Une Nouvelle Voie (Avril 2013) : avis de tempêtes et d’obscurité…
Bienvenue à mon bilan du 4e mois de l’An 03 de la Condécratie, un modèle de démocratie stalinienne avec très peu de travail, justice et solidarité ; un subtil mélange de communisme à la FEANF et d’affairisme sans scrupules. Je continue donc mon exploration mensuelle des méandres des décisions importantes pour la nation prises par nos nouveaux chefs en proposant des pistes de réflexions et d’actions qui pourraient être envisagées pour que le « vrai changement » soit effectif.
1. 1. Echantillon de paroles et pensées présidentielles du mois : « quand nous allons finir les routes, nous n’allons pas dire que c’est pour une ethnie, c’est pour tous les guinéens, même les chiens marcheront dessus…levez vous tous, ne votez pas pour n’importe qui. Votez pour le programme du gouvernement. Ne regardez pas qui est candidat, quel que soit celui qui sera candidat, votez pour lui. Car, il ira représenter le gouvernement au parlement. Ne dites pas que ce dernier est meilleur par rapport à cet autre. Qu’il soit homme ou femme, qu’il soit jeune, adulte ou vieux, suivez-le. Car, vous ne votez pas pour sa propre personne. Mais plutôt, c’est le programme du gouvernement qu’il va défendre à l’assemblée... S’il plait à Dieu, le 30 juin nous aurons notre assemblée. Rien ne va l’empêcher…Les micro-crédits, nous leur demandons trois, eux, ils demandent quinze, pourquoi ? C’est pour nous l’argent. Donc, on ne collabore pas avec eux » (le 20, devant ses fanatiques dans les quartiers de Conakry); « En ce qui me concerne et en ma qualité de chef d’Etat, garant des institutions, je veillerai à ce que tout soit mis en œuvre avec l’appui des partenaires internationaux pour garantir la transparence et la fiabilité du processus électoral. A cet égard, je réitère que toutes les mesures d’accompagnement qui seront jugées nécessaires pour assurer la sécurisation du processus, seront mises en œuvre…Dans un esprit de considération et d’apaisement, je vais donner des instructions à M. le ministre de la Justice afin d’étudier le cas des personnes arrêtées en vue de leur libération (le 23, devant les 3 facilitateurs du dialogue politique national) ;
- Pour : R.A.S. (Rien A Signaler) ce mois-ci : pour les belles paroles du 23 nous ne sommes pas des 2e gaous (ou des idiots à qui il ment plus de 2 fois).
- Contre : je suis à chaque fois triste quand j’entends des mots tels que « ethnie et chiens » dans la bouche d’un président de la république. Mais où notre prési a-t-il appris à parler comme cela : à Boké pendant son enfance, dans son lycée en France, à la Sorbonne ou lors de sa vie pleine de zones d’ombre jusqu’à son retour au pays en 2010 ? Vraiment son cas est désespérant. Il met lui-même de l’eau dans le moulin de tous ceux qui disent qu’il est un étranger né en Guinée : ce qu’il dit et fait (y compris aller à la mosquée sans être prêt pour y aller) est contraire au minimum de respect accordé par tous à nos valeurs culturelles. Même son idole Ahmed Satan Touré (AST) était plus polie que ça ! J’ai honte de dire que ce monsieur est président chez moi car on me répond à chaque fois que c’est sûrement parce que je le mérite. Le principal changement qu’il a apporté en presque 3 années de pouvoir a été dans le domaine de l’exclusion ethnique : les guinéens n’ont jamais été aussi divisés et haineux les uns envers les autres. Le militantisme a remplacé la compétence, autant que lors de la révolution d’AST et le pays coule rapidement, comme à l’époque…
- Une Nouvelle Voie : nous ne voulons plus de président « va-t-en-guerre », suffisant, arrogant et vulgaire qui tient des discours hors de propos et à relents ethniques malsains, surtout en période de grande tension sociale dans le pays. Cinq fois de suite dans le même pays – ça suffit ! Demain, à la 1e incartade du genre cela devra lui être rappelé immédiatement et très fermentent par les autres institutions vraiment indépendantes (Cour Suprême et Assemblée nationale) pour qu’il/elle mette aussitôt de l’eau dans son vin de palme.
2. 2. Formations, séminaires, ateliers, colloques et autres « rendez-vous du donner et du recevoir » du mois : journées de concertation de la femme politique ; formation des antennes régionales de l’agence nationale de lutte contre la corruption (ANLC) ; formation de médecins guinéens en chirurgie de guerre ; atelier de formation des journalistes sur le thème : techniques de production et modèles d’articles ou d’émission pour une couverture professionnelle du processus électoral (encore un !!) ; atelier OHADA sur le droit privé en Guinée ; atelier de formation sur l’auto-évaluation dans le système d’enseignement supérieur en Guinée ; concertation sur une politique nationale des petites et moyennes entreprises (PME) ; atelier des acteurs de la société civile sur l’analyse des rapports de l’Initiative de transparence des industries extractives (ITIE) ; retraite conjointe du Secrétariat Exécutif du Comité National de Lutte contre le Sida (SE/CNLS) et du Système des Nations Unies (SNU) élargie à d’autres partenaires avec pour objectif de faire le point de l’année 2012 et des recommandations pour l’année 2013 en matière de coordination, de suivi-évaluation et de mobilisation des ressources ; conférence régionale sur la situation agricole et alimentaire de la campagne 2012-2013 et les opportunités d’échanges de produits agricoles et agro-alimentaires dans le Sahel et en Afrique de l’Ouest (CORPAO) ; atelier de validation du programme conjoint du système des Nations Unis pour la région administrative de Kankan ;
- Pour : un froid certain sur les bonnes affaires, (11) – sûrement la conséquence des tensions et troubles sociaux incessants ce mois-ci. Pour une fois, le gouvernement arc-en-ciel fait de l’anticipation : il forme des médecins nationaux en chirurgie de guerre – comme quoi mieux vaut prévenir que guérir. Hélas cela sous-entend aussi des lendemains qui vont chauffer !
- Contre : encore un ramassis de répétitions et de superpositions – pas étonnant qu’il y ait autant de docteurs et professeurs dans la ville : nos cadres sortent de fac avec des licences et passent ensuite leurs maitrise et doctorat grâce aux généreux séminaires des partenaires financiers (et techniques de temps en temps).
- Une Nouvelle Voie : rien de nouveau à dire – toujours la même solution : tourner la planification de 180 degrés et avancer sans crainte de se tromper.
3. 3. Les décisions et actions « positives » du mois : petite décrispation de la tension politique et sociale : le PPAC, après avoir rencontré Cellou Dalein Diallo à Nouakchott a reçu Lansana Kouyaté le 31 mars et Sydia Touré le 01, soit tous les chefs de partis réels de l’opposition, les autres n’étant que des particules de famille et copains ; 2e petit signe de détente le 03, la CENDDC (Commission Electorale Nationale Dépendante des Desideratas des Condé) qui a remplacé la défunte CENI depuis 2010 accepte un nouveau gel du recensement électoral pour donner une chance au dialogue entre pouvoir et opposition ; le 03, deux avocats du barreau de Paris, saisis par des victimes guinéennes ont porté plainte contre le PPAC devant le TPI (Tribunal Pénal International) pour crimes contre l’humanité lors des répressions des manifestants civils en février dernier : je n’aime pas beaucoup cette institution mais elle est la seule à faire peur aux petits dictateurs tropicaux qui devraient donc y être trainés pour chaque mort de civil désarmé, en attendant que nos justices nationales cessent d’être pilotées par la présidence de la république ; sale temps pour le Resto-cop, le sheriff de la capitale : il a voulu interdire une marche pacifique des femmes le 04 mais celles-ci l’ont royalement ignoré et elles ont marché comme prévu. Vraiment tout le monde se fout de lui maintenant – il ne reste plus que la gifle des élèves du primaire pour que la boucle soit bouclée ; le 08, le CNT adopte une « révision » de plus de 40 articles du tout-nouveau, tout-beau code minier finalisé en 2012. Le ministre des mines a eu le courage de dire en public : « « Les grands enjeux de cet amendement est de rendre la Guinée plus attractive. Nous avons corrigé certains dysfonctionnements compte tenu des réalités sur le marché international, la volatilité des matières premières et l’évolution du secteur minier international ». Moi qui pensais que c’était l’objectif initial de la révision en 2011, avec l’appui de papa-Sorros et tonton-Tony (Blair). Donc le « chef d’œuvre » original du grand coq nationaliste et anti-impérialiste est mis à la poubelle, pour ensuite se mettre à genou devant les grands méchants miniers fâchés et demander pardon ; le 11, le conseil des ministres a dû être annulé car le quorum des membres présents n’était pas atteint – et oui, les pauvres doivent bouger un peu pour collecter des perdiems et autres cadeaux ; depuis le 11, l’intifada de la jeunesse a repris progressivement dans tous les quartiers de la capitale en raison des coupures intempestives de courant électrique. La situation n’a jamais été aussi grave depuis de nombreuses années et nous espérons un 2e livre du directeur de la boite (avec dédicace à Paname et tout le reste) pour nous expliquer pourquoi. En tout cas ce n’est pas prêt de s’arrêter : quelques minutes après chaque révolte le courant revient toujours en courant dans le quartier en feu ; finalement le 17, le PPAC limoge le « complicateur » (coordinateur) général de l’Enelgui (Electricité De Guinée), le célèbre dramaturge de renommée parisienne et conakryka, Abdoulaye Keita – bon vent mon frère et profite de ta traversée dorée du désert guinéen pour aller apprendre à parler correctement la langue de Molière avant de revenir nous casser les tympans avec tes fautes mémorables ; le 23, le gouvernement, l’opposition et la mouvance présidentielle ont signé une déclaration commune de non-agression dans laquelle ils ont « appelé les forces de l’ordre, les militants et sympathisants des partis politiques à faire preuve de retenue et d’éviter toute forme de violence, notamment, à l’occasion des manifestations organisées par les partis politiques, avant d’exhorter les autorités judiciaires à saisir et à traiter avec équité tous les cas de violation des droits humains » ;
- Pour : chaque semaine des petits pas en avant – chaque jour des grands pas en arrière !
- Contre : pour le pacte de non-violence entre pouvoir et opposition ils ont oublié de rajouter le plus important : non-immunité pour les contrevenants. C’est pour cela que le 25, soit deux jours après, les farces de désordre ont canardé les manifestants pacifiques dans les rues de Conakry. Bilan : un mort et une dizaine de blessés par balles ou crosses de fusils, presque tous des Bah et des Diallo – ils savent bien viser ! Et le ministre de la sécurité qui ose insinuer ensuite que c’est l’opposition qui a dû tirer sur ses propres partisans…
- Une Nouvelle Voie : le dialogue politique sérieux est indispensable pour que ce pays sorte de sa grave crise actuelle. Sans dialogue nous allons tout droit vers des accrochages graves lors des prochaines législatives car il ne restera plus à l’opposition que la force physique pour empêcher ces élections. Nous sommes une fois de plus à l’opposé de tout ce que nous devront voir lorsqu’une nouvelle voie sera en marche chez nous.
4. 4. Les décisions et actions « négatives » du mois : le 02, les 1e dames d’Afrique se retrouvent pour parler de la santé sur le continent – jusque là tout va bien. Mais elles le font dans un palace à Los Angeles en Californie, pour y rajouter tourisme et shopping. Bien sûr Mme PPAC ne pouvait rater cela, accompagnée de son aide de camp, sa secrétaire particulière et son médecin personnel. On ne sait jamais, avec ces hôpitaux américains, si elle avait de la fièvre. Pauvres femmes guinéennes qui ont sué sous le soleil 4 jours avant son voyage pour l’applaudir au Palais du Peuple lorsqu’elle décrivait avec justesse tous leurs malheurs quotidiens ; le 03, la « décrétite » du PPAC reprend de plus belle : une demi-douzaine de décrets y compris pour confisquer et attribuer ensuite (à son fils) de beaux terrains en bord de mer ; le 09, « Big Brother Yankee » a parlé : les forces militaires de la CEDEAO au Mali sont totalement incapables et ne sont pas à la hauteur (de leur tâche). Ainsi nos 150 « commandos Rambo » n’ont pas réussi à montrer le bon exemple aux 4,200 autres frères d’armes ouest-africains. Il faut dire que dans presque tous ces pays ils n’ont fait la guerre qu’à des pauvres civils désarmés donc les jihadistes c’est pas le même sale petit boulot. Heureusement pour le Mali, la France va laisser 1,000 hommes et les Nations Unies veulent aussi y envoyer en tout près de 7,000 militaires supplémentaires sinon la barbe et le voile intégral seront de rigueur dans le pays, même au palais de Koulouba en 2014 ; le 13, le PPAC décide de foncer dans le tas : il prend un décret pour convoquer les électeurs pour des législatives le 30 juin, mettant ainsi fin à toute négociation sur l’opérateur louche Waymark et sur le vote des guinéens de l’étranger ; le 18, une marche pacifique de l’opposition pour protester contre le décret précédent est également réprimé dans le sang (1 jeune tué, 14 blessés dont 4 par balles) par les policiers et gendarmes mais cette fois-ci avec une touche en plus : deux leaders (dont un septuagénaire) sont embarqués brutalement et mis en détention pendant plusieures heures – même Fory Coco (Lansana Conté) ne faisait pas ça ; une vidéo prise en cachette montre l’arrestation « défensive selon eux » par nos gendarmes de deux leaders de l’opposition lors de la marche du 18 : ils jettent des gros blocs de pierre sur les vitres et pare-brise de leur véhicule et les trainent ensuite comme des voleurs de poulets vers leur carrosse de tortures – vraiment les NTIC ne pardonnent plus les menteurs aujourd’hui ; nouvelle marche la matinée du 23, nouveau mort et blessés par balle au décompte final le soir ; la CENI a fixé le 26 les frais de caution pour les candidats aux législatives : 20 millions GNF pour le scrutin majoritaire uninominal et 80 millions pour le scrutin de liste nationale : encore une fois les rares guinéens honnêtes (et donc pauvres) sont exclus – seuls les nageurs des gouvernances passées et actuelle seront nos prochains députées et députés ; le 30, première et seule virée touristique du mois pour le PPAC, à Monrovia. Les invitations se font de plus en plus rares – il devient progressivement un « pestiféré » ;
Sous-chapitre spécial : résumé détaillé du procès du 19 juillet 2011 : vitesse d’escargot ce mois-ci : le 03, l’aide de camp du PPAC, le commandant Mory Doumbouya après son interrogatoire du mois passé fait une sortie remarquée de la salle en disant que le commandant AOB et tous les autres accusés sont des pères et mère de famille qu’il faut libérer après le calvaire qu’il ont déjà vécu. Il sait de quoi il parle – il a déjà séjourné longuement et deux fois dans nos prisons nationales, dont une fois avec le PPAC himself. Il affirme que pour lui AOB est un officier d’honneur, une simple victime et non un coupable. Le narco-procu-rieur riait jaune sur son fauteuil : il constate qu’il a mal « préparé » ce témoin avant sa comparution. Le même jour nous découvrons enfin le 1e des « Bad Boys » de ce procès, le commissaire de police Fabou Camara, chef des services spéciaux de renseignements de la présidence (notre commandant Baril quoi !). Il a été cité par de nombreux accusés comme un des grands inquisiteurs de minuit dans les nouveaux camps Boiro du PPAC. Ce charmant jeune homme tiré aux 4 épingles, éloquent comme pas deux nous a présenté ses scenarios de filatures et services secrets dignes des exploits du Mossad pour éliminer les chefs palestiniens dans les années 70. Remplacez juste Abou Mazen par Bah Oury ; il doit avoir toute la collection des films séries B de Hollywood sur le sujet dans sa collection privée. Pas de séance le 04 : les jurés ont grevé jusqu’à l’obtention de leurs primes ! Quand je pense aux pauvres damnés qui passeront une nuit de plus en tôle pour cela. La journée du 10 a été mémorable : le Colombo national (commissaire Fabou) nous présente enfin ses « preuves » : des photos qui n’apportent rien comme éléments nouveaux à l’enquête et datées du 04 février 2011 (soit 6 mois avant l’attaque)e ainsi que des bandes sonores inaudibles – même le président de la Cour a exigé d’arrêter la diffusion publique. Ses explications et excuses étaient véritablement minables pour des services de renseignements de la présidence : ils avaient oublié de mettre le dateur à jour en prenant les photos et n’ont pas eu le temps de nettoyer les bandes sonores pour enlever les bruits de fond (2 ans !). J’aurais plus la trouille que le PPAC si ces zigottos étaient chargés de me protéger. Après les protestations (et menaces directes) des avocats de la défense, le président a suspendu la séance et demandé au commissaire d’aller nettoyer ses bandes (et son scenario farfelu) avant de revenir à la barre le lendemain. Le « beau Fabou » aura finalement tenu droit dans ses bottes devant le président de la cour pendant trois semaines (record du procès) en racontant des mensonges pendant approximativement 90% du temps – chapeau ! Le 23 on passe à un 2e « bad boy » de ce procès, Le commandant Gabriel Tamba Diawara directeur du service des investigations judiciaires et régisseur du PM3 du quartier Matam, un des nouveaux camps Boiro du changement. Lui aussi est cité plusieures fois comme bourreau par la majorité des accusés. Bien sûr il nie en bloc et a même le toupet de dire qu’il a mis toute sa famille à contribution pour assurer le séjour le plus confortable possible à ces pauvres déshérités. Il parait que même la popote familiale a été réduite pour pouvoir bien les nourrir tous les jours – bref l’exact opposé de ce qui a été dit sans concertation par des dizaines de personnes.
- Pour : comme chaque mois : R.A.S. (Rien A Signaler)…
- Contre : pauvres pouvoir et justice guinéennes qui pensent réellement qu’une association hétéroclite composée d’une simple ménagère semi-lettrée vendeuse de riz et de savon dans les camps militaires (Fatou Badiar) , deux jeunes petites frappes civils des services secrets amateurs de la présidence (Almamy Aguibou et Mamadou Alpha) et une brute militaire (AOB Diallo), simple garde-de corps et porte-serviette du précédent président-paysan ait pu fomenter un complot national pour tuer le président PPAC à coups de roquettes et de missiles afin de prendre le pouvoir en Guinée. C’est une honte pour nous tous que l’on puisse même imaginer que cela soit possible. Un scenario de film télé que même la chaine « action » ne pourrait diffuser. J’ai vraiment pitié de cette Guinée-là. Pour la fixation précipitée des élections au 30 juin, soit le lendemain de la nomination de Said Jinnit de l’Organisation des Nations Unies(ONU) comme médiateur international du dialogue politique, on reconnait une fois de plus les petits calculs mesquins du PPAC : éviter à tous prix le scenario de Gbagbo qui a accepté la supervision des élections et la confirmation des résultats finaux par l’ONU et qui en a payé le prix fort lorsqu’il a voulu triché. En plus, à l’inverse de ce dernier, il espère « utiliser » plutôt cette organisation internationale pour crédibiliser sa triche électorale car malgré tous ses écarts elle ne « démissionnera » jamais d’un processus en cours. Maintenant il pourra tranquillement changer de nouveau la date du 30 juin car « la CENI sera en retard dans ses préparatifs techniques ». Pas de meilleure preuve de sa volonté de voler ces législatives et après toutes les élections des cinq prochaines années au minimum.
- Une Nouvelle Voie : le combat pour empêcher une nouvelle dictature en Guinée est une obligation de tous les patriotes démocrates aujourd’hui, pour ne pas refaire la même erreur que nos aînés qui ont finalement « aidé » Sékou Satan Touré à se transformer progressivement dans le monstre qu’il a été. Les sacrifices pour la liberté et la démocratie sont toujours trop lourds, en particulier quand ils touchent des personnes vulnérables comme les mineurs et les femmes enceintes ou nourrices. Mais ce combat doit être avant tout " pour l'honneur et la mémoire de ceux qui ont perdu leur vie dernièrement lors des récentes manifestations pour une démocratie réelle en Guinée, sans oublier les blessés " (Xavier Dequest Lavaud, Mediapart, 20 avril 2013). Quand le combat de l'opposition sera centré sur cela et sur la chienne de vie offerte aux guinéens aujourd'hui, il aura 90% des guinéens avec eux. Ils doivent absolument laisser tomber les détails et leurs petits intérêts égoïstes qui ne trompent plus personne au pays.
Ce qui est fantastique avec ce XXIe siècle des NTIC c'est que les dossiers secrets qui prenaient des décennies pour être connus sont maintenant sur la place publique dans les 2-3 années suivantes. Pour les magouilles des présidentielles de 2010, nous avons maintenant les détails dans la presse internationale crédible de ce qui s'est passé hors du pays (Afrique du Sud notamment). Bientôt nous saurons aussi tout ce qui s'est passé à Cona-cris, Paris et dans la maçonnerie africaine. Le PPAC peut continuer à faire le coq dans son palais mais il sera déculotté devant tous, guinéens et étrangers, avant de quitter le pouvoir en Guinée. Historiquement il ne finira pas comme Mandela ou Obama mais plutôt comme Gbagbo ou Mobutu…
Mr le PPAC, vous êtes revenu définitivement dans notre pays en 2010 avec de très belles résolutions qui ont enthousiasmé tous les guinéens, même certains septiques comme moi depuis vos manigances ethniques entre les deux tours de la présidentielle de la même année. Je pensais qu’après 60 années presque continues en France, patrie des DDH, dont la moitié à trouver (à Barbès ?) un doctorat d’état en droit, vous auriez du nouveau à nous offrir. Vu votre incapacité à le faire et même pire votre acharnement à aggraver le chaos national depuis vos 2,5 années à la présidence je vous offre un petit pense-bête simplifié que tout guinéen, même vous, pourrez comprendre et suivre facilement pour recommencer votre changement à zéro. J’utilise des « bullet-points » pour vous faciliter encore plus le suivi :
- Il faut commencer par vous-même pour que cette fois-ci les guinéens vous prennent au sérieux : cessez toutes vos insultes, vos bravades de chef de clan politique, votre haine pour tous ceux qui refusent d’applaudir à tout ce que vous dites ou faîtes. Il faut que l’on constate clairement la fin des affectations ethniques au sommet de l’Etat, les injustices flagrantes, l’impunité de tous les criminels de sang et économiques, le népotisme et les magouilles financières sur nos mines
- .Pour votre gouvernement parallèle de la présidence vous devrez leur imposer le même traitement que ci-dessus et le réduire d’au moins 50% pour qu’on puisse croire à une efficience possible. Mettez à la porte tous ces ministres et conseillers qui sont obligés de magouiller du matin au soir pour s’occuper et se nourrir lors de leurs longues journées au palais.
- Pour votre gouvernement officiel il faut lui imposer en même temps la même cure de propreté et d’amaigrissement et nous présenter un nouveau PM qui ne soit pas comateux et ignorant de ses droits, devoirs et exigences en tant que chef du gouvernement.
- Pour les forces de désordre et d’insécurité : cessez de nous parler d’une reforme qui consiste à mettre du sparadrap sur une fracture ouverte. Nous voulons une vraie reforme, pas les petits pas actuels en avant et en arrière qui maintiennent avant tout l’impunité totale de ces sauvages. La base du travail doit être une réduction drastique et épuration hygiénique des effectifs avec encasernement général hors de la capitale et formation de base sérieuse pour les petits bataillons restants. Une véritable reforme montrera de signes visibles en 3 mois, croyez-moi.
- Pour la justice guinéenne : elle doit redevenir indépendante. Fichez-lui une paix et une indépendance totales et imposez de même aux 3 groupes précédents. Sans cela votre régime restera une dictature tropicale pour tous les démocrates et défenseurs des DDH.
- Pour vos « agent secrets », les voyous des services de renseignements et de filature de la présidence qui sévissent depuis 1958 : ils doivent absolument disparaitre, être mis à la porte ou incorporés de force pour les rares « récupérables » dans des programmes de désintoxication et lavage de cerveaux pour en refaire des « bons guinéens » si possible. Les autres devront être bannis de la capitale pour toujours.
Les qualificatifs qui décriront votre séjour au pouvoir en Guinée ne vous seront pas attribués par moi mais par tous les démocrates du monde et ensuite les encyclopédies et dictionnaires comme le Larousse. Vérifiez ce qui y est dit pour vos prédécesseurs AST, Conté et Dadis. On aimerait tous que nos noms figurent dans ces prestigieux documents, mais pas avec ces descriptions-là. A vous seul de choisir pour vous-même.
Mr le PPAC, faites cela, pardon ! Ça ne vous coûtera même pas un dollar de votre cagnotte personnelle bien remplie maintenant depuis 2010. Faites-le franchement, honnêtement et aux yeux de tous les guinéens et partenaires de notre pays. Après cela nous changerons aussi, promis ; je le jure sur votre tête au sommet de notre beau pays.
Tic-tac, Tic-tac, la montre tourne ; aujourd`hui est le 861e jour du « changement radical » et du « Guinea is back » - déjà 2 ans, 4 mois et 10 jours ! Attention guinéens : le « problème Waymark » dépasse largement les élections législatives qui viennent. L’objectif recherché ici est avant tout de mettre en place un fichier électoral national biaisé qui garantira la victoire du RPG pour toutes les élections prochaines, en repoussant ensuite le plus longtemps possible toute nouvelle révision. Ce sera d’autant plus facile que les Big Brothers financiers qui paient la facture ne seront pas prêts à remettre la main à la poche sur ce sujet pour de très nombreuses années. La « longue marche » du camarade historique PPAC ne finira pas comme celle du timonier Mao Tsé Toung : ce dernier a ensuite régné sur son pays pendant des décennies tout en restant un communiste pur et dur. Le premier aura fait juste le contraire …
30 Avril 2013
A.O.T. Diallo
NB : vous pourrez suivre chronologiquement cette série et les précédentes (depuis le début du changement en Guinée en janvier 2007) sur mon nouveau blog: https://aotdiallo.wordpress.com/
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