Thierno Mahmoud Bah du PRD dénonce les dérives du pouvoir et accuse l’ancienne élite d’avoir contribué à la dégradation du tissu social

S’il y a bien une chose sur laquelle les acteurs politiques guinéens sont d’accord, c’est bien ce constat : « Le nouveau régime ne rassure pas ». Nombreux partis politiques ont réagi après les cent jours passés à la tête du pays par le Pr Alpha Condé. Fodé Mohamed Soumah de la Géci, Cellou Dalein de l’UFDG, Ismael Condé, Papa Atigou Bah, Kouréïssy Condé, Thierno Mahmoud Bah, la liste est loin d’être exhaustive, doutent de la capacité du nouveau régime à sortir la Guinée de l’ornière.
Chacun des leaders politiques cités ci-dessus a des inquiétudes sur la volonté du Chef de l’Etat à réconcilier les Guinéens et à promouvoir l’unité nationale. Au cours d’une conférence de presse animée le 20 avril dernier, Thierno Mahmoud Bah, du Parti pour la Réunification et le Développement (PRD) a dit avoir « constaté que le Guinéen, quel que soit le secteur où il travaille, est lésé » par les nouvelles autorités. Ajoutant que l’ambition de son parti est la « renaissance d’une classe politique guinéenne intelligente et consciente des enjeux politiques du moment. Car, nous considérons que l’ancienne élite a échoué pour avoir contribué à la dégradation du tissu social ».
Pour ce leader de parti, la dictature se nourrit de nos silences, de nos réticences et de nos peurs. Thierno Mahmoud Bah ne voit aucune bonne volonté de M. Alpha Condé de respecter la Constitution qu’il a juré de respecter et de faire respecter. En tout cas, soutient le président du PRD, son parti « reste déterminé à lutter et à empêcher toutes formes de dérives totalitaires jusqu’à l’instauration de la bonne gouvernance qui signifie moralisation de l’administration, assainissement des finances publiques, respect de la constitution et enfin la réunification de tous les Guinéens autour d’un seul idéal à savoir l’intérêt de la Guinée et non d’une région ou d’une ethnie ».
Ce qui est aujourd’hui préoccupant est le fait que le Président Alpha Condé n’ait pas fait une conférence de presse depuis son accession au pouvoir. Alors que la presse aussi bien nationale qu’internationale a participé à sa libération quand il fut incarcéré à la Maison centrale de Conakry en 1998. Pourquoi refuse-t-il toujours d’accorder de l’importance à la presse guinéenne qui l’a fabriqué et fait ? Bien malin qui pourra répondre à cette question.
Mohamed Sylla
Lejourguinee.com