Revue de la presse : A la Une l’arrivée des experts de la francophonie, la Ceni, le détournement de plus de 13 milliards GNF au ministère de l’Economie et des Finances….
Cette semaine, les journaux guinéens se sont intéressés à la recomposition de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), au détournement de plus de 13 milliards de GNF au ministère de l’Economie et des Finances, au rapport du PNUD qui accable la Ceni et à la mission d’experts de l’OIF.
Sur la Une de Le Démocrate, on peut lire « Recomposition de la Ceni, des passes d’armes salées entre pouvoir et opposition ». Pour l’hebdomadaire, cette recomposition « continue d’être un sujet de discorde entre le pouvoir et l’opposition ». car, estime le journal, « la suspension des opérations de révision n’a pas permis en effet d’apaiser la tension » étant donné que la Ceni est perçue « comme un pion de la mouvance ».
D’ailleurs, Le Démocrate, plus loin, souligne qu’après « le fiasco du palais où l’opérateur Way Mark était appelé à convaincre de sa capacité à gérer convenablement la logistique des élections législatives, le Chef de l’Etat s’est tourné vers Abdou Diouf pour l’envoi d’une mission d’experts neutres sous la houlette de l’OIF ». En conclusion, Le Démocrate affirme, que « ces différentes mesures gouvernementales ne semblent pas avoir eu un impact sur la tension qui persiste au sein de la classe politique guinéenne ».
Sur ce sujet, le journal L’Observateur, de son côté, pense que l’arrivée des experts de la francophonie va « désamorcer la bombe électorale ». Cette mission a pour objectif, selon cet hebdomadaire, de voir le rapport d’évaluation sur les problèmes techniques des listes électorales produit par le PNUD et tenter de trouver une solution consensuelle.
Le Démocrate nous informe aussi que les leaders de l’ADP et du Collectif ont rendu visite à leurs militants détenus à la maison centrale de Conakry. C’était, selon le journal, pour « s’imprégner de la réalité carcérale de leurs militants arrêtés » lors de la manif pacifique de l’opposition le 10 mai dernier. Ce qui a plus écœuré ces responsables, souligne le journal, c’est le cas d’une nourrice qui croupit dans cette maison depuis trois semaines avec son bébé. Pour Mouctar Diallo, des NFD, le sens de l’humanisme est perdu.
« Galère des fonctionnaires et menace des syndicats, Alpha Condé n’a pas la solution » lit-on à la Une du Populaire. A en croire l’hebdomadaire « la gestion du pays se complique au sommet de l’Etat » « face aux syndicats qui exigent l’augmentation de salaires pour les fonctionnaires et à l’opposition qui ne veut pas d’experts de la Francophonie ». Le journal rappelle que le mouvement syndical guinéen ne démord pas face à ces revendications sociales, nonobstant la crise qui secoue la CNTG.
Le même journal, dans un bref passage, évoque l’incendie « d’une rare intensité » qui s’est déclenché au cœur du grand marché de Madina. Il (l’incendie) « s’est produit dans l’après-midi du 25 mai…emportant sur son passage des marchandises ». Le medium explique qu’à Madina, « c’est la consternation ».
« Le pouvoir et l’opposition en mal de compromis, pour qui sonne le glas ? Entre Lounceny et Alpha Condé, qui manipule la Ceni ? ». Ces questions, on les rencontre, dans les colonnes du journal Le Populaire pour lequel, le 24 mai, l’opposition devait faire une marche pacifique, le pouvoir aussi. « Comme l’opposition a reporté la sienne, le pouvoir quant à lui, s’est mu dans le silence » lit-on dans les colonnes de ce numéro, alors que, écrit le jounal, les populations craignaient un affrontement à l’absence d’Alpha Condé qui a feinté tout le monde pour s’offrir une tournée dans les pays émergents de l’Asie.
Sur la question de la Ceni, le journal rapporte que « chaque fois le président est interpellé sur ce sujet, il avance que la Ceni est indépendante du pouvoir exécutif ».
L’Indépendant revient sur la tentative de détournement de 13 milliards. « Kerfalla Yansané rompt le silence » titre le journal. Depuis un certain temps, le ministère de l’Economie et des Finances a été secoué par une tentative de détournement qui a alimenté la chronique ces derniers jours. Suite à cela, le ministre Yansané a annoncé lundi, l’interpellation d’une dizaine de suspects explique le journal. « Le dossier a été confié à la gendarmerie nationale et le procureur de la république…Les premières enquêtes indiquent que cette fraude aurait été orchestrée par un réseau de fonctionnaires du ministre de l’Economie et des agents de la BCRG ainsi que des complices au niveau des banques commerciales et dans le monde des affaires » écrit L’Indépendant. Pour lequel, cette « affaire vient une nouvelle fois rappeler l’ampleur de la corruption dans l’administration guinéenne ». Une affaire qui rappelle celle dite contournante de Coyah où des individus mal intentionnés ont tenté de détourner quelque 200 milliards conclut L’Indépendant. A propos de cette affaire, Le Lynx parle du « beau topo ». Selon ce journal, « le changement irréversible qui nous été promis par le Président Alpha Grimpeur devrait maintenant tourner en plein régime et produire ses effets ».
Le duel Kassory-Saïd Fofana revient dans les colonnes de L’Indépendant qui parle « d’une empoignade fratricide annoncée ». Car, selon le journal, « la rupture semble être désormais consommée entre le premier ministre et ses anciens compagnons de GPT et particulièrement son ancien mentor, Ibrahima Kassory Fofana ». Le GPT accuse l’actuel premier ministre de rouler pour le rpg-arc-en-ciel. L’Indépendant annonce que le parti au pouvoir « semble prendre une longueur d’avance sur ses concurrents dans l’optique des législatives » avec l’arrivée dans ses rangs de nouveaux militants débauchés ou cooptés dans d’autres partis politiques, les moyens de l’Etat et les menaces d’intimidation de ses commis aidant.
L’UE accable la Ceni dans un rapport à travers un audit, l’information a été relayée par le quotidien privé La République. Composé d’une quarantaine de pages, ce rapport qui crève les yeux, est essentiellement consacré à la subvention accordée à la Ceni pour l’achat et l’acheminement des documents électoraux, rapporte le journal. Qui révèle que l’audit a démontré que plus de 33 milliards ont été décaissés et attribués de manière irrégulière non pas à un organisme mais à des individus. A cela, les auditeurs notent qu’il y a une multitude de caisses qui sont gérées parallèlement par le comptable et le trésorier de la Ceni.
Mohamed Sylla/Lejourguinee.
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