Une Nouvelle Voie (Février 2013) : nous avons enfin à la télévision nationale le procès du système PDG que nous réclamons depuis 1984!

Bienvenue à mon bilan du 1e mois de l’An 03 de la Condécratie, un  modèle de démocratie stalinienne avec très peu de travail, justice et solidarité ; un subtil mélange de communisme à la  FEANF et d’affairisme sans scrupules. Je continue donc mon exploration mensuelle des méandres des décisions importantes pour la nation prises par nos nouveaux chefs en proposant des pistes de réflexions et d’actions qui pourraient être envisagées pour que le « vrai changement » soit effectif.

1.    Echantillon de paroles et pensées présidentielles du mois : « Comme ils (les opposants) sont entrain ‘’d’aboyer ‘’ je dirai leurs fautes, je dirai pour que les guinéens sachent. Ce qu’ils n’ont pas pu faire en vingt cinq ans et que nous réalisons en peu de temps, ils veulent détruire, ils ne veulent pas que la Guinée avance. Mais il faut laisser qu’ils ‘’aboient ‘’ après on leur répond… Ils sont nombreux aujourd’hui ceux qui veulent que je les prenne comme ministre ou directeur et ils vont toute suite claquer la porte des média pour être mon griot, cela ne verra jamais le jour. Les gens que je choisis ont l’amour de ce pays. Que les autres ‘’aboient’’ cela ne me gène pas » (lors d’une mamaya à sa gloire le 09 dans la banlieue de Conakry) ; « J’ai dit à mon gouvernement, aux ministres que nous n’allons plus les empêcher de marcher. Laissez-les marcher, marcher, marcher. Ils n’ont qu’à marcher  comme ils veulent mais qu’ils le veuillent ou non, nous irons aux élections…Entre les forces qui vivent et les forces  qui meurent, qui va gagner ? Eux (opposants), ce sont les forces qui meurent, les forces du passé. Nous, on est les forces qui naissent. Laissons le temps les amener vers le cimetière de leurs partis politiques. Je vous prie de rester calme, de ne pas accepter la provocation » (lors d’une mamaya de quartier le 23 dans une autre banlieue);

•    Pour : R.A.S. (Rien A Signaler) ce mois-ci, vraiment !

•    Contre : quelle classe, notre PPAC : comparer ses opposants à des chiens qui aboient ! Quelle hauteur du débat politique ; quel grand « père de la nation » ; quel rassembleur de tous les guinéens ; quel grand homme politique qui marquera l’histoire du continent par ses grandes idées sur la démocratie et le développement harmonieux de son pays. Quel Mandela ouest-africain. Vraiment nous ne vous oublierons jamais, Mr le PPAC !

•    Une  Nouvelle Voie : demain, le président guinéen qui qualifiera ses opposants d’aboyeurs sera renvoyé par les autres institutions indépendantes devant la Cour Suprême pour problèmes mentaux ou pour incapacité de représenter dignement notre pays sur les plans national et international.
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2.    Formations, séminaires, ateliers, colloques et  autres « rendez-vous du donner et du recevoir » du mois : atelier national de validation du manuel de transparence des opérations électorales ; rencontre d’échanges entre les associations de presse et les journalistes sur le fonctionnement des associations de presse en Guinée, la vulgarisation de la loi sur la liberté de la presse, les critères de répartition de la subvention de l’Etat à la presse et la participation des médias au processus électoral et des difficultés rencontrées par les entreprises de presse ; formation des administrateurs territoriaux sur leur rôle et leur collaboration avec la presse en période électorale ; atelier sur la communication sociale, la culture de la démocratie et le civisme à Nzérékoré ; atelier de validation du rapport périodique national sur les violences faites aux femmes ; atelier de mise en place d’un système de statistiques nationales ; atelier de validation par la société civile de la loi sur l’interdiction de toute torture en Guinée ; atelier d’échanges entre les parties prenantes du projet du PNUD en renforcement du contrôle civile et démocratique des forces de défense et de sécurité dans la région de Labé ; comité de pilotage du second Programme d’Appui aux Communautés Villageoises (PACV2) ; atelier d’élaboration de la politique semencière nationale ; forum islamique sur la réconciliation nationale ; atelier NDI de lancement du projet de renforcement de la confiance des partis politiques et de l’électorat (RECOPEEL) ; lancement du projet de renforcement des capacités des journalistes pour la production d’émissions interactives et du concours sur un thème d’actualité nationale pour le prix du meilleur(e) journaliste de l’année 2013 ; atelier de formation des femmes du REFMAP sur le code électoral et la loi fondamentale ; atelier de renforcement des capacités techniques des journalistes sportifs ;

•    Pour : les temps des vaches maigres continuent pour nos pauvres administrateurs publiques qui trainent désormais totalement désœuvrés dans leurs services (15) – tant pis, tant mieux ?

•    Contre : transparence des opérations électorales ; vulgarisation de la loi sur la liberté de la presse ; collaboration saine avec la presse électorale en période électorale ; culture de la démocratie et civisme ; interdiction de la torture en Guinée ; forum de réconciliation nationale...etc. Que des concepts et paroles creux et redondants, chantés chaque année sans gène, comme les résultats du ministère de la justice en Corée du Nord...

•    Une  Nouvelle Voie : les répétitions annuelles pitoyables des mêmes sujets font vraiment pitié et prouvent que ce sont justement ces sujets urgents et importants dont le pouvoir veut bloquer toute avancée. Pour entrevoir une nouvelle voie vous êtes priés de pivoter à 180 degrés et d’avancer sans crainte de vous tromper.
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3.    Les décisions et actions « positives » du mois : le 05, le PPAC se déplace dans « le pays proche » à Kindia pour remettre le drapeau national aux 125 malheureux soudards qui vont accompagner de vrais soldats au Mali – inch Allah, ils arriveront juste à temps pour les célébration de la victoire finale sur les rebelles ; le PPAC invite toute la classe politique à une un nouveau dialogue à la présidence le 12 – niet répondent les membres de la vraie opposition : « nos albums photos avec vous sont déjà pleins » ; le 13 le PPAC a montré qu’il est le 1e chef de l’état guinéen avec des sentiments humains comme vous et moi : il a pleuré de (vrais ?) larmes lors de son hommage devant les dépouilles des 11 militaires morts dans un crash de son avion-cadeau (donkafélé, 3e main) à l’armée nationale. Dommage qu’il n’en ait pas fait autant pour Soufiane, Zacharia et leurs nombreux compagnons d’infortunes à Zowota et ailleurs depuis ses 2 ans de mangeoire ; pas de « visite de travail et d’amitié » au quatre coins du globe (notre vaillant PPAC refusait de  grimper sur toute passerelle depuis le crash du 11)  jusqu’au 27 où il a été forcé de fuir la marche de ses opposants le même jour en se rendant au sommet de la CEDEAO à Yamoussoukro (où pourtant il n’est pas une fois de plus la bienvenue de ses pairs après sa bravade cavalière de Kpéaba (voir plus bas) mais il aurait exigé au préalable un avion construit et piloté par des blancs (vrai-vrai) ; le 14, les souris de la présidence vomissent enfin le 2e rapport de l’OIF sur l’évaluation de Waymark – comme prévu le système est toujours aussi pourri ; le 14 aussi, le sheriff de Conakry le Maréchal Restau-Cop est inculpé une 2e fois pour des faits de torture par un tribunal de Conakry suite à une plainte déposé par la FIDH et l’OGDH pour des sévices sur des jeunes en octobre 2010 – le colosse plie une fois encore, en attendant de s’étaler bientôt sur le ventre ; le 16, soit 24 heures après l’interdiction musclée par Condé III (Alhassane, ministre de l’admiration des trottoirs et de la ré-concentration de l’Etat) de la marche pacifique de l’opposition (avec parmi les arguments que c’est le 5e jour du carême chrétien !) Condé I (le PPAC) le désavoue sur la TV-RPG et autorise la manifestation - sous les flammes, la tortue a une fois de plus sorti fissa-fissa la tête de sa carapace – FIDH et CPI obligent ; enfin une marche presque pacifique de l’opposition le 18 à Conakry et dans les viles de Labé, Pita, Dalaba, Mamou, Fria et Forécariah) – bravo aux forces de l’ordre, désarmées quand même pour freiner les têtes fêlées habituelles. Néanmoins les zélés du drapeau arc-en-ciel (au fait, quel groupe bien organisé brandit fièrement ce drapeau ?) n’ont pu s’empêcher de casser le siège d’un des partis d’opposition à Kankan ; rebelote de la marche le 27, mais les habitudes sont vite revenues : bilan, 1-2 morts, plus de cent blessés dont plusieurs graves ; le Forum sur la gestion financière des projets FIDA dans les pays francophones a classé les états financiers audités 2011 du projet FIDA du PADER-BGN guinéen comme « très bons» et «meilleurs rapports financiers » parmi les projets FIDA mis en œuvre dans les pays francophones de l’Afrique en 2011. De deux choses l’une : soit les gestionnaires locaux du projet sont des extra-terrestres, soit ils ont les meilleurs marabouts du continent. Ou alors la situation financière des projets FIDA sur le continent est si pourrie qu’il vaudrait mieux fermer la boite ; le 22, une 1e tranche de 22 milliards GNF est octroyée aux banques de microfinance par l’Etat pour financer des projets de femmes et de jeunes bien identifiés par elles. Maintenant on attend une gestion différente des fonds de la BADAM car un prêt (même à 1,2% d’intérêts) n’est pas un don - beaucoup de ne le savent pas ici ; le 23 le PPAC affirme qu’il a interdit à ses molosses et fanatiques d’empêcher toute marche pacifique de son opposition – mais bon, une promesse du PPAC, c’est pas une montagne qu’on ne peut déplacer…

•    Pour : j’ai marché pour la 1e fois en Guinée ce 18 février et cela m’a rappelé mes vielles années universitaires à Rennes et Lyon où je marchais pour toutes les bonnes causes (y compris pour Lech Walesa) parce que je ne pouvais pas le faire chez moi. J’ai marché ce 18 avant tout pour le respect des DDH et des libertés publiques, pour Fatou Badiar, El hadj Boubacar et tous les innocents en prison uniquement parce qu’ils ont le mauvais patronyme ; pour la misère générale, la situation honteuse de nos hôpitaux et salles de classes et la vie de chien imposées à presque tous les guinéens alors qu’une minorité de pourris racistes s’en mettent pleins les poches chaque jour et sans honte devant nous. J’ai marché contre le racisme d’état à ciel ouvert et sans gène et contre un président qui traite ses opposants de chiens. Je n’ai pas marché pour ces foutues législatives car pour moi ce combat est inutile. Une assemblée nationale même dominée par l’opposition ne pourra rien contre la Condécratie - elle risque plutôt de la raffermir dès que les titres « honorables », les Toyota Land Cruiser et les jetons de présence seront grassement distribués à tous ceux qui s’abstiendront demain lors des votes cruciaux. J’ai marché pour que le PPAC sache que nous préférons qu’il ne se représente pas en 2015 et qu’il comprenne que s’il continue son changement actuel nous demanderons tous son départ avant cela. Le nouveau mot d’ordre est « un PPAC en Guinée c’est la pollution – un PPAC au Burkina, c’est la solution ».

•    Contre : suite à la triste disparition de 11 « saints militaires » dans ce crash aérien du 11 près de Monrovia on ne peut s’empêcher de penser aux centaines de pauvres innocents et à leurs familles qui ont été détruites par ces « vaillants militaires » avant que le Bon Dieu ne les convoque devant son tribunal. Je me demande ce qu’a dû penser Mme Fatou Badiar Diallo, abandonnée à pourrir en prison avec tous ses enfants dans la rue alors que la plupart étaient sûrement des grands amis et frères de son défunt mari. Et ce pauvre lieutenant Ousmane Coulibaly qui de son petit nuage a revu la nuit où il a été défenestré du bureau du 1e des sinistrés. Parmi eux, combien ont participé aux réunions de préparation et d’organisation des crimes contre de pauvres civils y compris le 28 septembre 2009 ? Nos traditions veulent que l’on respecte les morts mais ce n’est pas une raison de passer sous silence tout le mal qu’ils ont occasionné. Sékou Touré serait-il devenu un saint parce qu’il est mort des complications de sa syphilis aux USA ? Ismaël Touré et sa bande de cousins et beaux-frères tueurs sont morts sans procès justes à Kindia en 1985 mais cela ne change rien au fait qu’ils étaient effectivement des animaux enragés et sanguinaires. Mais plus fort que tout est le mensonge congénital des autorités nationales : on a vu des photos d’un avion métallique réduit en cendres et on nous raconte ensuite que les corps étaient reconnaissables : vraiment militaire guinéen c’est « tôle 5 étoiles » ! Quand aux larmes du PPAC certains cyniques du coin disent qu’il a pleuré car il a failli être sur le vol, le général Kéléfa étant venu le voir la veille pour lui dire qu’ils allaient faire la fête à Monrovia. D’autres disent qu’il aurait vu sur France 24 Obama pleurer lors de son discours suite au massacre des enfants de la maternelle de Newton le mois dernier et qu’il a juste voulu singer son idole – bref ses larmes n’ont ému que ses fanatiques.

•    Une Nouvelle Voie : un guinéen mort dramatiquement est égal tout autre guinéen mort de manière identique et douloureuse et il vaut autant, sinon plus pour les guinéens, qu’un jeune Ivoirien mort injustement. Demain, lorsque nous serons entrés dans une nouvelle et bonne voie nous n’aurons pas besoin de rappeler cela au 1e responsable de notre pays. Si il ne le sait et ne le dit pas directement c’est qu’il n’aura rien à faire dans le fauteuil qu’il occupe injustement et inutilement.
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4.    Les décisions et actions « négatives » du mois : le 05, le PPAC fait annuler une marche pacifique de l’opposition en raison des « grandioses manifestations » prévues dans la capitale pour recevoir Joseph Sepp Blatter, le patron de la FIFA. Il est vraiment fort  pour trouver des prétextes totalement ridicules et honteux ; le 08, une cinquantaine de Rambo guinéens envahissent le village frontalier de Kpéaba, descendent le drapeau ivoirien et hissent celui de la Guinée conquérante, sans aucune négociation diplomatique préalable. Rien à faire avec nos bidasses : on les a enfin viré de Conakry mais ils continuent leur bordel aux frontières où ils sont encasernés. Finalement le bon sens reprend le dessus et la zone est démilitarisée pendant le weekend du 24 jusqu’à des négociations bilatérales ultérieures ;
Sous-chapitre spécial : résumé détaillé du procès du 19 juillet 2011 : il passe aux « choses encore plus sérieuses » ce mois-ci : le lieutenant Mohamed Komara dit Rambo qui avait aidé le PPAC à grimper le mur de près de 3 mètres du stade de Coleah en 1991 (en abandonnant ses militants livrés aux bouchers de Lansana Conté) a été arrêté le 12 mai 2011 pour l’attaque du 19 juillet 2011 ! Après c’est au tour de Mamadou Adama Mara dont le crime est d’avoir fait fabriquer deux boubous de protection (d’invincibilité) pour les putschistes mais qui ont été délivrés hélas 2 semaines après le coup. En plus on lui a demandé d’où étaient son père et son grand-père et le pauvre a répondu du Fouta : mauvaise réponse – 2 ans de cachot minimum ; Ensuite c’est le procu-rieur Fernandez qui se fait ramasser en public par un de ses officiers de police judiciaire (Capitaine Konfo) qui lui lance à la figure dans la salle « si je savais qu’il était innocent je n’allais jamais l’arrêter » et du coup le béni prévenu (un Emile je crois) est libéré séance tenante par le président de la cour qui exige en plus que les policiers voleurs lui rendent son téléphone cellulaire – si des vies n’étaient pas en jeu je serais sûrement mort de rire ; le 06, le narco-procureur reconnait pitoyablement en audience que les véhicules loués par Mme Fatou Badiar Diallo et séquestrés par l’armée le 11 juillet ne pouvaient avoir servi à l’attaque du 19 juillet sans la complicité directe de l’état-major de l’armée guinéenne. Et fidèle à son éthique bien établie maintenant, il dit ne l’avoir jamais dit – mais les écrits (y compris l’acte de renvoi à la cour d’assisse des prévenus) et les sons ne disparaissent plus depuis le XXe siècle (sauf en Guinée, bien-sûr) ; Puis c’est le tour de Alpha Alimou Barry, agent secret 00-20 et de temps à autres étudiant en droit suivi de Thierno Maka Bah, un pauvre infirme illettré et complètement paumé devant ce qui lui est arrivé. Pourtant il a rendu des services inestimables à l’armée en fabriquant à vitesse extraordinaire toutes les barrettes dorées indispensables aux promotions stratosphériques de notre racaille nationale ; le 15, le prévenu Ousmane Diallo dit que les gendarmes venus l’arrêter, ne l’ayant pas trouvé ont eu la géniale idée de mettre sa mère en prison jusqu’à sa reddition. La pauvre a passé 3 jours en tôle et quand ils ont finalement mis la main sur lui, ils ont rasé sa barbe avec un couteau. Puis le juge du jour, Mr Diawara a demandé qu’il soit enchainé à un poteau de 23 heures à 10 heures le lendemain – et Dieu, entre soldats et juges quels sont les pires criminels dans ce pays ? Puis c’est au capitaine Abdoulaye Diallo de démontrer que lui aussi est en tôle depuis près de 2 ans  pour erreur de patronyme. On reproche en particulier au capitaine d’avoir saboté un char mais même si c’était vrai cela s’est passé le 19 juillet dans la journée donc après le coup de la nuit du 18 et alors que le PPAC était déjà en sécurité dans son palais de Kaloum ; le 20 c’est aux tours du colonel Mohamed Sow, puis du capitaine Sadou Diallo et le lendemain du lieutenant Mamadou Yero Diallo pour lequel le narco-magistrat Fernandez avait demandé la relaxe lors du 1e procès avant d’être nommé procu-rieur aux assises ; le 22, c’est Alpha Saliou Wane, défenseur connu des DDH et de la démocratie en Guinée, jugé pour « abstention délictueuse » : il aurait dû « prévenir les autorités » de l’attaque du 19 juillet alors que les services militaires et civils de renseignements de la présidence ne l’ont pas fait ! Ce délit convient parfaitement à tous les officiers de  l’état-major de l’armée guinéenne pour être restés planqués sous leurs lits toute la nuit du 18 juillet ; Toujours le 22 c’est le lieutenant-colonel Lanciné  Doumbouya (enfin un guinéen !) dont le tort principal est d’avoir dit dans la journée du 19 juillet à un autres militaire que la villa du président avait été attaquée la nuit du 18, information que lui-même avait apprise lors de la montée des couleurs au camp le même matin – et vlan pour les célèbres « lanceurs de docs » guinéens ;  Finalement le 27 c’est le tour du colonel Boubacar Algassimou Barry poursuivi lui aussi pour « abstention délicieuse » car il a confondu les soirées du 18 et du 19 juillet en répétant les docs de son prédécesseur – et oui, chez nous, tu te trompes de date – 2 ans de violon ferme et cour d’assise, Walahi ;

Le 14, la CENI volet RPG (soit 16 sur 25 membres) décide de passer en force pour choisir Waymark pour tous les prochains recensements en Guinée : biométrique des fonctionnaires civils et militaires en 2013, législatives ( en 20xx) et présidentielles en 2015 ; le 15, le ministre de l’administration Condé III et trois maires de Conakry interdisent une marche pacifique de l’opposition prévue le 18, en toute illégalité démocratique, mis comme dit plus haut il a été désavoué le lendemain par Condé I ;


•    Pour : Un bon point quand même pour le PPAC : vous nous offrez enfin le procès du système PDG pour lequel nous nous étions battus de manière acharnée en 1984 quand il est enfin tombé comme un château de cartes. Après le prophétique « l'impérialisme trouvera son tombeau en Guinée ; vous êtes membre d'un groupe de comploteurs, c'est la peine de mort » du milicien PDGiste reconverti en avocat Doumbouya il n’y a plus aucun doute sur ce point. Je définis le système PDG comme suit : 1) un grand chef aveuglé par son pouvoir, mégalomaniaque, vindicatif et cruel ; 2) un groupe restreint de fanatiques et fous du roi arrivistes, incultes, semi-lettrés, racistes, ethno-magouilleurs, démagogues et prêts à tout, y compris sacrifier leur chef pour voler et tuer tous ceux qui leur déplaisent. Les plus dangereux constituent une petite mafia militaro-civile plantée à la présidence depuis 1958 et qui se renouvelle de père en fils/neveux. Ils sont les plus nocifs et méchants du pays ; 3) des forces de défenses et de sécurité (armée, gendarmerie et police confondus) barbares et grotesques qui cognent d’abord puis humilient des présumés innocents devant leurs familles avant de les torturer dans leurs dizaines de petits camps de concentration éparpillés dans plusieurs quartiers de la capitales ; 4) des centaines d’« agents secrets », barbouzes des égouts, petites frappes prêtes à sacrifier père et mère pour un petit cadeau et qui sont introduits dans toutes les couches sociales par les services de renseignements et de filature de la présidence. J’en avais toujours entendu parler mais grâce à ce procès nous avons tous pour la 1e fois vu des spécimens en chair et en os ; et 5) un système judiciaire lâche et peureux, aux ordres et dont la qualité professionnelle est en dessous de toute norme même africaine.
 
C’est ce même système qui a caractérisé les pouvoir de Sékou Touré. Lansana Conté, Dadis Camara, Sékouba Konaté et aujourd’hui Alpha Condé n’ont pas voulu s’en départir pour régner - bien le contraire. Il est facile de comprendre pourquoi Lansana Conté n’a jamais voulu nous aider dans notre objectif d’un procès public du PDG et pourquoi au contraire il a tout fait pour faire disparaitre tous les symboles, traces physiques et documents de ce génocide : lui et plusieurs de sa bande étaient des acteurs principaux du groupe 3 avec les mains tachées du sang d’innocents et ils savaient que ce procès les emporterait sans aucun doute. La décadence et la pourriture de ce système qui renait à chaque fois de ces cendres à la chute du dictateur de la veille et surtout la grande chape de plomb de mensonges et de complicité flagrante entre le pouvoir et la justice lèche-bottes que nous voyons enfin mises à nu en 2013 donnent envie de vomir mais sont enfin présentées à tous les guinéens mais surtout la jeunesse, ignorante de son passé réel...

•    Contre : finalement j’ai très peu de pitié et de considération pour tous ces « agents secrets » du service de renseignements et de filature de la présidence : ce sont tous des jeunes opportunistes qui vivaient « la grande vie » : nuits au Novotel, diners dans les restaurants, véhicules à leurs disposition rapide, salaires hebdomadaires au prorata de leurs dénonciations (entre 400,000 et 1 million GNF par semaine selon eux-mêmes). Ces petites frappes sournoises et vicieuses sont responsables des malheurs de très nombreux pauvres citoyens et sûrement de préparations de salades bien assaisonnées sur tout concurrent ou adversaire. Surtout, par ce procès on se rend compte qu’ils sont fourrés en grande quantité dans toutes les communautés, à la recherche du malheur de leurs propres frères et cousins. Ceci devrait inquiéter tous les guinéens aujourd’hui : attention des « Small Brothers » nationaux vous observent 24 heures par jour et 7 jours sur 7. Vous êtes désormais officiellement prévenus ! Idem pour tous les militaires prévenus : qui sait si certains n’étaient pas au stade le 28 septembre 2009. Tant que tous les coupables, commanditaires et exécutants, ne seront pas dénoncés tous les militaires guinéens seront coupables à mes yeux. On ne parle même pas du général Thiam et du colonel « De Gaule » qui passeront directement de ce procès à celui de leur complicité avec le Restau-Cop pour les crimes de 2010. Ceux que l’on juge en cour d’assises aujourd’hui payent pour leurs camarades criminels et d’une certaine façon j’en éprouve une satisfaction interne.

•    Une Nouvelle Voie : plus jamais d’arrestations sans procès publique ; plus jamais de prévenus sans avocats de leurs choix ; plus jamais d’ingérence de l’état (du sommet à la base)  dans le travail des juges (comme au Ghana tout proche) ; plus jamais d’impunité pour toutes les criminels nationaux de toutes sortes (DDH et économiques), du fauteuil présidentiel aux lakourous de garde aux portes des camps militaires – voilà la nouvelle voie à instaurer chez nous pour que nous redevenions fiers d’être guinéens…

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Mr le PPAC, je vous ai écrit des dizaines de fois pour vous dire que vous n’aurez jamais de résultat concret et une place honorable dans l’histoire guinéenne tant que vous ne commencerez pas votre changement et le redressement de notre pays par les deux préalables indispensables :

1)    un processus indépendant de Vérité, Justice, et Réconciliation (ou Concorde) Nationales pour lever la chape de malédiction posée sur notre pays par les âmes des milliers d’innocents sacrifiés injustement comme des bêtes enragées par l’Etat guinéen et son PDG de malheur. En raison de l’impunité de la mafia politico-militaire crée par le démon Sékou Touré ce même état a continué à tricher, mentir, voler et tuer d’autres innocents mais aussi ses propres canailles à travers le PUP et le CNDD, deux avortons d’un même Mal. Ce processus doit être « professionnel » c’est à dire mené par une commission nationale indépendante (surtout de vous !) formée par des spécialistes nationaux, locaux et de la diaspora, associés à des experts techniques et financiers africains et internationaux. La méthodologie est bien codifiée et peut être réalisée en 18-24 mois, parallèlement au travail de redressement de la fonction publique et de nos forces d’insécurité. Le rôle des imams et des prêtres sera utile, mais à la fin du processus, pour entériner socialement et culturellement les résultats de la commission et fêter traditionnellement le nouveau pacte national. Vouloir commencer et clore ce processus par des prières et des bénédictions est un signe soit de mauvaise foi pour bloquer toute avancée soit d’ignorance totale des enjeux sur la table.

2)    Un dialogue national pour évaluer sérieusement et professionnellement ce qui a été fait (et surtout pas fait) depuis que nous avons gonflé nos biceps et mis les colons français à la porte en 1958. Quels sont nos résultats après 55 ans « d’indépendance des colons » : notre pays fait honte aux 11 millions de guinéens vivants au pays et dans la diaspora. On ne peut vouloir redresser ce pays en mettant sous le tapis notre melting-pot de gabegies, malhonnêtetés et népotisme au sommet du pouvoir. Vos récents états généraux sectoriels (éducation, santé, justice, mines…etc.) ne sont que des preuves de l’appétit de bakchich des organisateurs et de l’ignorance de votre haute administration en planification et en programmation du développement harmonieux d’un pays. Aujourd’hui notre pays est classé par les institutions de Bretton-Woods, en dehors des missions diplomatiques qui viennent régulièrement constater les dégâts et vous encourager à faire de vrais efforts visibles, dans le groupe de la honte, les « failed states » ou pays qui ont TOUT raté de leur développement. Il n’y a donc plus qu’une seule manière de régler ce chaos : on regarde la grande photo panoramique, tous les secteurs publics et privés interdépendants ensembles, et on envisage des solutions appropriées selon des priorités (urgentes, à moyen et long terme) pour s’attaquer de manière intelligente et synergique au désastre global. L’opposant Sydia Touré avait entrepris en 1997 quelque chose de proche au début de son mandat qui avait abouti au document « Guinée Vision 2010 » qui a servi de base ensuite à tous les gouvernements suivants pour élaborer leurs documents de réduction de la pauvreté de la Banque mondiale et ceux des politiques sectorielles qui ont suivi. Néanmoins cette fois-ci il faudrait dépasser le cadre juste des membres du gouvernement pour y inclure les organisations structures de la société civile, les syndicats, le secteur privé organisé (patronat) et les ONG nationales et internationales quitte à les regrouper en groupes de travail pour bien analyser leurs secteurs afin d’obtenir des solutions inclusives qui seront ensuite mises ensemble dans une « road map » pour faire avancer enfin ce pauvre pays pourtant si riche. Penser s’attaquer à cette situation en commençant par des mamayas sectorielles sans préparations préalables et sans conclusions opérationnelles est juste faire preuve de bêtise abyssale.
Mr le PPAC quand comprendrez-vous enfin que pour nettoyer sérieusement et changer l’arène politique, économique et sociale du pays malade il faut d’abord la pacifier - et que cela est votre responsabilité première à 100%  en tant que 1e responsable du bonheur ou du malheur de tous les guinéens ? Dans ce domaine plus que dans tous les autres « le poisson a toujours pourri par la tête » en Guinée depuis 1958 !

En tout cas « iniché » pour la mise à la lumière crue du système qui a détruit un demi-siècle de bonheur en Guinée. Avec ce procès, celui à venir de Dadis et de sa bande à la Hayes et tous ceux à venir des militaires criminels par les tribunaux de Conakry, pour moi le procès du PDG aura eu lieu, en différé de presque 30 années. Lors des verdicts finaux, à chaque fois, les peines seront avant tout celles du système identique de tous vos prédécesseurs, mais surtout celui de Sékou Touré et de sa révolution globale, multiforme et dévastatrice du pays qu’il a plus haï que toute autre chose. Certains analystes à Conakry pensent qu’en lançant ce procès du complot du 19 juillet 2011 vous vouliez en fait vous venger de toute cette camarilla militaire qui vous en a fait voir de toutes les couleurs pendant vos 40 ans d’opposition préhistorique : vous vouliez mettre à nu devant tous les guinéens et étrangers ces criminels héréditaires de pères en fils. Mais faites gaffe car eux aussi l’ont sûrement compris et je doute qu’ils vous laissent aller jusqu’au bout, c’est à dire jusqu’à les amener finalement tous devant la justice pour « les déculotter ». Plus encore, en 2 ans de pouvoir vous aussi avez fait (ou laissé faire) les mêmes pratiques et vos mains sont donc maintenant tachées à jamais du sang de Soufiana et  Zacharia Diallo et de leurs frères et sœurs d’infortune. Qui sait si vous aussi ne vous retrouverez pas demain devant une cour de justice, comme Gbagbo, Taylor ou Habré. Vous auriez dû éviter de vous porter partie civile dans ce procès, juste pour prolonger le calvaire d’une trentaine d’innocents. Le boomerang fait toujours plus mal en revenant qu’en partant !

Tic-tac, Tic-tac, la montre tourne ; aujourd`hui est le 800e jour du « changement radical » et du « Guinea is back » - déjà 2 ans, 2 mois et 10 jours !  En 800 comme en 8,000 jours il n’y a plus rien à espérer de notre PPAC, champion du monde en contorsions politiques tordues. Il ne faut jamais souhaiter le malheur de son prochain mais franchement nous sommes fatigués de toute cette politique politicienne et de ses acteurs négatifs – Bon Dieu, aidez-nous une fois encore, comme en 1984, 2008 et 2009. La ministre d’état chargée du drapeau arc-en-ciel ne va pas aimer ça et elle va encore rougir sur le petit écran, mais bon tant pis…

28 Février 2013
A.O.T. Diallo


NB : vous pourrez suivre chronologiquement cette série et les précédentes (depuis le début du changement en Guinée en janvier 2007) sur mon nouveau blog: https://aotdiallo.wordpress.com/

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