Louncény Camara, un nul à la tête de la CENI

Selon le site Africaguinee.com., le président intérimaire de la CENI, Louncény Camara a
affirmé récemment que son institution va appliquer les décisions du président Alpha
Condé, si le chef de l'Etat souhaite un nouveau recensement des électeurs.

« Il ne revient pas à nous de dire si l’on doit réviser ou reprendre le recensement. Dès lors
que le chef des institutions de la République de Guinée, qui est le chef de l’Etat, le
Président de la République décide de faire une action de façon formelle et officielle, la
CENI est tenue d’appliquer ladite décision », a affirmé Louncény Camara.

Erreur monumentale, la CENI est une Institution indépendante, ce qui signifie qu'il
n'existe pas de supérieur hiérarchique. Le Chef de l'État n'est que le garant du respect des
pouvoirs de celle-ci, mais en aucun cas, il ne peut lui imposer quoi que ce soit dans sa
sphère de compétence, en l'occurrence l'organisation des élections.

Comme je l'ai déjà dit, l'article 19 du Code électoral indique que « les listes électorales sont
permanentes. Elles font l’objet de révision annuelle. Elles sont établies à partir des
registres de recensement et complétées conformément aux dispositions des articles 16, 17
et 18 du présent code... A titre transitoire, les premières élections présidentielles et
législatives, depuis l’entrée en vigueur de la Constitution se feront sur la base des listes
électorales établies et révisées pendant l’année desdites élections ».

Cela signifie que la CENI ne doit pas accepter une décision du chef de l'État qui, d'une part
est contraire à la Constitution, et d'autre part qui empiète dans son domaine de
compétences exclusif.

Louncény Camara ajoute que « l’indépendance de la CENI ne veut pas dire qu’on est une
structure isolée entièrement à part, qui soit hors de l’Etat. Non ! L’indépendance de la
CENI, c’est vis-à-vis de toute formation politique et des autres institutions de l’Etat. Mais
cela ne veut pas dire que nous n’avons pas de Chef. Le Chef de tous les Guinéens, c’est le
Chef de l’Etat qui est le chef de toutes les institutions ».

Comme je l'ai indiqué, le chef de l'État n'est pas le chef des Institutions, il n'en est que le
garant, c'est-à-dire qu'il dispose de pouvoirs très importants dans de nombreux domaines,
mais il existe des domaines où les pouvoirs sont confiés à une Institution, sans que le PRG
ne puisse faire quoi que ce soit, en dehors des violations constitutionnelles.

Il en va ainsi par exemple :
– du pouvoir de contrôle électoral, constitutionnel et des droits et libertés appartenant
à la Cour Constitutionnelle, dont les décisions sont souveraines (le PRG ne peut
les contester).
– du pouvoir de contrôle de la légalité des textes appartenant à la Cour Suprême,
dont les décisions sont souveraines (le PRG ne peut les contester).
– du pouvoir de contrôle a posteriori des finances publiques appartenant à la Cour
des Comptes, dont les décisions sont souveraines (le PRG ne peut les contester).
– du pouvoir de juger les actes de trahison des membres du gouvernement
appartenant à la Haute Cour de Justice, dont les décisions sont souveraines (le
PRG ne peut les contester).
– du pouvoir de contrôle et/ou de propositions dans différents domaines appartenant
à la Haute Autorité de Communication, au Médiateur de la République, à

l'Institution Nationale Indépendante des Droits Humains, dont les
décisions sont souveraines (le PRG ne peut les contester).
– du pouvoir législatif qui appartient à l'Assemblée Nationale, sous réserve de la
possibilité dans des circonstances particulières, pour le PRG de pouvoir la
dissoudre.
– et même du PM qui dispose d'un pouvoir autonome de nomination à certains
emplois civils. Toutefois contrairement aux Institutions, le PM est responsable de
ses actions devant le PRG, qui peut le révoquer.
– et bien sûr du pouvoir d'établir et de mettre à jour le fichier électoral,
d'organiser, et de superviser les opérations de vote appartenant à la CENI, dont les
décisions sont souveraines (le PRG ne peut les contester).

Lorsque Louncény Camara affirme que le PRG est le chef des Institutions, il affiche sa
nullité extrême, et il est décevant de voir notre pays dirigé par des médiocres. Il n'a même
pas pris le temps pour se former, ce qui dénote par ailleurs son manque d'intelligence. Les
autodidactes, ça existe, mais eux font preuve d'intelligence pour la plupart, lorsqu'ils sont
capables d'évaluer leurs propres limites.

Après la signature d'un protocole d'entente entre la CENI et le MATD, Louncény Camara
assure que l'indépendance de la CENI sera respectée, alors qu'il confie au MATD – en
violation des textes, puisqu'il n'en a pas le droit – des prérogatives qui appartiennent
pourtant en propre à la CENI.

D'ailleurs, il précise : « j’ai la conscience tranquille, parce qu’il s’agit d’un document
susceptible d’être modifié à tout moment si on le veut, si nous constatons qu’il y a vice de
forme qui ne permet pas et la CENI de garder son indépendance. Nous pouvons le
dénoncer à tout moment ».

Il est tellement nul, qu'il n'a même pas la capacité de se rendre compte de ces violations.

Qu'il y ait des médiocres en Guinée, c'est un fait, parfois ce n'est pas de leur faute au vu de
l'éducation dispensée au pays. Ce qui est grave, c'est de confier à des nuls des pouvoirs qui
engagent la population, alors qu'il existe localement des compétences, notamment parmi
les jeunes, dont certains font même oeuvre de pouvoir progresser intellectuellement,
malgré le manque de moyens locaux. A quand la prise de pouvoir du pays par ces jeunes ?

Gandhi, citoyen guinéen

« Dans tout État libre, chaque citoyen est une sentinelle de la liberté qui doit crier, au
moindre bruit, à la moindre apparence du danger qui la menace ». (Robespierre, Discours
sur la liberté de la presse, Mai 1791).

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