Mali: gouvernement et groupes armés du Nord à Gao pour sauver l’accord de paix

Ils sont tous arrivés à Gao, dès mardi 15 mars dans la soirée ou mercredi. Le ministre malien de la Réconciliation nationale, le colonel Ismaël Wagué, et les groupes armés du Nord signataires de l’accord de paix de 2015 ont effectué de premières consultations mercredi, mais la réunion ne se terminera que ce jeudi 17 mars. Objectif : finaliser l’accord de principe signé à Rome début février et remettre l’accord de paix sur les rails, alors que son application, déjà laborieuse depuis sa signature, est aujourd’hui carrément menacée.
La finalisation de l’accord de principe de Rome, il y a un mois et demi, doit permettre d’intégrer la partie gouvernementale au Cadre stratégique permanent (CSP), qui rassemble les groupes armés du Nord signataires de l’accord de paix de 2015, à savoir les ex-rebelles indépendantistes de la CMA et les groupes pro-État malien de la Plateforme. Le CSP pourrait ainsi devenir CSPR, Cadre stratégique permanent pour la réconciliation.

Le ministre malien de la Réconciliation nationale, le colonel Ismaël Wagué, souhaite en prendre la direction. Jusqu’ici, la présidence tournait entre les groupes armés membres. C’est un premier enjeu de la réunion, les responsables des groupes joints par RFI n’y étant pas forcément favorables. Aucun commentaire n’a été communiqué par la partie gouvernementale.
Autre enjeu : la reprise du Comité de suivi de l’accord de paix, qui ne s’est plus réuni depuis octobre dernier.
Les relations sont plus que tendues entre les autorités maliennes de transition, qui ont exprimé à plusieurs reprises leur volonté de « relire » l’accord de paix ou de l’appliquer « intelligemment », et les groupes armés du Nord, qui dénoncent la mauvaise volonté de l’État dans la mise en œuvre de cet accord. Ces derniers jours, plusieurs groupes armés ont très fermement demandé aux autorités de faire la preuve de leur engagement. Certaines sources directement impliquées craignent même que la situation ne se dégrade au point de conduire à une reprise des affrontements. C’est finalement cela que la réunion de Gao doit permettre d’éviter.
RFI

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