Contentieux Areeba S.A et Etat guinéen: « Vaut mieux un mauvais arrangement qu’un bon procès » dixit Chantal Cole
La société de téléphonie mobile Areeba traverse une situation d’impasse. Elle vient d’être réquisitionnée par l’Etat guinéen qui exige un paiement de quatre cinq millions d’euros. Actionnaire à 25%, la PDG d’Alô a animé une conférence de presse cet après-midi pour informer l’opinion publique sur sa position dans l’entreprise, la genèse du contentieux avec l’Etat et la nécessité de la poursuite des négociations pour une solution consensuelle. Pour Chantal Cole, la partie du contrat a largement été respectée parce que la Société Areeba paie ses taxes et ne reste pas devoir à l’Etat. Depuis quatre mois, l’entreprise Areeba est dans le collimateur des autorités guinéennes qui estiment que sa fusion avec Investcom et MTN est une violation du contrat car l’Etat guinéen n’a pas été informé de cette fusion.
Pourtant selon l’article 7 du contrat : «Les actionnaires ne peuvent pas céder sans informer l’Etat ». Chantal Cole pense que son silence est dû à la simple raison que quand on est en phase négociation, les choses doivent être « confidentielles ». En ce qui concerne la dette fiscale, « j’ai donné l’information qu’il n’y avait aucune dette fiscale concernant Areeba » confirme la patronne d’Alô. Chantal Cole explique que depuis la fusion entre Areeba et –MTN, elle ne s’est jamais exprimée parce que tout simplement, elle n’était pas informée. « Le 3 mai 2006, il y a eu une fusion entre une société qui s’appelle Investcom et une société qui s’appelle MTN.
En tant qu’associée locale, je n’étais pas informée » précise l’actionnaire locale. « Je n’ai jamais été informée par le partenaire Investcom qu’une fusion était en cours avec un partenaire qui s’appellerai MTN. Je l’ai découvert alors que j’étais à Paris le 4 mai comme tout le monde et en même temps que tout le monde. C’est à travers la presse que je l’ai découvert. MTN et Investcom deviennent le premier groupe télécoms en Afrique. Je suis surprise de la part de mes partenaires qui m’ont dit que c’est la bourse » souligne Chantal Cole. Dans cette fusion, soutient-elle, ni l’actionnaire locale, ni le ministre de tutelle de l’époque, Jean Claude Sultan, n’ont été informés par le groupe Investcom qu’il y avait une fusion qui était en cours.
Le coût de cette fusion selon Chantal Cole est de 5 milliards 55 millions de dollars. Cependant, bien que n’ayant pas été informés, l’actionnaire locale et le ministre de tutelle pensent que « c’était bien pour le pays parce que c’est un groupe africain. « Le seul pays où Areeba n’a pas changé de nom sur les 9 ou 10 pays qui appartenaient à Investcom, c’est la République de Guinée » a dit Chantal Cole. Ajoutant que : « l’Etat n’était pas informé. Chacun prendra ses responsabilités en temps opportun. Certains ont eu des licences de courtoisie dans ce pays, le moment venu, on en parlera ».
« Chantal Colle dans ce dossier, n’a rien à se reprocher. Elle n’a fait aucun compromis avec Investcom, aucun compromis particulier avec MTN, a été un partenaire loyal depuis le début aussi bien avec les actionnaires étrangers qu’avec l’Etat. Je ne me suis jamais impliquée dans la direction d’Areeba » précise-t-elle. Pour elle, l’arrivée de MTN a permis l’africanisation des postes au sein de l’entreprise. Elle s’est dite « ravie d’entendre que le directeur de l’ARPT ait considéré que le versement du montant équivalent à deux millions d’euros était une volonté de retour aux négociations. Je n’ai été impliquée durant quatre mois dans aucune négociation ». « Je prends l’engagement solennel aujourd’hui qu’aucune négociation ne se fera sans que la partie guinéenne, secteur privé, ne soit assise alors que jusqu’à lundi, on nous a tenus à l’écart. Je suis persuadée qu’on trouvera une solution positive. Je tiens à rassurer l’ensemble des citoyens qui nous font confiance je n’ai ni de près ni de loin été impliqué dans quoique ce soit » rassure l’actionnaire locale.
« Le président du groupe sud africain arrivera vendredi pour essayer de trouver une solution intelligente durant ces négociations » informe Chantal Cole. Pour rappel que c’est le 18 avril 2006 qu’Areeba s’est installée en Guinée.
Amadou Kendessa Diallo
Lejourguinee.com
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