L'Europe occidentale brûle toujours sous les effets de la canicule
Une partie de l'Europe occidentale continuait de lutter ce week-end contre des feux de forêt dévastateurs, conséquence d'une vague de chaleur, selon les prévisionnistes, qui pourrait faire tomber plusieurs records de température au début de la semaine prochaine.
Dans le sud-ouest de la France, la mobilisation des pompiers ne faiblissait pas pour fixer les incendies, particulièrement en Gironde où près de 10.000 hectares de forêt sont partis en fumée depuis mardi, dans un contexte de canicule généralisée où les températures pourraient atteindre 40°C localement, selon Météo-France, qui a placé 38 départements en vigilance orange.
Dans le touristique bassin d'Arcachon, en bord d'océan atlantique, les efforts déployés ont permis de ralentir la progression du feu. "Ce soir, nous en sommes à 3.200 hectares brûlés contre 3.150 ce matin à La Teste-de-Buch, le périmètre est quasi-constant mais le feu n'est pas absolument pas maîtrisé", a déclaré dans la soirée à la presse le sous-préfet d'Arcachon.
Plus dans les terres, le feu continue de progresser dans deux petites communes, avec désormais "plus de 7.000 hectares" brûlés, selon les autorités.
Au total, ces feux, qui mobilisent plus d'un millier de pompiers, ont entraîné depuis mardi l'évacuation de plus de 14.000 personnes.
- Accalmie en péninsule ibérique -
Le Portugal connaissait une relative accalmie, avec un seul incendie important encore actif samedi, dans le nord du pays.
Ce feu semblait perdre en intensité en début d’après-midi, ont témoigné sur place des journalistes de l’AFP. Si la colline boisée d’où s’échappait de la fumée blanche était inaccessible aux pompiers, l’action d’un hélicoptère anti-incendie parvenait à ce stade à limiter la progression des flammes.
La veille, un avion bombardier d'eau qui combattait un feu de forêt dans la région de Guarda (nord) s'est écrasé, provoquant la mort du pilote.
Selon un bilan de la protection civile portugaise, les incendies de la dernière semaine ont fait deux morts et une soixantaine de blessés. D'après ses estimations, ces feux ont ravagé entre 12.000 et 15.000 hectares de forêt et de broussailles depuis le début de la canicule.
En Espagne, des dizaines d'incendies faisaient toujours rage du nord au sud du pays. Dans la région d'Estrémadure, limitrophe du Portugal, un tronçon de l'autoroute A5, reliant Madrid à la frontière portugaise, a pu être rouvert à la circulation après avoir été fermé pendant plus de douze heures en raison d'un brasier.
A l'extrême sud, en Andalousie, un feu près de Malaga a obligé à l'évacuation préventive de plus de 3.000 personnes, selon les services de secours andalous.
En Grèce, les pompiers continuaient de combattre un foyer qui s'était déclaré vendredi matin, provoquant l'évacuation préventive de sept villages dans une zone rurale de la préfecture de Rethymno, sur l'île de Crête.
L'Agence météorologique espagnole a maintenu pratiquement tout le pays sous différents niveaux d'alerte aux températures élevées samedi, avec des valeurs supérieures à 40ºC dans de nombreuses régions et jusqu'à 44ºC par endroits.
Au Portugal, seule la région de l'Algarve au sud ne se trouvait pas en alerte à la chaleur. Dans le reste du pays, l'Institut météo prévoit samedi des températures pouvant atteindre les 42°C par endroits.
- Alerte rouge au Royaume-Uni -
Plus au nord de l'Europe, au Royaume-Uni, un comité de crise composé de ministres du gouvernement britannique devait se réunir dans la journée de samedi après que l'agence météorologique nationale a émis la toute première alerte "rouge" pour chaleur extrême, mettant en garde contre un "risque pour la vie".
Le Met Office a déclaré que dans le sud de l'Angleterre, les températures pourraient dépasser les 40°C pour la première fois lundi ou mardi.
Ailleurs dans le monde, les températures extrêmes ont aussi provoqué des feux de forêt, notamment dans le nord du Maroc où une personne est décédée et la moitié des quelque 4.660 hectares touchés est partie en fumée.
L'ouest du Canada est également touché, un incendie ravageant depuis jeudi la région de Lytton, au nord-est de Vancouver, déjà dévastée l'an passé par une canicule historique et des feux dévastateurs.
L'incendie a brûlé 1.500 hectares de forêt et broussailles, détruisant plusieurs maisons et provoquant des évacuations.
Cette vague de chaleur est la deuxième en à peine un mois en Europe. La multiplication de ces phénomènes est une conséquence directe du réchauffement climatique selon les scientifiques, les émissions de gaz à effet de serre augmentant à la fois leur intensité, leur durée et leur fréquence.
Commentaires