Appel urgent de l’AFAVEG aux éventuelles victimes de Sékou Resco Camara actuellement en France
L’AFAVEG (Action en faveur des victimes d’exactions en Guinée) lance un appel urgent aux éventuelles victimes de la violence des forces de l’ordre dans le milieu politique en particulier ceux commis sous la direction du gouverneur de Conakry, Monsieur Sékou Resko Camara. Celles ou ceux d’entre eux qui disposeraient de preuves tangibles ou autres témoignages fiables contre lui, peuvent prendre contact avec l’AFAVEG le plus rapidement possible.
Cette démarche consiste à renforcer les premières plaintes saisies par les avocats de Paris en lançant une grande offensive contre l’impunité en Guinée. Toutes les personnes victimes de violences perpétrées ces dernières années y compris par le régime actuel, sont priées d’apporter leurs preuves contre les auteurs et commanditaires. Notre pays doit en finir une bonne fois pour toutes avec la culture de l’impunité.
Avec les conseils de nos avocats, notre démarche consiste à aider les victimes à saisir la justice française sur le fondement de la Convention de New York du 10 décembre 1984 contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants signée et ratifiée par la République de Guinée. Cette convention fait sauter les verrous habituels fondés sur la compétence territoriale des Etats. Elle permet de saisir les juridictions d’un Etat partie à la convention en question, même si les faits incriminés n’ont pas été commis sur son territoire et qu’ils n’impliquent pas ses ressortissants conformément entre autres aux articles 5 et 6 de ladite convention.
Cet instrument a déjà fait ses preuves dans plusieurs pays y compris en France. C’est sur son fondement que le capitaine mauritanien Ely Ould Dah, accusé d’actes de torture sur des citoyens « négro-mauritaniens » dans les années 1990-1991, a été jugé par la cour d’assises de Nîmes le 30 juin et le 1er septembre 2005.
La procédure a commencé le 4 juin 1999 par la demande de l’ouverture d’une information judiciaire à l’encontre du capitaine Ely Ould Dah, formulée par la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et la Ligue française des droits de l’Homme et du citoyen (LDH). L’accusé se trouvait à l’époque sur le territoire français, à l’occasion d’une formation militaire organisée par l’armée française.
C’est aussi cette convention qui avait notamment permis l’arrestation du général dictateur chilien Pinochet à Londres en 1998.
L’AFAVEG demande à toutes les victimes des violences politiques perpétrées en Guinée de lui faire parvenir leurs éléments de preuves contre tous les auteurs et commanditaires de crimes dont ils ont été victimes.
Cela est d’autant plus important que la majorité des criminels de Guinée (auteurs et commanditaires) ont leurs maisons et familles en Occident, et passent leurs vacances dans les pays occidentaux.
Compte tenu de l’absence de justice indépendante en Guinée, notre seule chance consiste à nous servir de tels instruments internationaux pour briser l’impunité qui caractérisent les régimes qui se sont succédé dans notre pays.
afaveg@gmail.com
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