Il dénonce incompétence et pillages d’Alpha Condé, Sidya Touré se fait accuser de complot !

La conférence parisienne de Sidya Touré en date du 22 juillet 2012 a fait trembler le pouvoir d’Alpha Condé. Le roi qui se disait incorruptible se révèle plus corrompu que jamais.

Ayant attiré l’attention sur le fait que la Guinée fait l’objet de démantèlement accéléré de ses ressources les plus précieuses au profit d’Alpha Condé et de certains complices guinéens et non guinéens, M. Sidya Touré est devenu la cible principale du pouvoir.

Dans l’impossibilité d’accuser ce dernier de pillages ou d’incompétence à l’image d’Alpha Condé, le pouvoir a cru bon de sortir la vieille recette communiste des années 70 à savoir le complot, toujours le complot contre le président. N’avait-il pas dit qu’il prendrait la Guinée où l’avait laissée feu le président Sékou Touré ? Pourquoi le complot n’a-t-il été découvert qu’après les révélations sur ce que l’on peut désormais qualifier de pillages à échelle industrielle et de façon très accélérée des deniers publics dont fait preuve le pouvoir de Conakry ?

C’est le 24 juillet 2012 qu’une source crédible nous a informés des manœuvres d’Alpha Condé consistant à accuser M. Sidya Touré de tentative de coup d’Etat qui serait programmée pour le 15 août 2012. Deux autres sources sont venues confirmer cette information. Pour les observateurs, cette manœuvre sournoise cherche à atteindre deux buts. Il est question de tenter de détourner l’attention de l’opinion nationale et internationale sur les révélations de corruption et de gestion informelle qui est faite de l’Etat guinéen d’une part, et d’autre part, chercher à éloigner M. Sidya Touré de la terre de ses ancêtres et du pouvoir de Conakry car trop gênant.

Il fallait s’y attendre car Alpha Condé n’en est pas à sa première tentative d’accusation de M. Touré. De source digne de foi, Alpha Condé aurait dit à ses collaborateurs que M. Touré reste son unique problème car, dit-il, le phénomène ethnique (qu’Alpha Condé alimente lui-même) a durablement réglé le cas du leader de l’UFDG. Que son objectif est désormais de neutraliser le président de l’UFR.

C’est dans ce cadre qu’il avait fait sa première tentative d’accusation contre M. Touré au mois d’août 2011.

En partance pour Londres pour assister au mariage de l’une de ses filles, M. Touré s’était rendu avec ses proches à Freetown, capitale de la Sierra Leone, pour motif de demande de visas du Royaume-Uni. A cette occasion, Alpha Condé avait dépêché certains éléments de son service de renseignement avec pour objectif de trouver les moyens d’accuser M. Touré d’avoir effectué ce déplacement pour rencontrer des rebelles dans l’objectif de déstabiliser son régime.

M. Touré ayant prévenu que des révélations de corruption plus graves sont à venir, il devient urgent pour Alpha Condé d’intimider ce dernier car il est l’un de ceux qui ne font aucune concession dans la dénonciation des pillages des deniers publics qui constituent aujourd’hui le point fort du régime.

Peine perdu. Les Guinéens ne se laisseront jamais distraire par cette vielle recette communiste des années 70. Ce qui importe aux Guinéens est de savoir où sont passés les 700 millions de dollars payés par Rio Tinto, les 25 millions de dollars de l’homme d’affaires sud-africain, les 150 millions de dollars de l’Angola sans faire abstraction sur notre volonté de savoir qui est derrière les sociétés auxquelles les ressources guinéennes sont aveuglement bradées.

Attention : A en croire un journaliste africain bien connu qui a assisté à la dernière conférence parisienne de M. Touré, les Guinéens doivent s’attendre à des graves révélations de pillages sur fond de contrats obscurs et léonins impliquant le pouvoir de Conakry et des personnalités extérieures. Pour information, cette révélation, elle aussi, viendra de Londres.

Si la seule solution d’étouffement des scandales de corruption trouvée par le pouvoir consiste à inventer des complots, alors, la Guinée n’en a pas fini avec, car des scandales sont à attendre en provenance de plusieurs pays parmi lesquels l’Angleterre et le Brésil si on en croit le journaliste cité ci-dessus.

Le pouvoir doit savoir que l’atteinte aux biens publics est désormais une infraction imprescriptible. L’exemple sénégalais en cours aurait pu servir le régime Alpha Condé.

La dictature ne passera pas en Guinée. Le sacrifice des martyrs ne sera pas vain.


Makanera Ibrahima Sory


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