
Mort du Pape François: que va-t-il se passer au Vatican?
Le pape François est mort ce lundi 21 avril à l’âge de 88 ans. Mais l’entrée en conclave interviendra seulement entre 15 et 18 jours après le jour du décès, selon un protocole bien précis.
Le pape François est mort ce lundi 21 avril, a annoncé le Vatican dans un communiqué. Dès demain commenceront les Novemdiales, 9 jours de prières et de messes au Vatican et dans l’Église pour le pape défunt. Dans ce laps de temps les obsèques sont programmées, elles interviennent, en général, entre quatre et six jours après la mort de façon à permettre aux personnalités du monde entier d’avoir le temps de venir et aux fidèles qui le désirent de venir se recueillir devant le corps du pape. Sauf indication contraire de sa part, il est présenté dans la basilique Saint-Pierre, jusqu’aux obsèques, après avoir été exposé, dans ses appartements, pour les membres de la curie.
En novembre 2024, François a réformé en le simplifiant, le protocole prévu. La constatation de la mort du pape doit désormais être effectuée dans sa chapelle privée et non plus dans sa chambre. La dépouille doit ensuite être placée dans un cercueil simplifié, en bois avec une couche de zinc à l’intérieur (qui doit être fermé la veille de la messe d’enterrement), puis être apportée dans la basilique Saint-Pierre sans passer par le Palais apostolique.
Congrégations générales
Le corps du pape, dans la basilique, ne sera plus exposé sur un reposoir surélevé, mais devra rester dans le cercueil ouvert – comme c’est prévu pour les obsèques de tout évêque – et sans la présence de la férule papale (la crosse du pape, en forme de croix).
La troisième étape, sur le lieu de sépulture, ne prévoit plus les trois cercueils – en cyprès, plomb puis chêne. Elle inclut désormais des directives dans le cas d’une inhumation hors de la basilique vaticane, qui devrait servir lors des obsèques du pape François, ce dernier ayant annoncé vouloir être enterré dans la basilique Sainte-Marie-Majeure à Rome.
Dès le second jour après la mort commencent aussi les « congrégations générales ». Sous la responsabilité du doyen du Sacré Collège, elles réunissent presque quotidiennement les cardinaux au fur et à mesure de leur arrivée à Rome. Et ce, jusqu’à l’entrée en Conclave, pour l’élection du successeur qui intervient entre 15 et 18 jours après la mort du pape.
Ces congrégations générales – réservées aux seuls cardinaux – ont pour objet d’établir le bilan de la situation de l’Église. Chacun des deux cents cardinaux est censé prendre au moins une fois la parole pour exprimer son point de vue. Ces réunions sont très importantes car c’est à ce moment-là que les cardinaux qui ne se connaissent pas forcément très bien se font une idée des priorités de l’Église et de l’homme de la situation. C’est d’ailleurs lors l’une de ces rencontres après la renonciation de Benoît XVI en 2013 que le cardinal Bergoglio s’était fait remarquer par la clarté de son analyse, le courage de ses propositions et la puissance de son charisme.
Alliances et «cordées»
En effet, une fois réunis en conclave et enfermés dans la chapelle Sixtine, les cardinaux se tiennent dans le silence de la prière pour procéder aux tours de vote. D’une certaine manière, les jeux sont déjà faits. Quatre ou cinq noms seulement circulent, la sélection ayant été réalisée pour l’essentiel lors de ces fameuses congrégations générales.
L’homme clé de la transition demeure le doyen du Sacré Collège. Dans cette fonction, c’est lui qui préside de facto le collège des cardinaux et qui préside les congrégations générales si décisives
Des réunions informelles par groupes linguistiques ou par groupe d’intérêt ont également lieu en fin d’après-midi, dans la capitale romaine ou dans les alentours. Elles sont également décisives car c’est là que se forment des alliances et des « cordées » – (cordata en italien) – derrière tel ou tel cardinal.
Mais avant de discuter de stratégies, les premières congrégations générales doivent remplir des tâches techniques indispensables, toutes soumises au vote : le jour et des modalités des obsèques du pape, le jour du début du conclave, l’organisation concrète de l’accueil des cardinaux et la préparation du conclave, les dépenses courantes pendant la vacance du siège et la destruction du fameux anneau du Pêcheur et du sceau de plomb réservés aux lettres apostoliques.
Congrégations particulières
À côté des « congrégations générales », se tiennent aussi des « congrégations particulières » beaucoup plus restreintes. Il s’agit là de gérer les « affaires courantes » du Saint-Siège sous la responsabilité du cardinal camerlingue du Sacré Collège jusqu’à l’élection du nouveau pape. Cette responsabilité est exercée par délégation du collège des cardinaux. Le camerlingue est assisté lors d’une réunion quotidienne par trois cardinaux renouvelés tous les trois jours par tirage au sort sur la liste des cardinaux résidents à Rome ou déjà arrivés au Vatican.
Plus que le camerlingue, l’homme clé de la transition demeure le doyen du Sacré Collège. Dans cette fonction, c’est lui qui préside de facto le collège des cardinaux et qui préside les congrégations générales si décisives. Il peut aussi présider la messe de funérailles du pape. L’on se souvient du poids de l’homélie du cardinal Ratzinger, alors doyen, lors des obsèques de Jean-Paul II. C’est enfin lui qui dans la chapelle Sixtine, reçoit l’acceptation formelle du nouvel élu et qui lui demande le nom de pape qu’il s’est choisi.
Source: Lefifaro.fr
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