Communiqué du Collectif des Guinéens Contre la Répression (CGCR)
Rappel historique
Depuis le massacre de Guinéens lors des grèves de 2006-2007, nous, Collectif des
Guinéens Contre la Répression, avions commencé à nous mobiliser et à rassembler
des preuves, en vue de poursuivre les responsables de ces carnages. Avant les
massacres du 28 Septembre 2009, nous avions déjà contacté plusieurs cabinets
d’avocats à Bruxelles (Belgique). Mais avec cet évènement, nous sommes passés à
l’offensive. Nous avons parcouru toute la Belgique et le Benelux afin de rencontrer
des victimes, et les convaincre de se joindre à notre démarche. Malheureusement, par
peur de représailles en Guinée, des dizaines de victimes ont décliné notre proposition.
Malgré tout, nous avons continué le combat, sachant que pour porter plainte contre
un État ou ses responsables, il est important que les preuves soient irréfutables et que
le nombre de plaignants soit significatif.
Avocats
Depuis plusieurs années, nous travaillons étroitement avec nos avocats. Pour rappel,
les textes sur la compétence universelle en Belgique, permettent à des ressortissants
belges (ou étrangers vivant en Belgique depuis au moins trois ans), de se constituer
partie civile dans une telle procédure internationale. Malgré l’évolution des textes
exigeant des conditions de plus en plus restrictives, et avec les conseils de nos avocats,
nous avons rempli toutes les conditions. Et malgré toutes les menaces évoquées ci-
après, nous vous confirmons que la plainte a bien été déposée auprès du Procureur
fédéral de Belgique le 6 Avril dernier.
Objectif et nature du CGCR
Notre objectif est de mettre fin à l’impunité en Guinée. Que tous ceux qui ont une
responsabilité dans notre pays (qu’elle soit militaire, sécuritaire ou politique),
prennent conscience désormais, que les populations, et notamment les victimes, les
attendent de pied ferme. Notre plainte vise tous les responsables des massacres
commis en Guinée depuis les grèves de 2006-2007 jusqu’à aujourd’hui, et avec
comme point focal, les massacres du 28 Septembre 2009. Qu’ils soient peuls,
soussous, malinkés, forestiers ou même étrangers - certains étrangers ont
effectivement été mis en cause -, notre détermination sera la même.
Dans le dossier judiciaire, notre Collectif n’est formé que par des victimes – dont
certaines n’ont pas encore fait le deuil, car les assassins ont pris soin de faire
disparaître certains cadavres. Ces victimes sont à respecter et à encourager, car pour
rompre cinquante ans de silence et d’injustice, il faut une certaine dignité et un
engagement sans faille. Enfin notre Collectif n’est à la solde d’aucune organisation
tierce, car notre objectif n’est pas de nous faire un nom, notre combat n’étant pas
commercial, mais humanitaire.
Polémiques
A ce sujet, il est bon de rappeler que depuis le mois de Novembre dernier, des
personnes mal intentionnées tentent d’enfreindre le processus normal du dossier,
alors qu’elles prétendaient nous soutenir. D’un coté, elles se font passer comme les
initiatrices ou les conceptrices du dossier. De l’autre, elles disent être trahies par leurs
représentants. Tantôt, elles écrivent dans les réseaux sociaux ou les sites web pour
nous diffamer et nous menacer (y compris nos familles), tantôt elles nous accusent
d’avoir reçu de l’argent. De même, elles nous accusent parfois d’être à la solde de
politiciens. Enfin, elles parlent de communiqué caché, voire de retirer le dossier du
cabinet d’avocats, pour lequel elles ne sont pourtant pas parties prenantes.
Depuis le mois de Novembre 2011 nous avons beaucoup entendu ou lu sans réagir,
car et la sagesse et l’objectif poursuivi, nous ont poussé à la retenue. Ces personnes
n’ont même pas hésité à aller enquêter sur nos familles, là où nos proches habitent et
travaillent en Guinée, ce qui nous a poussés à prendre des dispositions sécuritaires
pour nos proches.
Usurpation
Des appels à contribution ont été lancés sur le net. Comme vous avez pu le constater,
nous n’en sommes pas à l’origine, et nous n’avons jamais été consultés ou associés à
cette campagne. C’est la raison pour laquelle, vous ne serez pas surpris d’apprendre
que les sommes récoltées par cette organisation, n’ont pas servi au dossier pour
lequel elles ont été sollicitées. Récemment nous avons été informés qu’un certain
Mamadou Saïdou Diallo a appelé la radio de l’Union du Fouta aux USA pour dire que
c’est son organisation qui a déposé la plainte antérieurement. Il dit qu’il a réussi à
lever des fonds importants, mais qu’il leur reste encore quelques milliers d’euros à
mobiliser.
Comme dit précédemment, ce dossier n’appartient à aucune organisation guinéenne,
dont les comptes-rendus faisant état de l’avancement du dossier sont hors de propos
avec la réalité, puisque le dossier est l’œuvre du Collectif des Guinéens Contre la
Répression, formé uniquement par les victimes elles-mêmes.
En dehors des victimes, personne n’a été désigné pour nous représenter. Nous vous
laissons libre de juger de telles pratiques, sachant que cela ne concerne pas notre
dossier. Nous savons que nos morts ne vont jamais revenir. Notre engagement et
notre lutte concernent les survivants. Pour éviter que l’on nous détourne de notre
objectif, nous avons décidé que toute action censée nous soutenir, doit recevoir
préalablement notre approbation. Tous les contacts se font via notre mail :
cgcr2009@gmail.com
Pour le Collectif des Guinéens Contre la Répression
Ousmane Bah
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