Guinée : La Cellule Balai Citoyen promet de poursuivre la procédure judiciaire engagée contre les communicants des partis politiques
La Cellule Balai Citoyen avait enclenché en début de l’année 2018 un processus de surveillance sur les réseaux sociaux et sur les medias. Ce processus consiste à traquer des personnes qui incitaient à la haine, à la violence et à l’appel à la valeur régionaliste.
A un moment, des communicants des partis du RPG et de l’UFDG sont tombés dans les mailles du filet. Une procédure judicaire a été aussitôt engagée contre eux par la cellule balai Citoyen au tribunal de la première instance de Kaloum afin que ces derniers répondent de leurs actes.
Ce jeudi 20 décembre 2018, le Coordinateur de la Cellule Sékou Koundouno a fait une communication au cours de laquelle il a pointé du doigt des personnes qui sont à la base du retard de la tenue de ce procès. On vous propose de lire ci-dessous l’extrait de ladite déclaration.
« Hier (mercredi 19 décembre 2018 ndlr) devait se tenir la seconde audience qu’on appelle dans leurs jargons ‘’les débats de fond’’ sur le procès des communicants du RPG et de l’UFDG. Nous étions sur les lieux à 09h, accompagnés de nos avocats. Vers 15h, notre avocat s’est rendu compte que le président qui avait le dossier a été changé. On s’est étonné sur la forme et sur le fond. C’est une procédure. La forme voudrait que tout acte qui est posé dans cette affaire que les deux camps soient informés par le parquet. C’est-à-dire quand la défense pose un acte, a priori, cet acte doit être partagé au parquet et partagé à la défense. On a pris le soin. Comme tout bon justiciable doit se faire des inquiétudes et poser des questions aux bonnes personnes, on est remonté et on a rencontré le juge en question, qui nous a carrément dit qu’il a été instruit de rendre le dossier. On lui a demandé qui l’a dit ? Il dit non, on m’a dit de rendre le dossier. Ainsi mon avocat Maitre Faya Gabriel Kamano et moi, sommes allés voir la présidente du tribunal. Arrivé, mon avocat est rentré pour lui poser la question de savoir pourquoi ce changement. Elle dit que le procureur Israël Kpoghomou qui était en charge de ce dossier a été remplacé par Sir. Sir absent, qu’il a instruit à un autre procureur, un certain Mohamed Sankon, de monter et de renvoyer le dossier à une date ultérieure pour que quand Sir vient il retravaille le dossier. Et mon avocat a demandé pourquoi c’est elle maintenant qui juge le dossier. D’abord quand on est rentré, elle a fait comprendre que c’est un dossier compliqué. Mais oubliant un peu qu’elle était là avec la partie civile. On l’a écoutée, elle nous a fait comprendre que quand le procureur Sir sera là qu’ils vont retravailler le dossier. Et on s’est demandé pourquoi cette marche arrière du processus. J’ai dit à mon avocat de quitter, ce n’est pas un endroit où on doit polémiquer. Nous, on prend acte et on essaie de continuer le processus », déclare le Coordinateur de la Cellule Balai Citoyen.
Par ailleurs, Sékou Koundouno condamne ce comportement des juges et qualifie d’inacceptable, d’incompréhensible et d’inimaginable dans un pays démocratique. Car selon lui, on ne peut pas dessaisir un juge qui a un dossier dans une affaire, si ce n’est pas une récusation de la partie adverse et dument signifié à la partie civile. Ainsi, il accuse des mains noires d’être derrière cette affaire en violation flagrante des dispositions constitutionnelles au niveau de l’article 107 qui parle de la dépendance totale de l’appareil judiciaire.
Cependant, Sékou Koundouno promet de poursuivre le processus jusqu’au bout quel que soit le temps que ça prendra.
Par Younoussa Sylla, pour africanewsmag.com
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