Entrave à la marche de l’opposition du 27 septembre 2011 : le cas de M. Sidya Touré

Il est utile de commencer par dire que, si la manifestation de l’opposition n’était pas

officiellement interdite, quant aux faits matériels sur le terrain, l’interdiction était

totale.

Nous abordons le cas de M. Sidya Touré sous l’angle de la stratégie adoptée

par les autorités guinéennes dans la gestion de ladite manifestation qu’elles

redoutaient.

La première stratégie était de tout faire pour que la manifestation soit cantonnée

dans la haute banlieue, loin du cœur de la ville de Conakry où toute forme de

répressions se serait déroulée sous les yeux des représentants diplomatiques en

poste en Guinée.

Cette stratégie consistant à empêcher les manifestations dans les fiefs de M.

Sidya Touré à savoir : Kaloum, Matam, Antag, etc.., avait aussi pour but non

seulement de couvrir les mensonges du parti présidentiel(RPG) selon lesquels

tous les militants de l’UFR ont rejoint le RPG d’une part, et d’autre part, de se

servir de la non manifestation des partisans de M. Sidya Touré pour justifier

les futures fraudes électorales en préparation dans les fiefs de l’UFR avec les

mêmes arguments : « Sidya n’a plus de militant, il n’a pu faire sortir personne

lors des manifestations du 27 septembre 2011 », et ensuite, faire courir des

fausses informations de nature à semer la suspicion dans l’opposition telle que les

affirmations selon lesquelles M. Sidya Touré et ses militants n’ont pas participé à la

manifestation.

Toutes les précautions, même les plus extrêmes avaient été déployées pour

faire échec à la sortie massive des militants de l’opposition. Il en a été ainsi du

placement en garde à vue de M. Check Touré, l’un des leaders de la jeunesse de

l’UFR de Kaloum. C’est à 9h30 du matin que les éléments des forces de sécurité

ont interpelé M. Check Touré en compagnie des Jeunes de Kaloum qui faisaient

mouvement en direction du stade. Conduit à la direction de la police judiciaire(DPJ),

il n’a été libéré qu’à 17h30.

Ensuite, c’est le secrétaire fédéral de l’UFR de la commune de Matam M. KissimaSylla et de nombreux militants hommes et femmes qui ont été arrêtés et ne sont

toujours pas libérés. Des exemples de ce type sont très nombreux !

S’agissant de M. Sidya Touré lui-même, sa tâche n’a pas été facile. Informé de

la présence de ses militants aux abords du stade 28 septembre de Conakry qui

était choisi comme point de ralliement des manifestants, il s’est immédiatement

dirigé vers le stade. Mais, plus il s’approchait du stade, plus la situation se révélait

tendue. Arrivé à Bellevue, la tension était telle que M. Touré a voulu changer de

direction pour se rendre au siège de son parti, mais impossible d’y arriver . Face

au blocage rencontré, il s’est retourné chez lui. Deux heures plus tard, le leader de

l’UFR avait de nouveau repris le chemin du siège de son parti à la rencontre de ses

partisans pour entre autres, faire le point de la situation qui prévalait dans la ville.

C’est suite à cela qu’il s’était adressé à la presse au milieu de ses partisans dans

les locaux du siège de son parti à Matam.

Le constat qui était fait par de nombreux cadres de l’UFR se résume à la volonté

déterminée des autorités guinéennes de rendre la vie de plus en plus difficile

pour M. Sidya Touré.

Des sources concordantes soulignent que des centaines de millions de Francs

guinéens ont été distribués dans les fiefs de l’UFR avec pour seul objectif de

saboter la manifestation de l’opposition.

Faut-il souligner que la répression de la manifestation pacifique de l’opposition

a fait au moins quatre morts, plusieurs dizaines de blessés et plus de trois-cents

interpellations, sans faire abstraction de la participation de la milice privée(Donzo) du

président Alpha Condé à la répression des manifestants.

Toutefois, M. Sidya Touré se dit déterminé à continuer les manifestations jusqu'à la

libération de tous les militants de l’opposition injustement arrêtés et la satisfaction

totale de toutes les revendications consignées dans le mémorandum du Collectif

pour la finalisation de la transition transmis au Ministre de l’administration du

territoire.

Cellule de communication de l’UFR

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