Polémique à la Cour d’Assises : les différentes parties se séparent en queue de poisson

Les avocats de la Défense et ceux de la Partie civile ont frôlé de justesse l’affrontement cet après midi du mercredi 23 janvier lors de l’audience de la cour d’Assises, a-t-on constaté. C’était au cours de l’audition de l’accusé El hadj Boubacar Diallo poursuivi pour « rébellion » dans l’affaire de l’attaque contre le domicile privé du président de la République.

A la barre, El hadj Boubacar Diallo, âgé de 73 ans et administrateur civil à la retraite, clame son innocence. Selon le prévenu, il a été arrêté dans la nuit du 18 au 19 juillet à son domicile au même moment que son beau-frère, Baba Alimou Barry.

C’est aux environs de 3 heures du matin que des hommes en uniforme, avec à leur tête le commandant Abdoul Karim Barry dit « AKB », commandant de l’Escadron Mobile numéro 18 de Cosa, ont fait irruption dans sa cour en demandant Baba Alimou.

« Baba Alimou et moi sommes sortis par la petite porte. Dès que nous sommes arrivés dans la cour, un monsieur nous a dits : tout le monde à terre. Nous nous sommes mis à terre. C’est ainsi qu’ils ont menotté Baba Alimou dans les conditions qu’il vous a expliquées ici. Pendant que j’étais à terre, j’ai entendu quelqu’un dire qu’il y a des armes ici. C’est en ce moment que je me suis redressé et je leur ai dit, ‘’avec votre permission, je demande à ce que vous contrôliez la maison pour constater s’il y a des armes ou pas ?’’ . Aussitôt, un gendarme est venu avec moi, nous avons commencé par la chambre de Baba Alimou. Quand nous avons fini sa chambre, on est venu dans ma chambre ainsi que les autres chambres. Il n’a rien trouvé. Lorsque nous sommes revenus dans la cour, le portail était toujours fermé avec le cadenas. Ils devaient faire rentrer l’une de leurs jeeps. Ils m’ont demandé où se trouve la clé. J’ai demandé à madame de faire venir les clés et moi-même, je suis venu ouvrir le portail. Ils ont envoyé la jeep pour embarquer Baba Alimou. Mais avant de l’embarquer, M. AKB commandant de l’Escadron numéro 18 de Cosa, avait demandé la clé de la voiture de Baba Alimou. Baba Alimou, là où il était couché, a demandé à sa sœur d’aller fouiller dans la poche de la chemise qu’il portait. Elle est allée fouiller et a envoyé la clé. C’est ainsi M. AKB a pris la voiture de Baba dans laquelle il a dit qu’il y avait des armes. Moi, je n’ai pas d’armes ni le carton dont on parle. Lors qu’il a mis la voiture en marche et a démarré, il a dit : attendez, dites au Vieux de venir avec nous. Je lui ai dit d’attendre que je change. (…) en fait monsieur le président, concernant l’affaire du 19 juillet 2011, c’est comme ça j’ai été arrête.»

Poursuivant, l’accusé dira qu’il n’a pas subi de torture physiquement mais moralement. « J’ai été torturé moralement. Et ça, je ne vais jamais oublier. La première fois, c’est lorsque j’ai vu Baba Alimou accroché à un poteau au MP3 et la deuxième fois, lorsque j’ai vu le général Nouhou Thiam en train d’être tabassé », a-t-il souligné.

Après la p
ause, l’audience reprend avec la phase des questions qui ouvrent le boulevard de la polémique entre les avocats de la Défense et ceux de la Partie civile. Les avocats de la Défense, par la voix de Me Bachirou Barry, prétendent que conformément à la loi, les forces de sécurité n’ont pas le droit d’arrêter un citoyen tard dans la nuit. La réaction de Me Kamano ne sait pas fait entendre. De réplique en réplique, la cacophonie s’installe. Les avocats s’indexent et s’insultent. Le président de la Cour tente de ramener le calme en vain. Finalement les audiences seront suspendues sans que qu’elles ne soient levées par le président de la Cour, Fodé Bangoura.


Sarifou Barry
Conakry, Guinée
224.64.87.42.57
Source guineenews.org

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