Revue de la presse : A la Une, les révélations de Dadis Camara

L’ancien Chef de la junte, le Capitaine Moussa Dadis Camara, a occupé les pages de l’actualité de la presse guinéenne cette semaine. Dans une interview accordée à un journal burkinabé, Le Populaire révèle que Dadis se souvient de ses amis et de tous les traitres sans donner plus de détails. Tandis que L’Observateur titre de son côté, depuis Ouaga Dadis accuse en précisant que Sékouba Konaté a tenté à plusieurs reprises d’arrêter Pivi et Dadis. Pour Le Populaire, la fougue martiale (parlant bien sûr de Dadis) s’est quelque peu estompé, même si affleure de temps en temps le côté volubile du jeune Capitaine. Le journal rappelle au passage que dans l’interview, l’ancien chef de la junte, évoque les conditions du coup d’Etat de décembre 2008, son envie de faire de la politique, ses rapports avec ses successeurs, le président Konaté, et Alpha Condé et Blaise Compaoré ainsi que bien sûr sa vie à Ouagadougou.

La date des élections législatives fixées au 8 juillet prochain continue de polémiquer. Et pour Le Démocrate, le chronogramme électoral est « une boîte à pandores ». Alors que le ministre de l’Administration du Territoire salue la décision de Lounceny Camara, le président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), l’opposition qui crie au complot et émet des réserves quant à la qualité des élections que la Ceni veut organiser. L’opposition se plaint de ne pas être associée pour le choix de la date. Et par contre, Alphassane Condé cité par Le Démocrate affirme : « dans aucun pays au monde, on ne fixe la date des élections par compromis avec les partis politiques ». Si la date divise la classe politique guinéenne, d’aucuns estiment encore que le 8 juillet pourrait être poussé. Ce qu’exclut le président de la Ceni mais Lounceny souhaite le décaissement des fonds et la mise à disposition de son institution.

Pour Le Populaire, l’opposition met en garde l’union européenne en voulant apporter son soutien financier. L’hebdomadaire rappelle les différentes étapes du chronogramme électoral établi par la Ceni notamment son président Lounceny Camara. Qui bénéficie selon le médium du soutien du pouvoir et de l’Union européenne. Par contre, souligne Le Populaire, dans les rangs de l’opposition, même si pour le moment certains sont dubitatifs, la majorité des leaders contactés ont exprimé leur désaccord. L’UFDG par la voix de Fodé Oussou parle de « déception ». Le PNR de Boubacar Barry est à la mesure de la surprise tandis que Saloum Cissé de la mouvance présidentielle, ne trouve aucun inconvénient à la date.

« Le FMI et la Guinée : Que peut-on faire d’autre ? » s’interroge à sa Une, Eco-vision. Qui rapporte que l’annonce faite par le FMI d’accorder à la Guinée une facilité de caisse d’environ 200 millions de dollars est non sans surprise. Citant le communiqué de l’institution financière internationale, le journal explique, que la « Guinée est à mi-parcours de l’initiative PPTE, destinée à alléger la dette des pays pauvres très endettés et qu’elle devrait être en mesure d’arriver au bout de ce processus au cours de la seconde moitié de 2012 ».

La dette guinéenne estimée à 3,2 milliards de dollars est « insoutenable et intenable » souligne l’hebdomadaire économique. Ajoutant que l’argent accordé à la Guinée au titre de la Facilité élargie de crédit est insuffisant au regard du besoin criard de la Guinée. Pour Eco-vision : « le FMI doit impérativement mettre un terme à sa mauvaise foi et à ses pratiques cannibales qui manifestent à notre égard une certaine forme de cruauté cynique et inacceptable ».

Le même journal rapporte que l’Union européenne (UE) salue les progrès accomplis par la Guinée depuis le début de la transition militaire en décembre 2009. Eco-vision écrit « la mission de l’UE a noté avec satisfaction l’ouverture du dialogue politique inclusif même si elle encourage un ultime effort pour assurer une appropriation la plus large possible du processus par les parties prenantes ». Parlant des élections législatives en perspectives, le chef de la mission, Sean Doyle, cité par le journal, a indiqué que l’UE souhaite « des vraies élections avec une plus grande participation. Car, poursuit-il, l’important, c’est la qualité de la démocratie. L’UE, rapporte Eco-vision, dispose de cinq millions d’euros pour accompagner la Guinée. Mais elle appelle la Guinée au respect des droits de l’homme, à la lutte contre l’impunité pour inciter les investisseurs à venir travailler en Guinée.

Le démocrate parle du conflit malien et du soutien apporté par la Guinée au peuple malien. Et titre : « confronté à la rébellion touareg : ATT peut compte sur la Guinée ». L’hebdomadaire rappelle que le premier ministre, Mohamed Saïd Fofana a été mandaté par le président Alpha Condé à se rendre à Bamako pour exprimer le soutien de la Guinée au gouvernement d’Amadou Toumany Touré. Le journal relève que les deux personnalités auraient eu des échanges sur la situation dans le nord notamment la rébellion qui a entraîné de nombreux morts et de milliers de déplacés. Au-delà du soutien moral de la Guinée, Saïd Fofana et Toumany Touré, ont parlé de coopération bilatérale. Selon Le Démocrate, l’hypothèse qui taraude les esprits de certains observateurs est l’envoi de troupes pour appuyer l’armée malienne dans le nord. Mais, le hic dans cette opération, c’est que la Guinée a d’autres priorités que de s’ingérer dans une guerre que le gouvernement malien est capable de gérer avec les moyens du bord estime le journal.

Mohamed Sylla

Lejourguinee