Sommet de l'Afrique de l'Ouest: Sahel, piraterie et choix d'un président au menu. De Sophie MONGALVY (AFP)
ABUJA — Les dirigeants de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) ont entamé jeudi à Abuja un sommet consacré notamment à l'insécurité dans le Sahel, la piraterie dans le Golfe de Guinée et l'élection d'un nouveau président de l'organisation.
Lors de cette session ordinaire de deux jours, les chefs d'Etat et de gouvernement des 15 pays membres vont élire un successeur au chef de l'Etat nigérian Goodluck Jonathan, dont le mandat à la tête de la Cédéao arrive à expiration.
"A mon avis, c'est réglé", le président ivoirien Alassane Ouattara sera élu président de la Cédéao, a déclaré à l'AFP un diplomate africain ayant requis l'anonymat.
D'après le programme du sommet, l'élection du nouveau président de la Cédéao, pur une durée d'un an renouvelable, aura lieu vendredi.
Le sommet intervient alors que l'insécurité est croissante dans le Sahel. Niger, Mali, Mauritanie et Algérie font face à la menace de la branche maghrébine d'Al Qaïda (Aqmi) et d'autres groupes criminels, ainsi qu'à l'afflux d'armes, dont de l'armement lourd, issues du conflit libyen.
Depuis mi-janvier, le Mali est en outre confronté à une offensive de la rébellion touareg.
Les violences ont provoqué un exode à l'intérieur du pays mais aussi vers d'autres Etats. Le Niger et le Burkina Faso, membres de la Cédéao, ont ainsi vu arriver des milliers de réfugiés maliens, tout comme la Mauritanie, qui n'en fait pas partie.
Une situation préoccupante, d'autant que quelque 12 millions de personnes dans les pays sahéliens sont actuellement menacées par la famine.
Les participants devraient aussi se pencher sur "la piraterie dans le Golfe de Guinée", en hausse, a indiqué à l'AFP un porte-parole de la Cédéao, Sunny Ugoh.
Selon le Bureau maritime international (BMI), trois attaques ont eu lieu en quelques jours dont une qui s'est soldée, lundi, par la mort du capitaine et de l'ingénieur en chef d'un navire au large de la capitale économique nigériane Lagos.
Huit chefs d'Etat présents
La question de la mise en oeuvre de la réforme du secteur de la défense et de la sécurité en Guinée Bissau devrait aussi être à l'examen, selon le porte-parole.
Les participants au sommet doivent aussi s'accorder sur le pays dont proviendra le prochain président de la Commission de la Cédéao, une fonction actuellement occupée par le Ghanéen James Victor Gbeho.
"Cela se jouait entre le Bénin et le Burkina Faso (...). Le Bénin a maintenant la présidence de l'UA (Union africaine), donc normalement c'est le Burkina", a déclaré à l'AFP un diplomate africain ayant requis l'anonymat.
Il s'agit d'un mandat de quatre ans et selon un mécanisme s'apparentant à une rotation, "cela se jouera entre le Bénin et le Burkina Faso", a indiqué de son côté le porte-parole de la Cédéao.
Huit chefs d'Etat sont présents à Abuja pour le sommet, selon la même source.
Il s'agit de Thomas Boni Yayi (Bénin), Blaise Compaoré (Burkina Faso), Alassane Ouattara (Côte d'Ivoire), Raimundo Pereira (président par intérim de la Guinée Bissau), Ellen Johnson Sirleaf (Liberia), Mahamadou Issoufou (Niger), Goodluck Jonathan (Nigeria) et Ernest Koroma (Sierra Leone).
Une source à la présidence malienne avait indiqué à l'AFP mercredi que le chef de l'Etat Amadou Toumani Touré ne ferait pas le déplacement.
Le président de la Commission de l'UA, Jean Ping, et Saïd Djinnit, représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour l'Afrique de l'Ouest sont également présents.
Les 15 Etats membres de la Cédéao sont le Bénin, le Burkina Faso, le Cap Vert, la Côte d'Ivoire, la Gambie, le Ghana, la Guinée, la Guinée Bissau, le Liberia, le Mali, le Niger, le Nigeria, le Sénégal, la Sierra Leone et le Togo.
AFP
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