DECLARATION NO 3 DU BLOC LIBÉRAL (BL)

Le Bloc Libéral (BL) est profondément indigné par la situation politique et sécuritaire qui prévaut à Conakry depuis la marche pacifique de l’opposition du 2 mai 2013. Le bilan provisoire fait état de 4 morts par balles, de dizaines de blessés dont certains dans un état grave et d’importants dégâts matériels. Ces violences devenues récurrentes sous le régime de Monsieur Alpha Conde sont orchestrées par le pouvoir à chaque fois que l’opposition
organise des manifestations pacifiques pour exiger le respect de la loi et la transparence des élections. Elles sont perpétrées par la milice privée (les donzos) de Monsieur Alpha Conde et les loubards du régime, encadrés par certains membres des forces de défense et de sécurité. Cette situation, qui est une violation de l’Article 143 de la Constitution, fait courir le risque de guerre civile au pays dont l’élément déclencheur sera la manipulation ethno- régionale.

La milice privée (les donzos) de Monsieur Alpha Conde évoquent les sinistres milices hutus, les interahamwe ou encore les terrifiantes milices Janjaweed qui ont causé respectivement la mort de 800 000 Rwandais et plus de 400 000 au Darfur. Le Bloc Liberal (BL) estime que si la communauté internationale n’intervient pas maintenant pour protéger les populations civiles, une situation aussi catastrophique que celle que le Rwanda a connue entre avril et
juin 1994, risque fortement de se reproduire en Guinée. Il rappelle aux autorités guinéennes et à la communauté internationale leurs obligations en vertu de la Charte de l’Organisation des Nations Unis, de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, des conventions et pactes internationaux relatifs aux droits de l’Homme. Il leur rappelle également leurs obligations en vertu de la Charte Africaine de la Démocratie, des Élections et de la Gouvernance, et du Protocole de la CEDEAO sur la Démocratie et la Bonne Gouvernance ; deux instruments dont les dispositions garantissent l'organisation et la tenue de scrutins libres, transparents et justes.

Le Bloc Libéral impute la responsabilité de ces violences aux détenteurs du pouvoir en République de Guinée, qui les utilisent pour limiter les libertés fondamentales des citoyens, violer les droits fondamentaux de l’homme et légitimer un régime de dictature. Il considère les violations répétées de la constitution et des lois de la République par les tenants du pouvoir, et surtout l’usage des milices privées pour terroriser et commettre des meurtres sur
des populations civiles comme une haute trahison de la part du Président de la République ; ce qui lui enlève désormais toute légitimité.

Le Bloc Libéral condamne avec la dernière énergie ce comportement antirépublicain des tenants du pouvoir en République de Guinée et demande l’arrêt immédiat de ces violences contre les populations civiles. Dans sa vision de créer une société dans laquelle les droits humains sont respectés, fidèle à son devoir de défendre la Constitution et les lois de la République de Guinée, considérant les crimes de sang que le régime a commis à Siguiri et à Lola, considérant le massacre de six paysans à Zoghota, considérant le massacre d'une trentaine de citoyens qui participaient aux marches pacifiques de l’opposition, considérant le viol des femmes à Guéckédou, considérant la détention extrajudiciaire des citoyens, considérant l’usage par le régime de l'ethno stratégie pour se maintenir au pouvoir ceci au prix de la division interethniques, le Bloc Libéral, dans sa lutte pour la protection des vies
humaines et des biens ainsi que pour l'instauration d'une démocratie et d’un Etat de droit, demande la démission de Monsieur Alpha Conde pour sauver la Guinée.

Le Bloc Libéral condamne également toute forme de violence et invite tous ses militants et sympathisants à user de tous les moyens pacifiques pour défendre la Constitution et les lois de la République. Il invite par la même occasion les acteurs sociopolitiques et économiques
du pays et toutes les personnes éprises de justice, d’égalité et de liberté à se joindre à lui pour défendre la Constitution et les lois de la République et exiger la démission du Président Alpha Conde.

Le BL demande que la justice guinéenne fasse la lumière sur les violations des droits humains qui sont devenus récurrentes et qui vont crescendo sous la présidence de Monsieur Alpha Conde. C'est une condition sine qua non à l'instauration d'un État de droit.

Le Bloc Libéral, soucieux du respect de la légalité, est entrain d’introduire un recours en annulation, auprès de la Cour Suprême, du Décret convoquant le corps électoral le 30 juin 2013 et un recours pour excès de pouvoir quant à la participation des Guinéens de l’étranger.

Le Bloc Liberal invite ses militants et sympathisants à rester mobilisés et unis pour l’avènement d’une Guinée juste et prospère.

Conakry, le 6 Mai 2013
Le Bloc Libéral

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