Sénégal: cinq ans de prison requis par le parquet contre Barthélémy Dias

Au Sénégal, le parquet général a requis cinq ans de prison ferme ce mercredi contre Barthélémy Dias. Après de multiples reports, le nouveau maire de Dakar, l’une des figures de l’opposition, comparaissait en appel dans une affaire datant de 2011 : l’attaque de sa mairie de Mermoz Sacré Cœur. Un homme, Ndiaga Diouf, avait été tué dans la fusillade. Barthélémy Dias dénonce une procédure « politique ».
Après cinq heures d’audience, Barthélemy Dias quitte le palais de justice sans un mot, accompagné par des partisans en colère. À la barre, le nouveau maire de Dakar a réfuté les accusations de meurtre. « Je ne suis pas un assassin », « l’arme du crime n’est pas la mienne », a assuré Barthélémy Dias dans une salle d’audience pleine à craquer du palais de justice, encadré par un important dispositif de sécurité. Après avoir purgé une peine de six mois de prison dans cette affaire, le nouveau maire de Dakar a réfuté les accusations de meurtre et plaidé la légitime défense. C’est lui-même qui avait fait appel du jugement en première instance, pour « laver son honneur » dit-il.
« Il n’y a pas d’excuse, de provocation ni de légitime défense » a répondu l’avocate générale. « Les assaillants étaient en train de partir quand il a tiré », a-t-elle affirmé. Le parquet a donc requis la lourde peine de cinq ans de prison ferme et deux ans contre deux de ses collaborateurs. La partie civile, la famille de Ndiaga Diouf, tué en 2011, quant à elle réclame 150 millions de francs CFA de dommages et intérêts, soit environ 232 000 euros.

Un procès politique pour sa défense
Après cinq heures d’audience, Barthélémy Dias a quitté le tribunal sans faire de déclaration. L’un de ses avocats, Me Ousseynou Fall, a dénoncé un « acharnement », alors que l’opposition critique régulièrement une « instrumentalisation » de la justice par le pouvoir, selon lui.
« Malheureusement, j'ai assisté ces dix dernières années à des procès qui étaient la plupart du temps intenté contre des gens qui empêchaient de tourner en rond. En l'occurrence, les opposants. On a vu Karim Wade, on a vu le maire Khalifa Ababacar Sall. Là, on voit Barthélémy Dias, pointe Ousseynou Fall. Nous voyons donc un acharnement contre des hommes politiques que l'on poursuit parce qu'ils ne sont pas du même bord que l'actuel président Macky Sall. »
Le délibéré est fixé au 18 mai.
rfi

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