré par des violences ethniques et une insurrection de séparatistes anglophones.
"Nous pensons que, à part les prisonnier politique du MRC, il est également question de se pencher sur la libération des prisonniers présumés politiques de la crise anglophone. Pourquoi pas, le président français ne rencontrerait pas également les leaders des revendications sécessionnistes anglophones tout comme les leaders politiques de l’opposition, du Cameroun." a dit Pierre Emmanuel Binyam, chargé de communication, MRC (Mouvement pour la Renaissance du Cameroun), parti d'opposition.
M. Macron a insisté sur le fait que la présence militaire de la France dans la région s'adaptera plutôt que de disparaître une fois le retrait du Mali achevé.
Il a annoncé la semaine dernière qu'un réexamen de la présence française serait achevé d'ici l'automne, affirmant que les militaires devraient être "moins exposés" à l'avenir, mais que leur déploiement reste une "nécessité stratégique".
Le président Emmanuel Macron se rendra ensuite au Bénin puis terminera son voyage en Guinée-Bissau.

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