La femme dans les conflits en Afrique ou une réflexion sur les images de Simone Gbagbo
Après le Rwanda, le Burundi, le Congo, la Sierra Leone ou le Liberia, la Côte d´Ivoire vient de connaitre le début de la fin d’un conflit qui dure depuis 2002. Il ne s´agit pas de glorifier un camp ou de s´interroger sur l´intervention des puissances étrangères dans ce conflit qui a déjà fait tant des morts, de veuves, et aussi d´orphelins.En guerre il n´y a jamais de gagnant. C’est avec cette affirmation que je commence ma réflexion. Je préfère parler du moins perdant, car á mon avis, une seule vie humaine perdue représente un drame pour une famille et pour tout le peuple ; un drame qu´on ne pourra jamais combler avec de l´argent ou avec des médailles.
Je préfère juste ici, exhorter ce peuple frère à une réconciliation rapide et sincère.Mes interrogations restent naturellement comme le titre l´indique, sur le rôle que joue la femme dans les conflits armés en Afrique. La réalité étant que généralement ce sont les hommes par leurs ambitions démesurées de conquérants, de par la soif du pouvoir, de par leur cupidité sans fin qui sont á l´origine de ces conflits armés et ethnocide dans notre continent.
On a très vite oublié l´arbre á palabre qui faisait la fierté de l´Afrique sage et accueillante, pour s´adapter sans mesurer les conséquences, á la course vers le pouvoir pour le pouvoir, á des alliances contre productive pour l´Afrique.
L´humiliation de madame Simone Gbagbo, qui a fait le tour du monde n´est pas digne de cette Afrique qui rêve de liberté et d´indépendance. Elle ne salit pas seulement le camp Gbagbo mais aussi et surtout toute l’Afrique noire. Et peint malheureusement un tableau sombre de la place que l’on réserve encore à la femme dans nos sociétés en 2011.
Simone Gbagbo n´est certes pas une sainte , mais avait on besoin de l´exhiber comme un trophée de guerre ?
Je n´ai pas pu retenir mes larmes car pour une fois encore, les enfants du continent n’on pas raté l’occasion d’humilier devant la face du monde, une dame qui reste pour un grand nombre un symbole de courage et de témérité.
Combien d´hommes ont pu atteindre cette femme ? Une qui a refusé le rôle traditionnelle « de second », pour défendre ses convictions personnelles et faire une brillante carrière.
Doit-on subitement oublier que Simone Gbagbo a fait la prison pour que son peuple ait le multipartisme ?
Ce système malheureusement qui nous divise plus qu´il nous unit.
Et si à chaque fois, à la fin des conflits, on devait directement passer par l’humiliation des épouses des vaincus, quelle héritage laisserons nous à nos enfants ?
Pendant les conflits, le reflexe de nos « vaillants » rebelles, ou combattants soldats est de cibler premièrement la femme. Elle est violée, humiliée sans que cela ne gène personne. Et lorsqu´on condamne fermement les responsables, tout s´arrête aux mots et c´est à peine qu´on en parle encore.
Que sont devenues les femmes violées du 28 septembre 2009 en Guinée ? Qu´a-t-on fait aux soldats qui ont commis ces atrocités ?
Meurtrie, déshonorée, la femme africaine doit prendre l´initiative qui doit sauver non seulement sa dignité mais toute l´Afrique.
Celle de s´engager directement et en masse dans la compétition politique. Ainsi à l´image de la reine Nzinga, elle pourra mettre fin á ces tares qui minent notre société.
A toutes les femmes, je lance un appel afin qu´on milite toutes et sans complaisance pour une Afrique sans viol, sans humiliation de la femme, de la mère ou de la sœur (en période guerre, conflits ou de paix) et ceci pour le bonheur de tous.
N´oublions pas que dans l´Afrique des empires, l’Afrique prospère, avant l´arrivée des européens colonisateurs, ce sont les femmes qui maudissaient, réhabilitaient et surtout protégeaient.
La femme blessée pourra t-elle encore assurer et garantir l’équilibre dans nos sociétés ?
Que la femme africaine reste forte et surtout bénie.
Nenette Baldé pour nenehawa.com
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