Les Guinéens de France dans la rue pour dénoncer la dérive dictatoriale en Guinée.
Devant l’incarcération injustifiée de plusieurs centaines de ses militants, le collectif des partis politiques pour la finalisation de la transition mène une série d’actions pour dénoncer la dérive dictatoriale du pouvoir par le président Alpha Condé.
C’est ainsi que sa section France a profité de ce samedi 5 novembre et de la disponibilité des pavées parisiens pour organiser une manifestation pour dénoncer l’incarcération d’Etienne Soropogui, vice président du NFD, les nouvelles forces démocratiques, et de plusieurs autres manifestants lors de la grande marche de l’opposition, le 27 septembre passé à Conakry. Les guinéens de la diaspora fidèles à cette cause, ont répondu à cet appel qui justifie, par ailleurs, un des motifs de la diffusion, la semaine dernière, d’une alerte d’instabilité en Guinée émise par le département des Etats Unis aux citoyens américains.
Pour rappel, devant ce qu’elle qualifiait de refus de dialoguer de la part du pouvoir, l’opposition guinéenne avait décidé d’organiser une grande marche pacifique dans le but de dénoncer la restructuration unilatérale de la CENI, la destitution injustifiée des conseillers communaux issue de ses rangs, et l’audit du fichier électoral par le gouvernement d’Alpha Condé. Le collectif a ainsi bravé l’interdiction de toute manifestation à caractère politique établit par le gouverneur pour mobiliser ses militants dans la ville de Conakry. L’objet de la manif de Paris, qui a enregistré la présence de Fodé Oussou Fofana, vice président de l’UFDG, est de donner non seulement une plus grande amplification aux revendications de l’opposition qui ne trouvent aucune suite auprès du pouvoir en place, mais aussi de dénoncer ces arrestations arbitraires de manifestants dans l’exercice de leur droit, comme définit dans les textes de lois actuels, précisément dans l’article 10 de la constitution.
« Puisque nous savions que, légalement, les manifestations politiques ne relèvent d’aucune responsabilité du gouverneur de la ville de Conakry, nous avons décidé par conséquent de faire la notre. La manifestation du 27 septembre n’était donc pas illégale » révèlera Dr Oussou Fofana pendant son allocution qui a précédé le cortège avant d’ajouter que la condamnation d’Etienne à un an de prison avec sursis prouve malheureusement que la justice guinéenne est sous ordre.
Du métro Château Rouge à la place de la Cathédrale de la gare de l’Est, munis de banderoles, de pancartes sur lesquelles on pouvait lire : « Liberez les détenus », « Halte à la Dictature » et d’autres slogans hostiles au jeune pouvoir d’Alpha Condé, le cortège de manifestants a profité de ce parcours stratégiques qui est le lieu de passage de la totalité des communautés panafricaines pour clairement se faire entendre durant les deux heures imparties par la préfecture de Paris.
Une nouvelle manifestation qui vient de montrer combien de fois les divisions politiques et ethniques sont profondes et combien de fois il est nécessaire de fournir d’immenses efforts pour réconcilier les guinéens, à commencer par l’instauration d’un cadre véritable et sincère de dialogue entre pouvoir et opposition. D’ailleurs en marge du cortège, une rencontre impromptue symbolisant cette regrettable division a failli semer un trouble qui aurait pu être très difficile à gérer.
Différents représentants de la société civile et des partis politiques présents exprimeront leur totale alliance à cette lutte qu’ils ne comptent pas arrêter de si tôt, tant que le président alpha Condé n’accordera pas l’intérêt qu’il faut à la réconciliation nationale afin que cesse le non respect des principes républicains dont il fait preuve depuis son investiture. Ils promettent, dans ce cadre, d’organiser d’autres actions encore plus expressives à travers tous les pays où l’on enregistre la présence de guinéens acquis à leur cause. Ça promet.
Amara S depuis Paris
Lejourguinee
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