Revue de la presse : « Dialogue politique et CAN 2012 … »
L'actualité reste dominée cette semaine par les préparatifs pour la Coupe d'Afrique des Nations Gabon-Guinée Équatoriale 2012. Le syli après un stage à Abidjan est rentré en début de semaine et a livré un match amical contre le Kenya au stade du 28 septembre. Un match auquel l'équipe guinéenne a été tenu en échec par les Harambees Stars du Kenya.
Toujours en ce qui concerne la CAN, le gouvernement guinéen a mis en place un Comité de soutien pour réunir des fonds en faveur du Syli national. Ce comité présidé par le ministre de l'Urbanisme et de l'Habitat, le général Mathurin Bangoura, a réussi à réunir auprès des bonnes volontés plusieurs milliards. Personnalités politiques, banques et assurances, chefs d'entreprise ont chacun contribué à la hauteur de ses moyens. Le président de la république, le Pr Alpha Condé, a donné, lui seul, un milliard à l'équipe nationale. Il faut signaler au passage que le Syli national a quitté la capitale Conakry ce week-end pour Franceville. Rappelons que le Syli de Guinée affrontera dans cette compétition continentale le Mali, le Botswana et le Ghana.
A signaler également que le Stade de Nongo a été officiellement remis à la Guinée par l’ambassadeur chinois. Ce stade de 50 mille places, fruit de la coopération sino-guinéenne, a été baptisé stade de l’unité.
L'autre actualité qui défraie actuellement la chronique, c'est bien le dialogue politique entamé le 27 décembre dernier en présence des représentants de tous les leaders politiques impliqués dans ce processus pour finaliser la transition. Le journal La Lance titre à sa une:
« Elections : le dialogue politique avec le collectif et l'adp s'enlise ». Pour ce médium, le pouvoir tient aux législatives durant le premier trimestre de 2012. Selon l'hebdomadaire, au fil des jours s'accumulent des signes sur lesquels on peut valablement fonder une conviction pour dire que les Guinéens se rendront bientôt aux urnes sans avoir résolu la crise qui mine actuellement la classe politique. Le plus évident et le plus déterminant, écrit La Lance, aura été l'exemple de la Côte d’Ivoire. C'est-à-dire puisque « l'opposition ne veut rien céder, nous ferons ce qu'ont fait les Ivoiriens : aller aux urnes sans elle. Alhassane Ouattara a organisé les élections sans le FPI de Laurent Gbagbo ». Voilà la comparaison que font les autorités guinéennes alors qu’estime La Lance, la Guinée et la Côte d'Ivoire n'ont pas les mêmes problèmes. Le second signe, rapporte La Lance, c'est les pressions de la communauté internationale. Mais comme elle ne marchera pas comme pendant la transition, la communauté internationale nous attend, au virage économique note l'hebdomadaire, en conditionnant son aide au progrès de la démocratie dans le pays.
« A Kankan, Alpha Condé et Lansana Kouyaté sont en balance ! » s'exclame encore La Lance qui rappelle ensuite que la capitale de la Haute Guinée attend toujours les promesses électorales notamment l'eau, l'électricité, denrées pas chères, bitumage de la voirie, emplois, amélioration des services de santé, la lutte contre le banditisme. « A Kankan, entre Alpha Condé et Lansana Kouyaté, c'est l'urne qui décidera » écrit l’hebdomadaire. Ceux qui ont migré ou comptent migrer vers d'autres formations politiques ne s'affichent pas par peur de représailles. Pour cet hebdomadaire, le dialogue inter-parti à Kankan est à l'image du dialogue boiteux de Conakry. Dans cette ville, poursuit le journal, chaque parti est dans son chacun et les responsables se regardent en chien de faïence.
L'Observateur de son côté parle des exigences de la mouvance et titre : « Dialogue politique : la mouvance présidentielle a aussi ses exigences ». Qualifié de concertation entre les partis de la mouvance présidentielle par l'opposition, le dialogue politique qui se déroule sous les auspices de Mgr Albert Gomez piétine et a de la peine à débuter. Ayant boudé le dialogue, le collectif et l'ADP, ces deux blocs estiment selon l'hebdomadaire qu'il ne peut y avoir de centre dans le paysage politique guinéen. Être avec l'opposition ou contre elle, demeure la position de ces deux blocs. Pour l'Observateur: « le nœud gourdin de la crise guinéenne se situe dans la crise de confiance qui caractérise les relations entre les différents acteurs de la scène politique nationale ». Le journal nous apprend enfin que le RPG et ses partis alliés ont posé leurs points de revendication avec lesquels il compte aller au dialogue. Ce sont notamment le respect de l’autorité de l’Etat, l’amendement de l’article 162 du code électoral qui confère au président de la Ceni des pouvoirs démesurés, de l’audit et de la révision du ficher électoral et la tenue des élections dans le premier trimestre de 2012.
Le quotidien La République nous rapporte que la liberté politique du président de l’UFR, Sidya Touré, est menacée. Et que tout porte à croire qu’au sein de la mouvance présidentielle des militants zélés et des cadres aux ordres de l’administration s’activent pour réduire à la plus petite expression toutes les formations politiques qui ne partagent pas les points de vue du Rpg(parti au pouvoir). Selon Sidya Touré, cité par l’organe, des méthodes subtiles ont été employées dans chaque préfecture pour empêcher ses activités lors de sa récente tournée en Basse Guinée.
« Affaire CNTG/Fermeture de la Bourse du travail : sale temps pour Yamoussa Touré et ses parrains» s’exclame de son côté Le Populaire qui rappelle que le président de la Cour d’appel de Conakry s’est déclaré incompétent pour dire qui des deux protagonistes doit légalement occuper les locaux de la Bourse du Travail. L’hebdomadaire nous indique que qu’après lecture du dossier des deux parties en conflit, le magistrat Yaya Boiro a indiqué que: « une chambre de la cour doit statuer sur le dossier en approfondissant les analyses pour dire qui des deux protagonistes a raison ».
Sur ce, il a demandé aux deux camps de rester chacun dans sa position initiale. Après ce verdict, les avocats des deux parties ont eu des interprétations différentes. Me Ouattara Aboubacar, avocat d’Amadou Diallo, s’est réjoui du verdict tandis que Me Béavogui Salifou, avocat de Yamoussa Touré, s’est quant à lui dit indigné et choqué par la décision de la Cour d’appel.
« Prison centrale de Coronthie : le colonel David entame sa 2eme semaine de grève de la faim » nous informe Le Populaire selon lequel, le plus célèbre prisonnier des centres de détention et de torture de Guinée entame une grève de faim dans l’indifférence des autorités judiciaires et de l’officier supérieur de l’armée tapis dans l’ombre qui le maintient impunément en prison. Interrogé par le journal, l’avocat du colonel David Sylla, Me Traoré affirme qu’il avait demandé au pool des juges du tribunal de première instance de Conakry d’accorder à son client une liberté provisoire. Une demande restée sans suite jusqu’à présent.
Eco-vision revient sur les investissements étrangers attendus par la Guinée et parle de plus de 49 milliards de dollars en 10 ans. Pour l’hebdomadaire économique, la Guinée semble avoir le vent en poupe au regard de la ruée des investisseurs. En dépit de ces promesses colossales, le journal nous révèle que dans les quartiers, l’optimisme n’est pas de rigueur et les populations attendent la concrétisation de la rentrée effective de ces dizaines de milliards de dollars. Eco-vision estime que si les investissements sont alléchants pour un pays qui n’en a que trop besoin, investir 49 milliards en une décennie, il y a de quoi faire sourire le régime d’Alpha Condé qui a promis de rattraper le retard de cinquante ans en 5 ans seulement.
Fanta Bah
Lejourguinée
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