RDC : l'urine humaine comme engrais pour les champs

Shasha est un village situé en territoire de Masisi, à une trentaine de kilomètres au sud-ouest de la ville de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo.
L'agriculture demeure dans cette région l’une des principales activités de la population locale. Mais les terres deviennent de moins à moins arables, la production est en baisse et ne suffit plus à couvrir les besoins alimentaires des locaux.
Pour faire face à cette problématique, plusieurs propriétaires des champs achètent de l’urine humaine à des habitants et l’utilisent comme engrais.

"Nous commençons par placer de plates-bandes dans nos champs. Nous pulvérisons ensuite de l’urine qui, après avoir été conservée pendant un mois, a la capacité de tuer n'importe quel insecte qui pourrait attaquer la plante. Nous mettons ensuite les semences dans la terre et nous procédons à une seconde pulvérisation. C'est une méthode qui marche très bien. Grâce à elle, nos champs la production dans nos champs est repartie à la hausse", explique l'agriculteur Paul Kanyama, l'un des initiateurs de cette solution.
"Avant, lors de la récolte, mon champ produisait deux sacs et demi de haricots. Lors de la dernière récolte, je n'en ai même eu qu’un seul. Alors je me suis décidée à appliquer cette alternative d'engrais à base d’urine humaine et ça va déjà mieux", assure Souzana, une agricultrice de Shasha.
Si pour les agriculteurs cette pratique permet d'accroître la productivité des champs, pour les jeunes de Shasha, elle est aussi un moyen de se faire un peu d'argent. Ils vendent un bidon de 20 litres d'urines a 12 000 francs Congolais soit six dollars américains.
Et le prix de l’urine humaine pourrait grimper, car les agriculteurs en manque d’engrais organiques recourent de plus en plus à cette méthode. La demande explose.

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