Une Nouvelle Voie (janvier 2013) : au secours, le complot peul revient !

Bienvenue à mon bilan du 1er mois de l’an 03 de la Condécratie, un modèle de démocratie stalinienne avec très peu de travail, justice et solidarité ; un subtil mélange de communisme à la FEANF et d’affairisme sans scrupules. Je continue donc mon exploration mensuelle des méandres des décisions importantes pour la nation prises par nos nouveaux chefs en proposant des pistes de réflexions et d’actions qui pourraient être envisagées pour que le « vrai changement » soit effectif.

1- Echantillon de paroles et pensées présidentielles du mois : en peu de temps, la Guinée a déjà rattrapé un lourd retard… Les succès marquant de l’année 2012, sont intimement liés à l’enracinement de la démocratie dans notre pays. Ils montrent que la parole et la signature de la Guinée, dans les enceintes internationales, sont désormais reconnues et respectées… Je veillerai particulièrement à la définition et à la mise en œuvre d’un statut de l’opposition dont la voix sera entendue et prise en compte dans la gestion des affaires publiques (lors du discours à la Nation le 31 décembre) ; Je ne communique pas. C’est vrai. Mais mon souci était de sortir d’abord la Guinée de ce carcan qui empêchait la Guinée de voler, c’était la dette extérieure…le gouvernement ne communique pas. La télévision ne joue pas son rôle de promotion des activités du peuple de Guinée… En exemple dans le secteur de l’énergie, l’Etat a déboursé jusqu’à 120 millions USD pour l’achat d’un groupe de 100 MW sans ses accessoires. Et pour cause, le manque de coordination entre le département et EDG. Malheureusement, on attend ces accessoires pour faire fonctionner le Groupe à Tombo, pendant que la fourniture d’électricité bat encore de l’aile...Si vous allez dans certains ministères, excusez-moi, vous sentez les pipilles, partout des odeurs nauséabondes, je me demande comment ces Ministres font pour recevoir des étrangers dans des conditions pareilles. Mais je promet qu’en 2013 j’irai toucher du doigt les réalités dans ces Départements… la télévision guinéenne (RTG), c’est une télévision de mamaya. On passe le temps aux activités du président de la République et de son épouse, sans aucune importance pour le peuple, aux manifestations de soutien, au parrainage du ministre de ceci, de cela, etc. On oublie que la télévision guinéenne est sur satellite et que tout le monde nous regarde. Et quand moi je regarde la télévision guinéenne, après les informations, je ferme parce que ce n’est pas une télévision. C’est une télévision de mamaya et ça, on va y mettre fin… La police ne doit pas hésiter à mettre les véhicules VA à la fourrière pour mauvais comportement dans la circulation. Les membres du gouvernement doivent donner l’exemple du changement prôné et personne n’est au-dessus de la loi… Je me demande : est-ce que les ministres veulent le changement ? Ils souhaiteraient que les choses soient comme avant. Dès qu’on parle d’élections, ils se disent est-ce que je vais rester après ces élections ? Donc, le souci c’est de s’enrichir… J’exhorté les administrateurs territoriaux à se mettre au service du développement en faveur de leurs populations, au lieu de passer leur temps à parrainer des mouvements de soutien pour le compte du parti au pouvoir. On aperçoit des préfets arborant des foulards frappés aux couleurs du parti au pouvoir, au cours de festivités organisées fréquemment par des mouvements de soutien. Les administrateurs territoriaux, notamment les préfets ont pour rôle de soutenir les actions du gouvernement certes, mais cela ne signifie pas peser sur les populations… Nous connaissons des leaders qui donnent de l'argent à des militaires. Dès qu'on sort, prenez le pouvoir. Mais ils ont oublié que l'armée a changé et que ce n'est plus l'armée d'hier. Comme ils n'ont pas pu faire avancer la Guinée, ils font tout pour bloquer le pays. Mais personne ne le pourra parce que nous avons la volonté. Et on ne se mettra pas dans les complots de Sékou Touré. Les gens qui veulent faire des complots n'ont qu'à le faire. Cela ne m'empêchera pas de travailler. Je ne suis pas dans la « complotite »… Il y a des mauvaises habitudes en Guinée. On va n'importe où, on se rend justice. Il y a l'anarchie, l'indiscipline. Mais le peuple agit à l'image des dirigeants. Si les dirigeants ont un comportement correct et respectent la loi, le peuple aussi va respecter la loi… (lors de la présentation des vœux le 3 janvier); le fichier est déjà en train d’être affiché, pour que les gens viennent voir s’il y a leurs noms… dans quelques jours, nous allons commencer la révision, pour compléter ceux qui n’avaient pas été sur la liste… je suis certain que la CENI tiendra cette date (interview sur sa radio préférée RFI le vendredi 25 à Davos).

• Pour : le PPAC reconnait enfin le 3 janvier toutes les tares de ses deux gouvernements (de la présidence et de mamayas) et de leurs services déconcentrés en fustigeant leurs principales tares y compris la méconnaissance du fonctionnement normal d’une administration, leur unique objectif étant de se remplir les poches avant de quitter la mangeoire. Il reconnait également enfin ses propres faiblesses en communication (Parigots qui le connaissez mieux, Rachid Ndiaye est-il donc aussi nul que ça ?) en donnant de piètres explications pour les justifier. En dehors du retentissant « nous avons fournissé » du professeur de droit à la Sorbonne, il nous a offert pendant les 15 premières minutes l’un de ses meilleurs discours improvisés mais comme d’habitude il a ensuite commencé à se répéter pendant 30 autres minutes, ce qui prouvait qu’il n’avait plus rien à dire.

• Contre : par contre pour le précédent discours à la Nation du nouvel an il nous a servi un discours surréaliste d’autosatisfaction sans aucun mot sur toutes les tares de ses deux ans de pouvoir. Pas un mot sur l’insécurité grandissante, le déficit toujours inadmissible des services de base même dans la capitale, les problèmes ethniques et les injustices administratives. Pas un mot sur le processus de réconciliation nationale ! De nombreux naïfs Conakrykas étaient épatés en pensant qu’il récitait par cœur ce discours en « vrai français » pendant une demi-heure - ils n’ont jamais entendu parler d’un prompteur. D’ailleurs il en avait deux (à sa droite et à sa gauche) ce qui le faisait loucher dangereusement et prouvait que lui aussi en utilisait un pour la 1e fois. En opposition totale à son discours d’opposant du 03, il aurait dû reconnaitre aussi sa responsabilité première et entière dans ces dérapages le jour où il a dit en début de mandat à Kindia qu’il faudrait être fou pour penser qu’il pouvait nommer les gouverneurs et préfets pour ensuite perdre des élections en Guinée. La compétition pour le plus de zèle et de démagogie possibles dans le pays a pris une vitesse exponentielle que plus rien ne pouvait freiner. D’ailleurs deux jours après ce mea-culpa publique il présidait lui-même une mamaya RPG au centre-ville et la semaine suivante les reportages iniques de la RTG ont progressivement repris. Quant au commentaire sur RFI du 25, il est vraiment une confirmation du formatage « communiste baba-cool » des années 60 du PPAC : dire un gros mensonge d’état devant la presse (en plus internationale) en sachant qu’il sera démenti quelques jours après, uniquement pour se sortir d’une question gênante – il aura toujours un nouveau mensonge à sortir pour se dédouaner la prochaine fois – Staline, Brejnev et Kim Il Sung, où qu’ils soient aujourd’hui doivent être très fiers de leur fiston qui continue admirablement leur tradition au XXIe siècle. Il n’a plus qu’une seule option pour tenir cette promesse : ressortir les listes électorales de la présidentielle de 2010 mais il devra alors expliquer au monde entier pourquoi il nous a fait perdre plus de 2 ans et combien de millions de USD à Waymark et à son officine du RPG appelée Sabari Technologie. Nous avons aujourd’hui un président qui, comme bilan de 2 ans de mandat dénonce avec plus de vigueur que ses propres opposants (ex : vous sentez les « pipi-lles » dans les couloirs des ministères !) les échecs patents de sa propre gouvernance et les tares de ses proches y compris son épouse ; ses conseillers à la présidence ; son 1e ministre et ses ministrons ; ses gouverneurs, préfets, sous-préfets, maires des villes et villages ; sa presse nationale ; ses diplomates ; ses chefs religieux ; ses policiers, gendarmes et douaniers. Le seul fait qu’il n’ait pas conclu ce constat très juste en disant « j’ai lamentablement échoué pour mes 2 premières années de changement » est la preuve évidente qu’il ne peut plus maitriser le nouveau monstre administratif qu’il a crée tout seul. Ainsi tout le monde sous son autorité est responsable mais lui est innocent de tout ce gâchis !

• Une Nouvelle Voie : l’erreur est humaine et un grand homme d’Etat est celui qui sait reconnaitre ses erreurs de démarrage, promet et explique comment il va se racheter et finalement passe immédiatement à l’action. Ces paroles publiques le 03 et son silence total depuis prouvent à suffisance que plus personne ne le prendra au sérieux dans « son pays ». Il nous faut un leader diamétralement opposé à celui-ci pour entamer une nouvelle voie.


2- Formations, séminaires, ateliers, colloques et autres « rendez-vous du donner et du recevoir » du mois : atelier de partage et de validation du PREMA (Programme de Reforme de l’Etat et de Modernisation de l’Administration) ; formation des formateurs des démembrements de la CENI pour les élections législatives ; atelier de formation des chefs de cabinet et des responsables de communication des départements ministériels et des institutions républicaines en techniques d’élaboration d’un plan de communication ; atelier national de renforcement des capacités des journalistes sur la promotion des droits humains et sur son suivi en période électorale ; séminaire de formation des démembrements de la CENI à Conakry ; séminaire sur la lutte contre la prolifération des armes légères en Guinée ; séminaire sur la protection de l’environnement en Guinée ; atelier du FEPCA sur le thème : concertation et renforcement des capacités pour la participation des femmes au dialogue national ;

• Pour : le temps des vaches maigres continue (8) – pardon papa-bailleurs au secours : une bonne partie de la population de Conakry (fonctionneurs et familles) ne mange plus qu’un seul repas par jour. En plus les pauvres affamés doivent pousser leurs véhicules jusqu’à leurs domiciles tous les soirs en raison de l’absence de perdiems…

• Contre : drôle de réforme de l’administration publique qui valide et publie à grands frais (externes) des manuels mais n’ose pas faire le ménage préalable de ses effectifs dont la moitié devraient être à la retraite depuis des lustres. Encore plus drôle est la formation des agents électoraux alors qu’aucun consensus n’existe pour les dates retenues donc des formations forcement à reprendre dans plusieurs mois s’ils doivent bien faire leur travail. Mais bon, comme ça veut dire aussi nouveaux « perdiems-sandwichs-carburant » alors tout le monde se tait et attend le prochain round.

• Une Nouvelle Voie : l’anarchie et l’amateurisme dépassent chaque fois ceux des mois précédents. Pour entrevoir une nouvelle voie vous êtes priés de pivoter à 180 degrés et d’avancer sans crainte de vous tromper.


3- Les décisions et actions « positives » du mois : le PPAC demande pardon aux populations de Guéckédou pour les affrontements mortels causés par son préfet et son adjoint ; la cour d’assise poursuit ses travaux de décembre 2012 et met en évidence de nombreuses présumées connivences entre les plus grands malfrats du pays et les haut-gradés de l’armée et de la police ; le ministre de l’administration du territoire Condé III (Alhassane) fait une grande tournée dans les régions pour demander à ses représentants à tous les niveaux de mieux cacher leur zèle politique ; le 05, des éléments de toutes les unités des forces de dépenses et d’insécurité ont joué aux balayeurs et éboueurs des abords du stade du 28 septembre et des marchés de la capitale ; le procès des membres de la tentative de meurtre de la villa du Président en juillet 2011 a enfin commencé le 07 par deux accusés de choc, les « cerveaux du complot », le colonel AOB Diallo et la commerçante Fatou Badiar Diallo ; Coup de balai des principaux griots de la RT-PRG pour excès de mamayas Pro-PPAC – même lui en a marre, mais les nouveaux venus pourront-ils résister aux pressions des faucons du RPG ? ; le 14, le PPAC décide d’envoyer une compagnie de militaires (125 bidasses) au Mali pour reconquérir le Nord du pays : 125 apprentis criminels de moins dans la ville de Conakry ; le 18, le préfet du RPG à Gueckédou, le colonel Boukari Keita par qui l’intifada a démarré dans cette ville est enfin muté au bout du monde dans la préfecture de Mandiana – tous les préfets zélés et démagogues sont maintenant prévenus : le PPAC n’a pas d’amis, juste des fusibles ;

• Pour : la tournée d’Alhassane Condé dans les capitales régionales se justifie par la crainte de l’effet boule de neige du soulèvement de Guéckédou, surtout que les élections législatives pointent à l’horizon. Imaginez des intifada dans toutes les villes de l’intérieur pour contrer les tentatives de triche à ciel ouvert et sans gène des fanatiques du RPG. Pour le zèle des militaires comme éboueurs urbains il parait que c’est dans le cadre de leur plan pour se réconcilier avec les populations civiles de Conakry. Mais c’est sûrement aussi un grand pied de nez à leur supérieur le maréchal Restau-cop, gouverneur de la ville qui fait tout sauf précisément cela. Pour le procès des innocents du 19 juillet, je le suis tous les soirs sur la RT-PRG avec passion mais aussi avec des larmes dans mon cœur : si seulement ce monstre de Sékou Touré avait daigné tenir des procès dans le « minimum de l'art démocratique » a nos milliers de pères, oncles, tantes, frères, sœurs, amis et leurs compagnons d'infortune, tous ces "comploteurs de la révolution", sa machine de mort « pdg-complot permanent » aurait pris fin en 1960... C'est sûrement pour cela qu'il ne l'a jamais accepté et cette fois-ci je tire un petit chapeau au PPAC pour l'avoir permis - mais sait-il vraiment ce qu'il a démarré ? Voir AOB ridiculiser le procureur Fernandez en public au point que celui-ci s’énerve, crie, menace piteusement avant de faire le mort sur son siège est un spectacle télévisuel à ne pas rater ! Quand il a expliqué que les armes que l’accusation présentait comme des preuves (y compris des bazookas) auraient pulvérisé non seulement la maison, tous ses occupants mais aussi le quartier on pouvait lire sur son visage le dédain pour un si piètre scenario même pas digne des dramaturges du Camp Boiro. L'audimat de notre télé pourrie est nettement au dessus de celui de Canal-Horizons en ce mois de janvier et c'est tant mieux pour les guinéens, surtout les jeunes qui vont comprendre comment des complots mal ficelés par un pouvoir despotique tombent en vrilles, comme un château de cartes dès qu'on les montre en public...

• Contre : Maliens, Maliennes, cachez vos femmes et enfants, fermez vos boutiques et vos maisons, les militaires guinéens arrivent ! Je vous conseille de les placer dans les zones désertiques au delà de Kidal – en revenant ici ils seront tous manchots et nabots ! Certaines mauvaises langues affirment que dès que la coordination mandingue a appris qu’un nouveau décret concernant 125 fonctionnaires devait sortir sous peu elle a envoyé ses ordres à la présidence : il faut 100 Malinkés, 10 Soussous, 10 Forestiers et 5 Peuls. Pour une fois la majorité des guinéens n’a pas critiqué le partage. Pour le procès des accusés du 19 juillet j’attends de voir s’ils oseront condamner une seule des personnes déjà passées à la barre. Ce sera la fin de toute crédibilité nationale et internationale du PPAC et de son changement, surtout dans les domaines judiciaires et de sa reforme-bidon des FDS (forces de dépenses et d’in-sécurité). Pour mes frères guin-ex (guinéens de l’extérieur) qui le peuvent, je vous prie de suivre ce délire télévisé car nous en parlerons pour des décennies après sa conclusion...

• Une Nouvelle Voie : nos procès politiques du XXIe siècle sont publics et télévisés y compris par satellite hors du pays – c’est une très bonne chose et une première en Guinée. Hélas l’ensemble du déballage est gravement nuisible au pouvoir et à toutes nos institutions. Remettre notre pays sur une nouvelle voie n’en sera que plus complexe car il est toujours beaucoup plus facile de détruire que de reconstruire – ça au moins tous les guinéens le savent ! Du très gros boulot en perspective pour ceux qui devront nettoyer ce « mess » sous peu.


4- Les décisions et actions « négatives » du mois : le 02, le PPAC envoie un message de condoléances au président Ouattara où il se dit particulièrement affligé par les morts au centre-ville d’Abidjan la veille alors qu’il na pas daigné le faire pour nos morts à Zowota en 2012 ; le 03, le PPAC accuse les chefs de l’opposition de financer des militaires pour renverser son régime. Et oui, comme promis nous sommes repartis là d’où Sékou Touré nous avait quitté, grâce à la bonté divine et aux séquelles de sa syphilis en 1984 ; le 09, au 3e jour du procès du commandant AOB Diallo, le narco-procureur général Fernandez (complicité reconnue par lui-même devant Dadis le 26 février 2009) dit gaillardement à l’audience publique et télévisée qu’il s’agit d’un complot organisé par les peuls pour mettre l’un des leurs au pouvoir – au secours, le complot peul est de retour ! Il vaut mieux peut-être que je retourne dare-dare en exil ; lors du conseil des ministres du 10, le PPAC a demandé à ses ministres de mettre en place des conseils de discipline dans leurs salles de classe – pardon, dans leurs ministères-pipi ; le 14 a démarré le procès des 2 plantons et de la secrétaire, principaux responsables de la tentative de détournement de 13 milliards de GNF au ministère des finances ainsi que de leurs co-accusés. Le procu-rieur a affirmé sans rire que l’un des plantons était « le cerveau » de cette affaire ; malgré toutes les menaces du PPAC du 03, les parades électoralistes du RPG reprennent en force dès le 18 à la RT-PRG avec une méga-mamaya organisée par le 1er ministre dans sa préfecture natale avec distribution d’un don personnel de 300 millions de GNF, 500 cartons de poissons, 10 TV grand écran, 10 groupes électrogènes et 10 abonnements à Canal Horizons (pour suivre la CAN) pour les militants dociles ; lors de la comparution du 3e membre présumé du « complot du 19 juillet 2011 » le dénommé Almamy Aguibou Diallo a expliqué qu’il a signé sa fausse déposition imposée par des gendarmes et militaires juste après que son prédécesseur sur la table de torture, un certain lieutenant Ousmane Coulibaly ait été battu presque à mort et défenestré du 3e étage devant lui dans le bureau du chef d’état-major de l’armée guinéenne – moi aussi j’aurais signé dare-dare, Walahi ; Le PPAC reçoit en grande pompe avec une bonne brochette de ses ministrons un homme d’affaires de la ville de Kaolack, incapable de parler correctement en français (ou au moins de se faire accompagner par un qui le pouvait) qui lui a promis de construire très bientôt une usine de voitures à Conakry – Et Dieu, nous sommes vraiment coincés !; Par ailleurs il est très difficile de s’appeler Diallo ces temps-ci : 6 des 8 premiers accusés du procès en cours sont des « comploteurs » de ce nom – pour avoir la paix il nous faudra désormais soit devenir Condé soit retourner en Somalie et en Israël ; le PPAC s’envole de nouveau le 22 pour participer au forum économique mondial de Davos, le sommet annuel des riches des pays riches et des riches des pays pauvres – il est maintenant bien établi parmi les siens. Ensuite une petite virée au sommet de l’Union Africaine pour flatter son égo et renforcer son lobbying pour être nommé prochainement président de cette institution – son rêve fou, son « prix Nobel » ; Le PPAC nous informe depuis Davos sur France 24 et RFI qu’il va accroitre le contingent guinéen au Nord-Mali de 125 à 500 clowns, sans aucune consultation préalable avec quiconque au pays ; Il fait aussi annoncer qu’il offre 1 million de USD au budget de guerre du Mali – enfin une destination connue officiellement pour une (infime) partie des 700 millions de USD quémandés à Rio Tinto en 2011 ;

• Pour : comme d`habitude, R.A.S.

• Contre : la cour d’assise actuelle tourne finalement à une véritable dénonciation publique des pratiques pourries du pouvoir actuel et de ses forces de sécurité : Souka Conté, le 1e prévenu avant le dossier présidentiel nous annonce sans peur qu’il volait des voitures avec son gang et que ses principaux receleurs étaient l’ex-ministre de la sûreté le général Toto Camara, le gouverneur de Conakry Restau-cop et le chef adjoint de la police le Comandant Bangoura ! Puis les « comploteurs » AOB Diallo, Jean Guilavogui, Fatou Badiar Diallo, Almamy Aguibou Diallo et Baba Alimou Barry ainsi que les trois suivants annoncent sans peur avoir été torturés (physiquement et moralement) et forcés de signer des fausses dépositions qui incriminent les principaux chefs de l’opposition et le « Maréchal » Dadis Camara. Une fois de plus le Restau-cop est cité ainsi que le Général Baldé de la gendarmerie nationale – depuis quand sont-ils devenus aussi officiers de police judiciaire ? Sont aussi cités pêle-mêle comme visiteurs nocturnes fréquents des prisons politiques, outre les précités les généraux Boundouka Condé et Kéléfa Diallo, les colonels Claude Pivi et Tiegboro Camara, les commandants Abdul Karim Barry (AKB), Gabriel Tamba Diawara, Lancei Condé, Mory Kourouma, Fabou Camara, Oury, Goulite et le commissaire Kempès (liste non exhaustive). Excusez du peu ! Et aucun d’entre eux n’est convoqué à la barre pour au moins un interrogatoire contradictoire. La déclaration du narco-procureur Fernandez (il doit en consommer encore plus qu’il en vend), autoproclamé pendant le procès « l’un des meilleurs magistrats du pays » dès le 2e jour du procès sur sa certitude qu’il s’agit d’un « complot peul » est le clou de ce procès et mérite non seulement sa révocation immédiate mais aussi son inculpation pour haine raciale dans le contexte ethno-stratégique actuel. Et que l’on arrête toutes ces sornettes pour dédouaner ce faux pas dangereux : je l’ai entendu de mes deux oreilles le dire à la télévision. L’avocat (pourri) Traoré de la défense a essayé de minimiser le crime en disant que c’était un extrait d’une déposition mais c’est faux – il l’a bien dit. Ainsi les accusés peuls devaient dénoncer Bah Oury et pour Jean Guilavogui c’était Dadis – chacun son cousin quoi ! Ce procès est également celui de la platitude et de la médiocrité du barreau et de la justice guinéenne : les avocats de la partie civile et certains de la défense ne connaissent même pas la simple règle grammaticale « sujet, verbe, complément ». Et tout cela est suivi par satellite hors du pays ce qui a valu à notre bâtonnier de l’ordre des avocats des coups de fils humiliants de ses confrères de la région. Ainsi les accusés à la barre se sont délectés à ridiculiser ces apprentis avocats au point de faire rire même les autres pauvres prévenus. Et dès que ces pauvres hères étaient totalement coincés, la même phrase stéréotypée revenait : « la cour appréciera » qui ne veut pas dire grand chose dans ce contexte. J’ai failli oublier de préciser que plusieurs de ces « dangereux comploteurs » ont été arrêtés entre le 11 et le 14 juillet soit entre 4 et 8 jours avant la nuit du 18 où la villa a été « attaquée ». Ils ont été sommés de signer des listes de coupables avant le 1er coup de feu – on se demande alors pourquoi ceux-ci n’ont pas été arrêtés avant de pouvoir passer à l’acte. Bravo à nos services de renseignements et à la sécurité présidentielle pour leurs performances. Plus gros encore, les 3 véhicules des attaquants ont été mis en fourrière au camp militaire Samory le 11 en même temps que l’arrestation du dénommé Almamy Aguibou Diallo qui était responsable de leur location. S’ils ont ensuite pu servir au coup dans la nuit du 18, alors ce sont les officiers de l’état-major de ce camp qui sont responsables du complot car ce sont eux qui détenaient les clés de ces véhicules ce jour-là – CQFD !

• Une Nouvelle Voie : ce procès « historique » du 19 juillet est progressivement devenu celui de la déchéance et de l’absence totale de morale des forces de l’ordre (armée, gendarmerie et police) et de la justice guinéenne. L’impunité des crimes et tortures de 1959 à 2013 est responsable de la poursuite du martyr de tous ceux qui sont arrêtés, du lieu où ils sont attachés sauvagement devant leurs familles jusqu’à leur calvaire journalier dans les camps de concentration existants dans presque tous les quartiers de Conakry. Tous les plus hauts officiers du pays sont cités pour des exactions graves qui devraient leur valoir une radiation immédiate et la cour martiale dans n’importe quel état démocratique. Quant aux Président du tribunal, au procureur de la République et aux avocats de la partie civile leurs limites intellectuelles et professionnelles sont la risée de tous ceux qui suivent ce procès partout dans le monde. Malgré tout cela ce procès est une très bonne chose pour les guinéens car il permet pour la 1e fois de mettre à nu ce que tous savaient déjà mais ne pouvaient prouver. Ces 2 corps de l’état ne pourront plus jamais lever la tête devant un démocrate guinéen. On comprend pourquoi Sékou Touré, beaucoup plus malin que le PPAC n’a jamais voulu des procès publics et justes pour ses milliers de « comploteurs de la Ve colonne » : imaginez seulement comment des ténors comme Barry III, Camara Balla, Keita Fodeba et tous les autres l’auraient humilié devant son « peuple révolutionnaire » avant qu’il ait eu le temps de faire autant de dégâts humains. Nous avons la confirmation en tout cas d’une chose : pour mettre en place une nouvelle voie en Guinée il faudra faire comme pour les chemins de fer sous les injonctions de la Banque mondiale au temps de Fory Coco : tout fermer et attendre que tous ceux qui y ont travaillé soient morts avant de les relancer à nouveau. En attendant, service minimum avec tolérance zéro…

M.le PPAC, après votre discours du 03 je suis persuadé que vous êtes parfaitement au courant de l’anarchie scientifiquement organisée par vos représentants à tous les niveaux administratifs pour s’en mettre plein les poches et maintenir leurs niveaux de nullité et de pourriture morale au sommet de l’état. J’ai toujours pensé que vous étiez avant tout un diaspo imbu de sa personne qui vivait sur un nuage de flatteries de son entourage qui réussissait ainsi à lui cacher la réalité du calvaire vécu par 99% de Guinéens. Ainsi vous savez TOUT ce qui se passe – tant mieux ! Si maintenant en fin 2013 rien n’a changé dans cette situation dégoutante, ou pire si elle s’est encore aggravée vous saurez aussi à qui vous en prendre en premier lieu. Vous avez énuméré très justement tous les travers de vos proches et collaborateurs directs, ministres, responsables régionaux, préfectoraux, et des villages ainsi que des medias d’état – maintenant nous allons vous voir à l’œuvre – voir si « vous êtes vraiment garçon ». Et si rien ne s’est amélioré en fin décembre 2013 vous et vos fanatiques de la secte « l’église de la Condécratie » devrez convenir avec nous que votre changement n’aura finalement été qu’un pet dans un amphithéâtre ; que Mandela et Obama ne viennent pas du même moule humain que vous et que le moment est venu de préparer vos valises pour aller en 2015 passer une retraite dorée à Ouagadougou. Dans les pages des livres d’histoire nationaux vous aurez au moins une sortie glorieuse qui rehaussera un peu les échecs de votre arrivée et de votre pénible séjour de cinq années au pouvoir en Guinée. Mais avant tout faites ce qu’il faut pour que vous n’ayez plus une seule goutte de sang guinéen sur vos mains cette année – c’est la seule chose que nous ne vous pardonnerons jamais, comme à vos 4 prédécesseurs – JAMAIS ! Soyez un peu moins têtu et borné en ce début d’année et pensez-y en toute objectivité, pour vous mais surtout pour votre famille et vos descendants. Pour que Junior Mac Condé ne finisse pas demain comme Mohamed Touré, Ousmane Conté ou Junior Dadis aujourd’hui…

Tic-tac, Tic-tac, la montre tourne ; aujourd`hui est le 772e jour du « changement radical » et du « Guinea is back » - déjà 2 ans et 10 jours ! Nous sommes tous bien calés en 2e classe dans le train du changement version PPAC. S’il fonce dans le mur de l’anti-développement comme nous le craignons tous en 2013, alors la locomotive et la 1e classe ne s’en sortiront sûrement pas. Quand à nous les en-bas de en-bas, une fois de plus nous soignerons nos bobos et attendant notre prochain chef.

La vie est dure au bled : or dur pour une petite bande de « bénis pourris » ; ordure pour tous les autres Guinéens…


31 janvier 2013

A.O.T. Diallo


NB : vous pourrez suivre chronologiquement cette série et les précédentes (depuis le début du changement en Guinée en janvier 2007) sur mon nouveau blog: https://aotdiallo.wordpress.com/


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