Dans certaines localités (Nzérékoré, Mamou et Boké), les listes électorales provisoires affichées ce week-end ont été arrachées ou brûlées en signe de protestation contre le processus électoral.
L’opposition, qui boycotte ce scrutin, pointe du doigt des anomalies. Son chef de file, Cellou Dalein Diallo, dénonce « l’enrôlement massif et irrégulier de mineurs » dans les fiefs du camp présidentiel, comme dans la région de Kankan, où le nombre d’électeurs aurait augmenté de 176% en neuf ans. À l’inverse, dénonce ce responsable, certains fiefs de l’opposition auraient été écartés de ce processus.
Il y a ensuite des anomalies liées à la taille du fichier, qui compte 8,3 millions d’électeurs selon la Commission électorale. « C’est élevé par rapport à la démographie du pays, il faut réduire ce fichier », suggère un analyste.
L’opposition craint d’éventuels doublons, notamment sur près de 3 millions d’électeurs qui ne se seraient pas présentés devant la Ceni pour confirmer leur identité.
Pour la Commission électorale, il est hors de question de réduire la taille du fichier. La Ceni assure avoir tout mis en œuvre, pendant trois mois, afin que chaque électeur se présente auprès des structures chargées de l’enrôlement. « La loi ne nous permet pas de radier qui que ce soit », souligne un membre de cette structure. L’étude des listes d’électeurs est en cours. C’est ensuite la Cour Constitutionnelle qui tranchera sur la validité de la liste définitive des électeurs.
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