Boké : Un assassin libéré six mois après son crime pour 30 millions de francs guinéens !
L’administration guinéenne et la justice en particulier démontrent jour après jour la gestion chaotique qui est faite de ce pays malgré la promesse de changement du pouvoir en place. Les crimes économiques et de sang, en toute impunité, se multiplient à tous les niveaux en Guinée. L’une des particularités du régime actuel réside dans le fait que la sanction judiciaire n’est réservée qu’à ceux qui s’attaquent au pouvoir du président Alpha Condé et à ses intérêts. C’est ce qui explique les condamnations systématiques des manifestants de l’opposition dans l’exercice de leur droit fondamental consacré par l’article 10 de la constitution guinéenne, alors que les criminels économiques et de sang se promènent tranquillement.
C’est le cas d’un certain monsieur Sankoumba Bayo natif de Touba (Guinée). Il y a six mois environ, ce monsieur s’était livré à un assassinat horrible par arme blanche sur sa marâtre qu’il accusait d’être responsable de sa pauvreté en France. Suite à son arrestation, le présumé criminel avait avoué le caractère prémédité de son crime. Résidant en France dans le département de la Nièvre, précisément dans la ville de Nevers, Sankoumba Bayo avait laissé entendre que la volonté d’assassiner sa marâtre a été le seul motif de son voyage sur la Guinée, car dit-il, selon les marabouts qu’il avait consultés, l’intervention mystique de sa victime était la seule cause de sa pauvreté. Pour monsieur Sankoumba Bayo, la seule solution pour vaincre sa pauvreté était d’éliminer sa marâtre.
Pourtant, ce présumé criminel qui avait été arrêté et livré à la justice a été libéré sans jugement et il vit paisiblement en France dans la ville de Nevers. Selon des sources dignes de foi, il a été libéré par la justice de Boké contre paiement de 30 millions de Francs guinéens. Certaines sources accusent la justice de Boké et l’ancien préfet de Gaoual actuellement muté à Boké, en l’occurrence monsieur Ibrahima Barboza. Contacté par téléphone le soir du samedi 10 novembre 2012, monsieur Barboza avait répondu de façon précise à toutes les questions de la rédaction du site internet « leguepard.net ». Il a expliqué de manière chronologique, toute la procédure menée par les autorités de Gaoual jusqu’au jour où le présumé criminel a été mis à la disposition de la justice et transporté hors de sa compétence territoriale à destination de Conakry, ce qui a mis fin à sa compétence dans cette affaire. Au cours de notre entretien, M. Barboza a précisé que le présumé criminel ne devait même pas rester à Boké, car il était question qu’il soit traduit devant la Cour d’assise de Conakry ; avant d’ajouter que c’est seulement après la libération extrajudiciaire de l’accusé qu’il a été informé que ce dernier n’avait pas été transféré à Conakry comme prévu. Monsieur Barboza rejette toute responsabilité de sa personne et celle des autorités de la préfecture de Gaoual dans cette affaire.
De ce qui précède, tout porte à croire que la justice de Boké est la pièce maîtresse de ce scandale judiciaire auquel on ne pouvait pas s’attendre en 2012 dans un pays qui se dit démocratique et qui vient de se doter d’un ministère des Droits de l’homme.
Ce fait est révélateur du constat selon lequel la justice guinéenne est devenue une justice fonds de commerce. Quand une justice se transforme en fonds de commerce, les justiciables deviennent des marchandises. Consciente de ce fait, la justice de Boké n’avait pas voulu se défaire de l’accusé qui devait être transféré à Conakry. Ce dernier étant une marchandise lucrative dont la liberté pouvait être vendue au prix de 30 millions de francs guinéens, il fallait le garder à Boké.
Selon plusieurs natifs de Touba résidant en France, cette affaire risque de mettre la ville de Touba en ébullition si l’autorité judiciaire guinéenne compétente n’adresse pas une commission rogatoire à la justice française afin que monsieur Sankoumba Bayo, présumé auteur du crime en question, soit mis à la disposition de la justice guinéenne. Bon nombre d’autres Guinéens envisagent d’organiser une manifestation devant l’ambassade de Guinée en France pour dénoncer l’injustice qui caractérise le régime en place et exiger que les auteurs de cette libération extrajudiciaire soient traduits en justice.
La rédaction du site « leguepard.net » tente actuellement de joindre le procureur de la République en poste à Boké pour qu’il livre sa version des faits.
Ce qui reste certain, est que de telles affaires sont en totale contradiction avec le changement promis par le régime Alpha Condé.
La rédaction du site « leguepard.net »
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