Guerre en Ukraine: le gouvernement guinéen de transition joue la carte de la neutralité
Depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, en milieu de semaine, la Guinée a refusé de prendre position. Conakry affirme observer la situation et attendre pour se prononcer sur le conflit en cours. Elle joue pour l’instant la carte de la neutralité.
Venu rencontrer le ministre des Affaires Étrangères ce vendredi, Josep Coll, l’ambassadeur de l’Union européenne en Guinée a insisté : « Cette agression doit être condamnée ». Mais il n’a pas convaincu. Morissanda Kouyaté, le chef de la diplomatie guinéenne, lui, a préféré temporiser. Pas question pour son pays de se ranger d’un côté ou de l’autre.
« Il faut comprendre dans l'attitude de la Guinée, une prudence. Ça s'apparente un peu à ce que la Guinée a toujours expérimenté en termes de stratégie dans les relations internationales, analyse le politologue, Kabinet Fofana Sous Sekou Touré, on était dans les non-alignés. »
Morissanda Kouyaté s’en remet à la Cédéao, à l’Union africaine. Conakry« s’insérera », dit-il, dans une réponse régionale, voire continentale. « Dans un contexte où vous avez à la fois des intérêts occidentaux, mais aussi des intérêts russes, – la Russie a une expansion en Afrique, il y a des investissements russes en Guinée dont Rusal est un exemple – jouer la carte de l'ambivalence est bénéfique pour l'État guinéen », explique Kabinet Fofana. Morissanda Kouyaté a tenu à envoyer un message : « La Guinée, depuis sa création, est attachée à la paix dans le monde. Nous souhaitons que la paix revienne rapidement ».
Le consul ukrainien suspendu
Dans le même temps, ce jeudi 24 févier, le consul honoraire d’Ukraine en Guinée a été suspendu par le ministre des Affaires Etrangères, Morissanda Kouyaté, pour « faute grave ». Il est soupçonné d’avoir publié sur les réseaux sociaux une lettre dans laquelle Kiev demande à Conakry de condamner la guerre menée par la Russie. La méthode ne passe pas. Morissanda Kouyaté a estimé que le protocole diplomatique n’avait pas été respecté. Le consul, lui, se défend, assure ne pas être à l’origine de la divulgation de ce « câble diplomatique ».
RFI
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