Guinée : 2 autres ex-ministres d'Alpha Condé écroués pour corruption

La justice guinéenne a annoncé jeudi l'inculpation et la mise en détention de deux ex-dirigeants supplémentaires alors que les poursuites judiciaires pour corruption se multiplient contre les proches du président déchu Alpha Condé depuis le coup d'État militaire de septembre à Conakry.
"Amadou Damaro Camara et Lounceny Camara sont sous mandat de dépôt et ils viennent d'être envoyés en prison", a déclaré à la presse le procureur spécial de la Cour de répression des infractions économiques et financières (Crief), Aly Touré.
Amadou Damaro Camara, ancien président de l'Assemblée nationale, et Loucény Camara, ex-président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et ancien ministre de l’Hôtellerie et du Tourisme, ont été inculpés pour des faits présumés de "détournement de deniers publics", "enrichissement illicite", "blanchiment de capitaux", et "corruption", a indiqué M. Touré.
Tous deux sont des membres importants du Rassemblement du peuple de Guinée (RPG), le parti d'Alpha Condé, qui a été président de fin 2010 jusqu'à sa chute en 2021.

Contestation

Fin 2018, pendant la contestation violemment réprimée des dernières années de pouvoir d'Alpha Condé, Amadou Damaro Camara avait comparé les manifestations d'opposition dans certains quartiers de la capitale à la pointe de la révolte au "grand banditisme" et à "la criminalité", préconisant qu'elles soient matées avec "des armes" et non "des bâtons".
L'incarcération et la mise en examen des deux hommes porte à au moins neuf le nombre de responsables de l'ancien pouvoir, dont huit ex-ministres (parmi lesquels un ancien Premier ministre, Ibrahima Kassory Fofana), inculpés et écroués sur des accusations de fraude ou de corruption dans ce pays d'Afrique de l'Ouest dirigé pendant des décennies par des régimes autoritaires ou dictatoriaux.
Le colonel Mamady Doumbouya, qui a pris le pouvoir par la force le 5 septembre 2021 à Conakry et s'est depuis fait investir président de la République, a proclamé la lutte contre la corruption, réputée endémique, comme une de ses priorités.

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