DSK : questions sur une immunité
La bataille de l'immunité n'est pas gagnée pour DSK. Lors de la première audience tenue ce mercredi dans le Bronx (Etats-unis) visant à déterminer la recevabilité de la plainte au civil déposée par Nafissatou Diallo contre Domnique Strauss Kahn, le juge Douglas McKeon a ainsi multiplié les questions à l'encontre des défenseurs de l'ex-directeur du FMI, semblant mettre en doute à plusieurs reprises l'argument selon lequel il pouvait bénéficier d'une immunité absolue.
Fonctions officielles et vie privée
A peine l'audience avait-elle commencée que le juge s'est ainsi employé à décortiquer la convention de 1947 sur l'immunité des institutions spécialisées de l'ONU, invoquée par les avocats de DSK. Il a notamment mis en avant une annexe au texte concernant le FMI, dans laquelle le Fonds monétaire international semble lui même remettre en cause le concept d'immunité absolue.
A plusieurs reprises, le magistrat a fait une claire distinction entre les privilèges dont pouvait se prévaloir Dominique Strauss-Kahn dans le cadre de ses fonctions officielles et dans le cadre d'une visite privée. Et de remarquer que «quelque soit ce qui s'est passé entre Mr Strauss-Kahn et Mme Diallo, on ne peut pas arguer que cela entrait dans les fonctions officielles de ce dernier». Le juge a également relevé le fait que DSK et ses avocats n'avaient pas choisi de mettre en avant cet argument de l'immunité lors de la procédure pénale. Avant de demander pourquoi. Puis il a insisté sur le fait que Strauss-Kahn avait démissionné de son poste avant d'être placé face à cette plainte civile.
Pas de fondement pour l'immunité
Intervenant dans la foulée, les avocats de Nafissatou Diallo, qui maintient la version d'une agression sexuelle le 14 mai dernier et demande des dommages et intérêts, ont assuré que la motion demandant l'annulation de la procédure sur la base de l'immunité n'avait pas de fondement. Ils n'ont pas manqué de relever que le FMI lui-même avait publié un communiqué pour souligner que celui qui était alors toujours son directeur n'était pas en fonction officielle à New York.
A la sortie du tribunal, Kenneth Thompson, l'avocat de Nafissatou Diallo, a estimé que cette audience était une «étape dans la bonne direction», assurant que sa cliente souffrait toujours de l'attaque et attendait chez elle de pouvoir rendre DSK «responsable de ses actes». William Taylor, l'avocat de DSK, a reconnu des questions «difficiles», tout en soulignant que les juges posent quelquefois de telles questions à une partie et «prennent ensuite une décision en sa faveur».
Liberation.fr
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