Doré… « l’attachiant » homme providentiel (Episode 4)

A l’international, les pressions ont été très fortes et presque intempestives pour amener Alpha Condé à une
abdication qui vient d’ouvrir la voie à une entame de dialogue entre tous les acteurs du paysage politique.
L’on était presque amené à se dire que ce type se tirait intentionnellement et bizarrement une balle dans le
pied dans la mesure où tous les projets d’investissement étaient conditionnés à la finalisation de la transition.
Et ce qui a paru être une grosse maladresse de sa part tout ce temps, c’est à dire, ce plausible manque de
volonté, se définit aujourd’hui dans tous ses contours comme une réelle stratégie politique qui a finit par
faire mouche. La création de l’ADP semble avoir été l’élément perturbateur et retardateur de cette entreprise
d’ouverture surtout l’adhésion de Jean-Marie Doré, le fameux leader de l’UPG (Union pour le Progrès de la
Guinée), à cette coalition politique.
Mais avant, il fallait absolument, pour Alpha Condé, l’efficacité d’un pion, efficacement nuisible à tout point
de vue, qui lui servirait de rendre totalement inintelligible, à la limite de l’absurde, les actions des partis
politiques d’opposition. C’est de bonne guerre !

Pourquoi aller chercher loin pendant qu’il tient dans ses mains l’homme providentiel pour de telles basses
manœuvres ? Doré tombe à pic car il présente un passif très lourd dans sa gestion de la transition qui
pourrait servir de monnaie d’échange. Alpha Condé compte exploiter au grand maximum cette joyeuse épée
de Damoclès pour mettre à l’ordre l’instable leader politique, désormais sous la menace d’un audit imminent.
Mais, comment s’assurer que le venin du serpent frappera précisément la cible sur la ligne de mire ?
« L’attachiant » Doré n’est pas une équation facile à résoudre, il en est conscient, Alpha Condé. De près,
il reste corrosif et, de loin, il n’est pas saisissable car il est plus que suspecté de vouloir rouler à son propre
compte dans la pêche de l’électorat de la forêt qui lui échappe au fur et à mesure. Un sérieux enjeux qui
assaille Jean-Marie Doré depuis quelques années dans son fief électoral car une guerre sécrète de leadership
bat son plein en forêt où le leader de l’UPG est loin d’être favori pour la victoire finale. L’ascension
vertigineuse des jeunes et fougueux Papa Koly Kourouma et Dirius Yalé Doré, tous deux ministres dans le
gouvernement actuel, comme nouvelle figure politique est sans conteste.

Alpha tient JMD plus que le mot tout en n’ignorant pas sa faculté d’opportuniste. Il n’a toujours pas fini de
digérer ce forcing opéré par Doré en voulant engager la Guinée dans une de ses plus grandes malversations
depuis 50 ans d’existence. Pour rappel, pendant que Doré et son équipe s’évertuaient à repousser les dates
du deuxième tour qui a vu l’élection de ce même Alpha, un autre objectif était discrètement visé, celui de la
finalisation du contrat de réalisation d’un chemin de fer qui ne traverserait non pas la Guinée, mais plutôt
le Libéria. Et en plus, une ligne de chemin de fer qui répondrait à des normes tellement caduques que
VALE, la multinationale brésilienne pressentie pour ce monstrueux deal se frottait presque les mains. Ce
juteux contrat devrait éviter à VALE d’investir dans un chemin de fer d’un écartement de 1m46 (standard
international) mais plutôt dans un format de 1m moyennant d’énormes dessous de table exigés par JMD et
tout son gouvernement.

Le vieux bougre ne s’est pas fatigué d’aller chercher loin les astuces pour passer de statut de guinéen
ordinaire à celui d’un des plus fortunés en moins d’un an. Une profusion de friponneries que le nouveau
président découvrira dès après son investiture et décidera de geler tous les contrats qui portaient désormais
l’estampille de Doré et ses larrons. Un tout petit exemple qui suffirait pour justifier ces révélations qui
passent pour de la dénonciation gratuite aux yeux de quelques non avertis : l’histoire des deux milliards de
dédommagements au titre du saccage des domiciles des leaders politiques le soir dés événements du 28
septembre 2009. Pendant que Fatou Ben Souda de la Cour Pénale Internationale trouvait anormal l’état
d’avancement des procédures en Guinée, parallèlement, une autre procédure, initiée par Doré pour se rendre
lui même justice, était engagée pour soustraire rapidement de l’argent à la banque centrale. A ce titre, c’est
toute une machine de conception de justificatifs qui est mise en branle, et, pour rendre plus crédible cet
énième détournement de fond public, Sidya Touré et Celou Dalein Diallo associés à leur insu à ce vol au
sommet de l’état était une bonne aubaine pour rendre l’escroquerie plus que vraisemblable. Se lever du jour
au lendemain et voir son compte bancaire crédité de deux milliards, si ce n’est dans un conte de fée, de tels
enchantements ne peuvent être possible qu’avec Doré comme chef de Gouvernement. Sans avoir porté
plainte ni de signer quoi que ce soit comme documents relatifs à la procédure, Sidya et Celou se sont vu
dédommagé dans les sillages d’un Doré désormais lancé dans une course effrénée à l’enrichissement illicite
et surtout très éclair.

Il est difficile de narrer la Guinée et avoir l’air crédible tant les paradoxes, tant les situations incongrues
se comptent à profusion et cohabitent devant ceux qui en sont les principales victimes, résignées et
impuissantes.

Pour revenir à l’ADP, Doré, l’homme qui cherche à justifier sa fortune dans des activités de voyagiste avec
l’agence Univers Voyages entre autre ou de producteur agricole manœuvre pour réduire en miette toute
idée qui prône l’émergence d’un véritable état républicain, la preuve : son récent volte-face contre l’alliance
politique qu’il avait infiltré dans le cadre de sa salle besogne. Un coup de maître, diront certains. Lors de la
rencontre entre acteurs politiques initiée par Alpha Condé, on retient une image forte du leader de l’UPG
qui trépignait sur ses jeunes jambes de 76 ans pour se précipiter sur les micros des journalistes présents et
parler au nom d’une opposition, restée sans voix, et sur laquelle il venait tout juste de cracher. Une subtilité
qui met en relief une de ses formules célèbres qui qualifiait cette même opposition de la plus bête d’Afrique.
Le voilà qui vient de s’introduire par cette brèche pour assener encore de son maléfique dard.

Dans les jours à venir, s’attendre à d’autres nuisances de ce leader politique qui a un passé délinquancielle qui
s’étale sur toute sa carrière serait loin d’être une surprise.

Une mise en garde ? Oui, ça peut l’être ! A suivre…

Solo


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