Tanzanie : l’ONU alerte sur les violations des droits humains à l’approche
Le climat politique se tend en Tanzanie. À l’approche des élections locales de décembre 2024 et de l’élection présidentielle de 2025, de nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer les arrestations de masse et les détentions arbitraires d’opposants. Le Conseil des droits de l’homme des Nations unies condamne ces atteintes aux droits humains. Les dernières détentions arbitraires concernent deux responsables du parti d’opposition Chadema, arrêtés en août 2024 alors qu’ils organisaient une manifestation suite à la disparition et à l’assassinat de plusieurs de leurs militants. Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU critique la politique répressive de la présidente Samia Suluhu Hassan, en particulier à l’approche des élections. « Ces dernières années, et surtout ces deux derniers mois, nous avons constaté de nombreuses allégations de violations des droits humains. La répression et les atteintes aux droits continuent d’escalader. Nous avons reçu des rapports faisant état de disparitions forcées de dirigeants de l’opposition, de membres d’organisations de la société civile, de journalistes et de défenseurs des droits humains », déclare Aua Balde, membre du groupe de travail de l’ONU sur les disparitions forcées, au micro de Nadia Ben Mahfoudh. Violations récurrentes des droits humains en Tanzanie Outre les disparitions forcées, d’autres violations préoccupantes sont signalées. Des journalistes ont été ciblés pour leur couverture critique du gouvernement, certains faisant l’objet de menaces, d’intimidations, voire d’arrestations. La liberté d’expression est ainsi gravement compromise, avec des lois restrictives qui pèsent sur les médias et les plateformes numériques. Les violations des droits des groupes marginalisés, notamment la communauté LGBTQ+, sont également alarmantes. Les personnes identifiées comme membres de cette communauté font face à des discriminations, des violences physiques et des arrestations basées sur leur orientation sexuelle. Les organisations de défense des droits humains rapportent régulièrement des cas de harcèlement et de violences policières à leur encontre. « Cela nous préoccupe énormément » Le climat de peur qui règne dans le pays dissuade de nombreux citoyens de s’engager dans des activités politiques ou sociales. Les manifestations pacifiques sont souvent réprimées, et les participants risquent d’être arrêtés. « Nous sommes véritablement inquiets face à l’escalade des violations des droits humains en Tanzanie, particulièrement à l’approche des élections locales à la fin de l’année et de la présidentielle prévue pour l’an prochain », ajoute Aua Balde « Les études que nous avons menées cette année montrent que des disparitions forcées se produisent avant, pendant et après la période électorale. Cela nous préoccupe énormément. Nous devons unir nos voix avec celles d’autres titulaires de mandats spéciaux présents dans le pays pour alerter le gouvernement tanzanien et la communauté internationale sur cette situation », conclut-il. Afrik.com
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