Un Pont, Une Vision : De Cocody à Kaloum, Rêvons Grand pour un Avenir Prospère (Opinion)
Le président ivoirien Alassane Ouattara a inauguré, le samedi 12 août à Abidjan, le pont de Cocody, un ouvrage majeur du projet d’aménagement de la baie de Cocody. Cette prouesse architecturale, première du genre en Côte d’Ivoire, culmine à plus de 100 mètres de hauteur et enjambe la baie sur 630 mètres. En hommage au président Alassane Ouattara, le pont porte son nom et contribue à résoudre les problèmes de mobilité urbaine, devenant ainsi un emblème pour la capitale économique ivoirienne. Ce chef-d’œuvre est né de la vision partagée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l’assiste, et de Son Excellence Monsieur le Président Alassane Ouattara. Il marque l’achèvement d’un jalon majeur de ce grand projet emblématique d’Aménagement de la Baie de Cocody, révélé lors de la visite officielle de Sa Majesté le Roi en Côte d’Ivoire en juin 2015, et témoigne de la coopération exemplaire entre le Maroc et la Côte d’Ivoire. L’ouverture du pont de Cocody, de par sa taille, sa structure, la baie de Cocody, après sa métamorphose, l’une des meilleures et grandes infrastructures du genre au niveau continental, a suscité l’admiration bien au-delà des frontières ivoiriennes. Sur les réseaux sociaux guinéens, les éloges et les rêves d’un avenir meilleur se sont multipliés en résonance avec cette réalisation architecturale remarquable. Cependant, cet enthousiasme des guinéens contraste avec une réalité frappante : malgré ses nombreux atouts, la Guinée n’a pas encore adopté de vision audacieuse similaire. Il est peut-être temps de transcender nos frontières et de nous inspirer des succès de nos voisins pour sculpter l’avenir de notre propre nation. Un paradoxe intrigant se dessine alors : Conakry, notre capitale majestueuse, bordée par les flots de l’océan Atlantique, enracinée sur la côte ouest de l’Afrique, et entourée d’îles multiples, dont les légendaires îles de Loos. Une vingtaine d’îles ornent la baie de Conakry, leur nombre variant selon leur taille et leurs limites. Cette géographie résonne avec une histoire profonde, remontant à l’époque de la colonisation française. La colonie des Rivières du Sud, établie en 1882 en tant qu’entité territoriale d’Afrique de l’Ouest, autrefois reliée au Sénégal, a acquis son autonomie en 1891 et a ensuite été renommée Guinée française. Le président ivoirien a posé les bases d’une transformation en connectant les communes de Cocody et du plateau par un pont, tissant ainsi des liens tangibles entre les communautés. Cette vision audacieuse pourrait être étendue à la Presqu’île de Kaloum à Conakry, qui pourrait évoluer en un hub central de connexion et d’opportunités. Imaginez ces arches gracieuses dansant sur les eaux scintillantes de la baie, reliant Kaloum à ses îles voisines. De nouvelles voies se dessineraient, propulsant la région vers un avenir prometteur. Cependant, l’histoire récente a cruellement rappelé que les promesses ambitieuses ne sont pas toujours suivies d’actions concrètes. En 2021, l’ancien Ministre des Transports avait accueilli des délégations de haut niveau pour discuter d’un projet de bateaux-bus à Conakry. Malgré l’enthousiasme affiché, le projet s’est évanoui, laissant de nombreuses questions en suspens quant à sa réalisation. Et pendant que nous y sommes, pourquoi ne pas ajouter un Guinéen, un toit ? Ou mieux encore, un étudiant, une tablette ? Et peut-être même un boulanger, un conteneur ! Bien sûr, ces slogans vides et ambitieux sont familiers à tous, lancés par nos leaders politiques comme autant de promesses en l’air. Cependant, au-delà de ces slogans tape-à-l’œil, nous avons ici l’exemple concret d’un pont qui relie bien plus que des rives. Il relie des aspirations, des espoirs et des rêves tangibles. Face à cette situation, il devient crucial de tirer des enseignements du passé et de tracer une nouvelle voie pour l’avenir de la Guinée. L’ancien Président Alpha Condé avait lui-même présenté la maquette du schéma directeur d’aménagement de Kaloum et des îles de Loos, dans le cadre du projet « Grand Conakry Vision 2040 », suscitant d’ambitieux investissements privés. Cette initiative visait à orienter l’expansion urbaine tout en préservant les équilibres naturels fragiles de la région. La nécessité de cette transformation urbaine devient encore plus pressante après les inondations de cette semaine, qui ont entraîné des pertes humaines et matérielles. Ces catastrophes mettent en évidence les conséquences tragiques d’une urbanisation non maîtrisée et soulignent l’importance cruciale d’une planification minutieuse et durable pour garantir la sécurité et la qualité de vie des habitants de la région. Ainsi, la vision pour Kaloum va bien au-delà de la simple construction de ponts. Elle englobe une renaissance complète de la région, visant à bâtir une ville dense, efficace, saine et sécurisée. Cette transformation optimisera l’utilisation du sol par la densification et la verticalisation réfléchie des structures, en préservant et restaurant les équilibres naturels, les vallées et le littoral, tout en restructurant l’organisation et les quartiers pour offrir un environnement de vie agréable et durable à tous. En contemplant ces perspectives inspirantes, il est impératif de reconnaître que l’avenir prend racine dans le présent. Le moment est venu pour la Guinée de choisir entre répéter le passé et oser créer son propre destin. La Guinée a la possibilité de tracer sa voie en concrétisant la vision de Kaloum, transformant les rêves en réalité et jetant les bases d’une nation florissante. En combinant succès passés et aspirations futures, la Guinée peut révéler au monde sa véritable grandeur et laisser une empreinte indélébile dans l’histoire. Tout comme le pont de Cocody, ce remarquable édifice reliant les rives d’Abidjan en Côte d’Ivoire, illumine notre chemin vers l’avenir. Ne sommes-nous pas les artisans de notre propre destin, les bâtisseurs d’une Guinée prospère où chaque ambition tracée deviendra, telle une promesse accomplie, une réalité radieuse ? «TounkanMa Lambélon«! Ousmane Boh Kaba
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