Kindia/Conflit domanial: Deux personnes tuées dans des affrontements
Kindia, 13 avr. (AGP)-Le conflit domanial est l’un des problèmes les plus courants dans la cité des agrumes a-t-on constaté. Les jeunes du Secteur Wondoulaya et de Kambaliya se sont violemment affrontés dimanche, 12 avril autour d’un domaine disputé depuis 21 ans par les deux localités.
Les affrontements ont causé la mort de deux (2) personnes, des blessés et de pillage de maisons.
Les forces de l’ordre sont intervenues pour rétablir le calme et procédé à des arrestations, rapporte le correspondant de l’AGP.
Le secteur de Wondoulaya situé dans le district de COMOYA et le secteur de Kambaliya dans le district de Goleya relevant toutes deux de la commune rurale de Damakaniyah ont été le théâtre de violents affrontements dimanche 12 Avril. Il a fallu l’intervention des forces de l’ordre pour éviter le pire.
Malheureusement des cas de pillages, de heurts et de morts ont été enregistrés.
C’est un domaine de 554 hectares qui est au cœur d’un conflit vieux de 21 ans entre les deux localités. Les responsables des deux secteurs se réclament propriétaires des lieux. Et malgré les décisions judicaires, aucune solution n’a été trouvée a-t-on appris.
Soriba Keita président du district de Comoyah un des présumé accusés dans cette affaire a expliqué l’origine des heurts : « Ce sont les gens de Kambaliya qui sont venus saccager notre hameau à wondoulaya.
Dans la même foulée ils ont pillé les maisons, blessé beaucoup de jeunes, volé des motos et emporté de l’argent.
L’origine des heurts c’est le problème de terrain entre nous et les gens de Djindjnima plus particulièrement avec Mamadou Saliou Barry. Le jugement a été rendu à notre faveur. Mais ils tiennent coute que coute à récupérer ce
terrain. Il y a eu des blessés et plusieurs cas d’arrestation. C’est la terre de nos ancêtres depuis plus de 3 siècles ; ce sont nos familles qui vivent sur cette parcelle.
Après le jugement il y avait eu la remise du domaine ça s’est passé devant les autorités de la sous-préfecture tel que le maire et le secrétaire général.
Et sous l’ordre de M. le procureur de la République près le TPI de Kindia. Donc hier, on était en train de mettre les bornes en place quand les gens de Kambaliya sont venus se jeter sur nous. Ils ont proféré des injures. On a pris la fuite et aujourd’hui dimanche 12 avril on est parti consulter l’huissier de justice, et le procureur.
C’est ainsi que les 2 véhicules de la gendarmerie sont allés à Kambaliya et ils ont ramassé les gens. Plus d’une dizaine de personnes ont été arrêtées. Ce domaine ne les appartient pas.» a-t-il insisté.
A kambaliya, nous avons trouvé une femme du nom de Mmah soumah assise à même le sol et en pleurs. Elle s’est plainte des exactions des forces de l’ordre : «il y a des chefs ici à kambaliya, il fallait les rencontrer pour discuter du problème. Mais ils sont venus en jetant des gaz et on a fui ils sont rentrés dans les maisons pour voler de l’argent. Moi particulier j’ai perdu une somme avoisinant les 2 millions destinés à mon commerce » s’est-elle lamentée.
Cette thèse est soutenue par le doyen du village Fodé issiaga Soumah qui a renchéri : « Les gendarmes ont jeté des gaz ; on apprend qu’ils se sont livrés au pillage et ont également procédé à des arrestations », selon le doyen Fodé Issiaga Soumah.
A propos du conflit domanial, le sage du district de Kambaliya a balayé d’un revers de mains toutes les explications avancées par Soriba Keita président du district de Comoyah : « C’est un conflit domanial qui est entre Comoyah et nous. Ils veulent prendre toutes nos terres pour eux. Nous avions tenu des assises, des jugements pendant 21 ans et la justice a tranché à notre faveur pendant cinq procès.
Le TPI de Kindia a rendu le verdict en notre faveur trois fois, la cour d’appel 2 fois et elle nous a donné le feu vert de faire le lotissement. Nous étions sur ça, un papier nous est parvenu en provenance de la cour d’appel, nous intimant d’arrêter le travail. Après cet arrêt, la brigade de recherche nous a dit de libérer le terrain que c’est à eux désormais de garder le domaine. Dès que nous avons quitté ils ont commencé à revendre le terrain.
Je suis parti me présenter à la gendarmerie et ils ont réclamé le transport judiciaire 500.000 et nous avons payé cela à mainte reprise. Nous étions sur ça, le mercredi, j’ai vu le sous-préfet, Soriba Keita et le procureur en train de mettre les bornes ; il y avait là-bas plus de 50 personnes, je ne suis pas parti là-bas parce que le regroupement est interdit en cette période de la pandémie du coronavirus.
Avant-hier (samedi) ils sont revenus là-bas, c’est ainsi que j’ai dit aux enfants d’aller leur dire de ne pas mettre les bornes. Dès qu’ils ont vu les enfants, ils ont pris la fuite en laissant là-bas leur moto et nous avons envoyé les motos ici.
Dans la soirée, notre huissier de justice nous a autorisé d’envoyer les motos à l’habitat et on l’a obéi. Ce dimanche matin, les gendarmes sont venus ici à Kambaliya et ils ont commencé à frapper les gens, piller les maisons, ils se sont servis de gaz lacrymogène en blessant plusieurs citoyens ici. Au moment où je vous parle, ils ont arrêté 13 personnes de Kambaliya. »
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