Le Mali, le peuple face au putsch.
Certains diront qu'un état de laxisme ambiant face à un événement aussi grave que celui de la crise au Nord de Mali, plus une touche d'insécurité, et une répétition de corruptions grossières sont les seules causes de ce coup de force venant de la soldatesque. La vraie analyse devrait s'orienter sur plusieurs aspects à la fois, pas seulement le manque de fermeté de ATT. Quelles sont les vraies motivations des putschistes lorsqu'ils suspendent toutes les institutions de la République à 5 semaines des élections ? La mise à l'écart volontaire ou voulu des officiers supérieurs reste suspecte ? Pourquoi ce ne sont que de jeunes sous officiers affichant de réelles lacunes qui composent cette mutinerie ?
Des questions fusent de tout coté, mais notre analyse des premières images des putschistes est loin de rassurer. Déjà, le parcours chaotique de leur chef, le Capitaine Sanogo, dans l'armée illustre non seulement quelqu'un de très instable, mais en plus, au regard de ses premières déclarations, un personnage aux discours décousus et à l'intelligence douteuse. La gestion des urgences qui se présente à la junte militaire réclame le pilotage de quelqu'un de parcimonieux, concis et détenteur d'une véritable connaissance de l'Etat. Mais ce qu'on retient de l'histoire, c'est son propre dans le balbutiement quand il se répète. Le Capitaine Sanogo, comme tous ces prédécesseurs putschistes africains de ces dernières années, pousse le mimétisme à un niveau jamais égalé. Il décide de singer, le fantasque Moussa Dadis Camara qui pourrait se reconnaitre comme un clone à travers le nouvel homme fort du Mali. Même copie, même résultat ! Tel est aujourd’hui l’inquiétude chez tous les maliens.
Les scènes de pillages à grande échelle par la soldatesque et les réquisitions arbitraires des biens d'innombrables innocents dans toutes les villes du pays sont des actes qui dégradent l'image de la glorieuse armée Malienne. Le peuple a le droit de veiller, car, en réalité, c'est lui qui a le pouvoir. C’est lui qui est à la base de ce grand soulèvement du 22 mars 1991 qui a offert la démocratie au Maliba. Juste un sursaut national venant de sa part peut être un moyen de pression. Le Peuple acceptera t il de s'inscrire vaillamment dans cette nouvelle page de l'histoire du Mali ou il laissera impuissamment une bande d'écervelée ternir sa stabilité ?
Maliens, maliennes, c’est vous le pouvoir.
Solo Niaré
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