Expulsion de 26 Maliens de la Guinée : Bamako dément la version de Conakry
La ministre des Maliens de l’Extérieur est arrivée à Conakry samedi pour plaider pour le retour des 26 Maliens expulsés récemment de la Guinée. Cette délégation a servi une autre version, contraire à celle des services de sécurité guinéens qui soupçonnaient les 26 Maliens d’être en intelligence avec la rébellion qui sévit dans le Nord Mali.
Une délégation malienne conduite par la ministre des Maliens de l’Extérieur Madame Traoré Rokiatou Guiguinè, séjourne depuis samedi à Conakry où elle est venue plaider pour le retour des 26 Maliens expulsés récemment du territoire guinéen. A son arrivée à Conakry, Madame Traoré a déclaré que ces 26 Maliens ne sont pas des rebelles. « Nous sommes venus pour certifier aux autorités guinéennes qu’ils ne sont pas des rebelles, ni des clandestins, mais de bons citoyens régulièrement établis et bien intégrés dans la société. Et cela a été prouvé. Parce que les autorités les ont amenés dans leur lieu de travail respectif. Les voisins ont démontré qu’ils sont de bons citoyens. C’est dans ce sens que nous sommes venus pour échanger avec nos frères et sœurs de Guinée pour que l’on se comprenne sur ce dossier », a-t-elle confié à un reporter de guineenews. Comme le rapportait le site sur son fil au moment où nous allions sous presse. Ce lundi la délégation malienne va échanger autour de la question de cette expulsion qui commence à faire couler beaucoup d’encre et de salive avec le ministère guinéen de la Sécurité. La délégation malienne voudrait en effet que ces expulsés puissent revenir en Guinée, pays qui représente une 2e patrie pour eux. Il faut noter que la représentation du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) en Guinée n’a pas caché son indignation face à l’expulsion de 26 Maliens survenue récemment, le 12 octobre dernier. Le HCR aurait en effet saisi le gouvernement guinéen à travers un courrier daté du 18 octobre dernier. Ledit courrier faisait mention du fait que « les 26 ressortissants maliens appréhendés à Conakry étaient des commerçants reconduits à la frontière du Mali en raison de leur appartenance supposée au Nord du Mali, ethniquement et culturellement ». Le Haut-Commissariat, tout en reconnaissant le droit aux autorités guinéennes d’user de « mesures appropriées lorsque les circonstances l’exigent dans l’intérêt national », se dit toutefois « préoccupé pour ce qui porte sur la procédure d’expulsion de ces 26 Maliens ». Le HCR invite donc les autorités guinéennes à s’assurer à l’avenir que « les personnes concernées n’expriment aucune crainte de persécution en cas de retour dans leur pays ».
De son côté le gouvernement malien a reconnu les erreurs de jugement qui ont entouré cette expulsion de ces 26 compatriotes qui en réalité n’auraient aucun lien avec la rébellion du Nord Mali, comme l’a fait savoir la ministre des Maliens de l’Etranger qui séjourne en ce moment à Conakry. A l’allure où vont les choses, Conakry a intérêt à reconnaître le tort fait à ces pauvres citoyens maliens, et à accepter leur retour en Guinée, qui est pour eux un pays d’adoption. Nos services de sécurité dont la réputation ne saurait être remise en cause malgré la tournure qu’a prise cet incident, auraient sans doute agi pour éviter à notre pays de devenir une base arrière de la rébellion touareg. Ça peut se comprendre…
Aliou Sow
Le Démocrate
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