Jean-Marie Doré, le vieux roublard. (Episode 1)
Plus que la vie d’un parfait intriguant des cours d’antan, celle de Jean-Marie Doré ressemble, à s’y méprendre,
aux péripéties de ces captivants personnages issus de la muse des plus grands auteurs de feuilletons
américains dont raffolent l’audimat mondial. Chaque étape de la vie de l’ex Premier Ministre de la Transition,
échafaudée sur des séries de trahisons, de coups fourrés, de magouilles de très hautes voltiges, plus que
de simples anecdotes, suffit pour réaliser le meilleur des bestsellers des rayons de librairies. L’épisode de sa
prodigieuse et très bizarre réconciliation avec Sékou Touré qui avait pourtant mis sa tête à prix en avait surpris
plus d’un. Une certaine partie de l’opinion guinéenne qui avait subit, à l’époque, les représailles successives
orchestrées par la machine inquisitoire de la révolution, fera la sombre et triste découverte d’un deal qui permit
à JMD de retrouver les faveurs du PDG en échange, semble t-il, d’une une liste d’innocentes victimes jetées
dans les geôles du tristement célèbre Camp Boiro.
Cet article qui est le premier d’une série va s’atteler à vous livrer chaque semaine, dans ses moindres
coutures, les détails les plus croustillants d’une collection des combines de l’auteur des contrats les plus
léonins que la Guinée ait connus.
Après 23 ans de carrière professionnelle au sein du BIT, Bureau International du Travail à Genève où il finit
de parfaire ce caractère de fin limier aux aguets de la moindre opportunité pour faire mouche, Jean-Marie
Doré décide de rejoindre son pays, la Guinée, juste au seuil d’une monumentale humiliation qu’il faillit subir
pour incompétence devant la fulgurante montée professionnelle d’un de ses jeunes et brillants collègues
de travail. Vers la fin des années 80, son arme de la délation, du petit jeu mesquin et de la trahison n’étant
plus suffisamment affutée pour faire effet dans l’institution, Mr Doré se rabat sur son pays, à l’époque, sous
le joug du libéralisme non maîtrisé d’un Lansana Conté au sommet de la pire des mal gouvernances, un
pays qui n’était pas suffisamment nanti pour faire face aux griffes et aux crocs des bandits à col blanc de ce
calibre. Une aubaine pour Jean-Marie Doré qui, préalablement, usera de son éloquence reconnue, sa marque
de fabrique, pour embobiner des investisseurs allemands, avec le concours de quelques fonctionnaires de
l’administration guinéenne connus pour leur légèreté, pour mettre le grappin sur la société de Transport
ENTRAT International dans des conditions rocambolesques. Le sommet de la Baule venait juste d’exiger aux
pays africains d’adopter la démocratie dans toutes les gouvernances afin de bénéficier d’une pseudo largesse
des institutions financières internationales. Jean-Marie Doré emboite immédiatement le pas sur cet appel au
multipartisme prôné par François Mitterrand pour lancer l’UPG, l’Union pour le Progrès de la Guinée. L’on
se rappelle des membres fondateurs de ce parti comme Moris Camara, Richard Haba (ancien ministre des
Finances), Nyakoye Lama (actuel Ministres des affaires étrangères), Feu Momory Camara, Aly Badara Keïta,
Feu Mory Mohamed Keïta pour ne citer que ceux-ci. Tous ayant quitté le bateau UPG amèrement déçus par
le fait d’une gestion très personnelle du Parti par celui qui s’auto-proclama comme son Président suite à une
parodie de congrès dans sa litigieuse villa de Donka à la cité ministérielle.
Le lien immédiatement se fait entre ENTRAT et le Parti. Les travailleurs de la société sont négligés au profil
du budget de fonctionnement de l’organe politique à la conquête du pouvoir. Jean-Marie manigance et
œuvre pour éjecter les investisseurs allemands du Capital de la société. C’est sans peine qu’il y arrive et se
retrouve seul et en « domi » (chef) comme il aime à le dire comme unique patron. C’est logiquement que la
société déposera le bilan 4 ans plus tard pour mauvaise gestion et non par représailles de Lansana Conté
comme JMD le chante partout où il passe. L’unique tort du Général Conté fut tout simplement d’exiger que les
travailleurs puissent rentrer équitablement dans leur droit. Pour une personnalité politique qui aspire à signer
le bail du perchoir de l’assemblée nationale et, plus tard, celui d’un mandat présidentiel à Sékoutouréya, on
égraine, hélas, pas mal d’incongruités pour une candidature qu’on vous présentera au fur et à mesure des
prochaines publications comme l’une des moins crédibles qui puisse être dans le paysage guinéen.
A bientôt dans le développement de nos prochains titres (1)
Solo Niaré
Note (1) Prochaines publications
• Les agissements de JMD dans les coulisses de la rocambolesque présidentielle passée.
• JMD, Premier ministre, une candidature qui n’avait pas l’aval de beaucoup de visionnaires.
• Jean-Marie Doré, Dadis Camara et Papa Koly Kourouma : Le roublard, la brute et le truand.
• JMD, le cougar
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