Guinée : tenue d’un atelier national sur la gouvernance foncière
L’évènement a démarré ce lundi 27 janvier 2020 et il s’inscrit dans le cadre de l’appui et de l’accompagnement des acteurs guinéens sur la question de la gouvernance foncière. Il est organisé par l’ONG ACCORD-Guinée en collaboration avec le ministère de la ville et de l’Aménagement du territoire et celui de l’Agriculture.
Etaient également présents, les Représentants de la Confédération Nationale des organisations paysannes de Guinée, les représentants de la FAO et ONG locales. Objectif, interpeller les autorités pour une réforme foncière au niveau national et régional.
A l’entame, l’organisateur principal dudit atelier, El hadj Macky Bah, a rappelé que la tenue de cet évènement intervient dans un contexte où les usagers de la terre, autrement les communautés, ont plus besoin de réponse par rapport à la question foncière qui, de nos jours, constitue un enjeu majeur, voire fondamental en Guinée.
« Pendant cet atelier, nous allons beaucoup plus mettre l’accent sur la base du plan d’action que nous avons élaboré en 2018 qui a été réactualisé en 2019. Aujourd’hui nous sommes face à une situation qui, pour nous, constitue un enjeu fondamental. Nous allons évaluer sur comment avoir des lois sur cette question très sensible au niveau de nos communautés », disait-il avant de citer quelques réalités que vivent les communautés par rapport au droit foncier.
« Quand vous partez au niveau de nos collectivités, les villes sont en train de grandir. Les gens sont en train d’empiéter sur l’exploitation familiale occupée par les petits exploitants. Ils n’ont aucun moyen qui prouve que ces terres sur lesquelles ils travaillent aujourd’hui sont sécurisées », estime El hadj Macky Bah qui déplore à cet effet le non applications des lois établies afin de résoudre cette question foncière.
« Et à côté, vous avez les multinationales aussi qui cherchent à travailler sur les mêmes espaces. A côté de ces mêmes espaces, vous avez également les éleveurs qui sont là. Et donc s’il n’y a pas de loi pour créer au moins une cohabitation plus transparente et pacifique, c’est des conflits qui vont générer tous les jours, et ça serait difficile à résoudre après ».
Par ailleurs, le représentant de l’organisation du fond des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), Abdoulaye Diaga Bah, a réitéré dans son allocution sa profonde gratitude aux autorités guinéennes pour leur engagement respectif dans le processus de réforme foncière qui, selon lui, devient une réalité pour tous les usagers de la terre en Guinée.
« La FAO a mobilisé un financement et a permis la mise en place d’une plateforme nationale multi-acteur et l’élaboration de plan d’action visant entre autres à accompagner les acteurs guinéens pour le renforcement de leurs capacités sur les directives volontaires. On a échangé sur les possibilités offertes par les directives volontaires et l’outil cadre d’analyse de la gouvernance foncière au niveau national et dans le bassin du fleuve Sénégal », a indiqué le consultant international avant de rappeler qu’une série de travaux techniques a été réalisée en vue d’analyser de manière plus profonde le panorama institutionnel, ainsi que le renforcement de la gouvernance foncière en République de Guinée.
Avant de lancer les travaux de cet atelier, le Secrétaire Général du ministère de la ville et de l’Aménagement du territoire, également président de la cérémonie, a annoncé que la question de la gouvernance foncière reste un défi fondamental pour son département.
« Le défi est énorme. Nous devons comprendre que tous les développements se font sur la terre. Si tout ce qui se passe sur la terre n’est pas bien géré, et on n’est pas bien encadré par rapport à cela, il risque de créer des conflits sociaux à tous les niveaux », a mentionné Mohamed Maama Camara, avant d’ajouter que « c’est pourquoi cet atelier est tellement important que tous les acteurs, en tout cas les principaux utilisateurs des fonciers, sont présents pour que chacun dise sa préoccupation, et qu’est-ce qu’il souhaite pour que la terre soit la mieux gérée. C’est cela l’un des enjeux les plus essentiels pour le ministère de la ville et de l’aménagement du territoire qui, généralement, est le principal gérant du foncier en République de Guinée », insiste le responsable du secrétariat général de la ville et de l’aménagement du territoire qui, au terme de son discours, a lancé officiellement les travaux de l’atelier qui prend fin ce mardi 28 janvier 2020.
Younoussa Sylla
Commentaires