Revue de la presse : Le bilan mitigé du Pr Alpha Condé
Après un an à la tête de la Guinée, le bilan d'Alpha Condé est mitigé et suscite des interrogations affirme Le Populaire. Pour lequel, le Président guinéen commence sa « deuxième année à la tête de l’État guinéen par promettre des actes qu'il entend poser dans les mois à venir ». Selon ce journal, Alpha Condé promet « des progrès sur plusieurs fronts » du développement agricole, de l'emploi, de la promotion de la démocratie, et de la lumière pour tous.
Au tableau des faits, écrit l'hebdomadaire, la déchronologie montre grosso modo qu'en 2011, les Guinéens s'attendaient à ce qu'il honore ses engagements. Le Populaire ajoute que: « le bilan de la gouvernance Alpha est sans ambages : à l'exception des secteurs de l'économie, de l'information, de l'agriculture, des mines, du casernement de l'armée...dont les acteurs ont su booster , tout est au stade d'annonce ».
Le journal rapporte que sur le plan social, l'arrogance et la discrimination...dans les actes du pouvoir central sont privilégiées à la réconciliation nationale qui avait été annoncée comme priorité des priorités.
« Secteur de défense et de sécu guinéen : 4006 bidasses au...repos » titre à sa une Le Lynx. Qui annonce que selon le ministre délégué à la défense, Kabélé bélé Cas marrant, ces départs ont été réalisés sur la base d'un recensement biométrique. L'annonce de cette nouvelle rapporte le journal satirique, a été faite dans une officine du camp Samory Touré en présence des gros bonnets de l'armée guinéenne. Selon Kabélé Camara cité par l'hebdomadaire, « la mise à la retraite de plus de 4000 soldats exige des moyens financiers colossaux. Heureusement, poursuit-il, que la représentation du système des nations unies en Guinée appuie le projet par le paiement de deux tiers, soit trois mois de salaires et le gouvernement s'acquittera du tiers équivalant à un mois pour une somme de plus de 7 milliards de francs guinéens ».
Pour la réussite de cette opération, le PNUD a mobilisé « plus de 8 millions de dollars des États-Unis ». Le dépôt des dossiers devra être fait « avant d'entrer en possession de leurs droits à la retraite ». Sur les 4006 concernés, Le Lynx nous apprend que seulement 1 971 ont déposé leurs dossiers.
Le Lynx est revenu aussi sur l'incendie qui a ravagé le marché de Matoto à la veille des festivités de fin d'année entrainant « des dégâts matériels considérables ». L'hebdomadaire explique les circonstances dans lesquelles, cet incendie s'est déclaré. Interrogé par le journal, les victimes disent ignorer les causes de l'incendie d'aucuns estimant que c'est le groupe électrogène qui alimente le marché tandis que d'autres accusent un groupe électrogène défaillant. Le Lynx conclut : « ces derniers temps, les incendies se multiplient à Conakry. Pour beaucoup, ce sinistre va encore appauvrir beaucoup de gens »
« Crise à la CNTG, c’est pas demain la fin » c’est le titre d’un article que l’on retrouve dans Le Lynx. Dans cette édition, le journal rapporte que le 28 décembre, à la Bourse du travail, les travailleurs fidèles à l’équipe d’Amadou Diallo ont fustigé le pouvoir en l’accusant de partialité et s’opposant à la reprise du 16e Congrès. Tandis que l’équipe de Yamoussa Touré demande, au premier président de la cour d’appel, Yaya Boiro, de mettre sous séquestre judiciaire, la Bourse du travail, après le verdict rendu par le tribunal du travail. Ce que réfute Me Aboubacar Ouattara, avocat d’Amadou Diallo, estimant de son côté que cette décision ne peut être prise dans la mesure où bien avant le verdict du tribunal de travail, une partie occupée les locaux. Pour le moment, soutient-il, les effets de la décision restent suspendus parce que l’appel a été interjeté contre la décision rendue par le tribunal du travail.
L’avocat de Yamoussa Touré rétorque en affirmant « qu’il n’y a aucune raison que Yamoussa Touré soit dans la rue pendant que Amadou Diallo occupe les locaux, reçoive les courriers et se comporte en secrétaire général ». Le Lynx rapporte que Yaya Boiro a ordonné la mise en délibéré du dossier pour le 12 janvier 2012.
L’Indépendant de son côté revient largement sur le bilan politique. Il évoque « des espoirs déçus chez la majorité des Guinéens ». « Douze mois après l’investiture d’Alpha Condé, beaucoup d’eau ont coulé sous le pont » explique l’hebdomadaire. Le journal rappelle qu’« une fois investi dans ses fonctions, le nouveau Chef de l’Etat guinéen s’est illustré par des discours populistes s’attaquant à ses adversaires politiques dans des termes peu catholiques ». L’hebdomadaire est revenu aussi sur l’insécurité devenue galopante dans la cité et les nominations controversées à la présidence mais aussi le dialogue de sourds qui persiste toujours entre les forces politiques guinéennes. Le journal souligne enfin qu’un « an après les présidentielles de 2010…les Guinéens ne sont toujours pas sortis de la transition ».
La tentative de détournement des 243 GNF milliards dans le bitumage de la contournante de Coyah est revenue dans la presse dans son volet judiciaire. Selon L’Observateur, « le procès des sept présumés accusés d’avoir tenté ce détournement, a démarré le 27 décembre sous la diligence du président du tribunal de première instance de Kaloum, un dossier sulfureux qui remonte en novembre 2011 ». Cependant, relève L’Observateur, seulement quatre accusés sur sept se sont présentés, les autres étant introuvables pour le moment. Les avocats de la partie civile parlent de leur côté de « projet imaginaire ». Tandis que la défense indique que ce dossier est d’ordre technique qui ne pouvait pas sortir de l’argent au Trésor public. L’affaire est renvoyée pour le 9 janvier nous apprend L’Observateur.
« Dialogue politique : le collectif et l’ADP claquent la porte » titre La Lance pour sa part soulignant que la reprise du dialogue n’a pas permis de décrisper l’atmosphère politique. L’hebdomadaire nous apprend que le collectif des partis politiques pour la finalisation de la transition et l’Alliance pour la démocratie et le progrès sont favorables à « un dialogue bipartite en lieu et place d’un dialogue tripartite ». ajoutant que le Club des républicains n’est pas favorable à cette philosophie et réclame sa légitimité dans le dialogue.
Les deux blocs politiques de l’opposition estiment que tous les partis politiques qui se réclament du centre sont des partis proches du pouvoir. « Nous avions beaucoup d’espoirs en allant autour de la table, lorsque nous avons été convoqués le 27 décembre ». Pour Aboubacar Sylla de l’ADP dont les propos ont été rapportés par le journal La Lance, la Guinée est loin du syndrome ivoirien parce que là-bas c’est un parti qui a refusé d’aller aux élections alors que le Collectif et l’ADP totalisent 75% de l’électorat en Guinée. Dans la déclaration commune, les deux blocs politiques indiquent que tout en renouvelant leur attachement total à un dialogue bipartite, se réservent le droit d’user de tous les moyens légaux susceptibles de leur permettre d’y parvenir. A défaut, ils tireront toutes les conséquences qui s’imposent.
Mohamed Sylla
Lejourguinee
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