34 ans après la révolte des femmes, un exemple de patriotisme et d'héroïsme historique!

Réalisé par: Alfa Ousmane Diangolo BARRY
Tout a commencé par un évènement qui aurait pu passer inaperçu et être sans conséquence, mais les contrôlent incessants et souvent violents de la police économique commençaient à agacer les femmes du marché qui n'arrivaient plus à vendre leurs produits en toute sérénité.

Ces harcelements permanents de la police devenaient insupportables pour les populations.

La pauvreté et la paupérisation grandissante creusaient le fossé entre les dignitaires, les responsables du parti et la population qui sentait le profond mépris et l'indifférence qu'ils affichaient par rapport à leurs difficultés. Plus le temps passait, plus la vie devenait dure, alors que les politiques jouissaient de privilèges à la limite de l'insolence. Malgré la rareté des produits de premières nécessités, eux possédaient les moyens de vivre au dessus de la normale, comme si le peuple n'existait pas.

Un jour, une simple dispute entre une vendeuse et un agent de la police économique commença, et cela suffit pour qu'une bagarre soit déclenchée.Ce fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase.

N'ayant pu supporter les injures et les exactions du policier, la femme réagit avec violence et il s'en est suivi une bagarre qui mobilisa toutes les femmes du marché du Niger et rapidement celles du marché de Madina et ainsi de suite; en quelques heures la révolte contre le régime prit racine.

Les femmes commencèrent à chanter en dénonçant les exactions du régime et la trahison de leur "prési", "nous t'avons aidé et soutenu dans tous les combats, et pour nous récompenser, on nous frappe et nous humilie, tu dois partir".

Les rumeurs allèrent bon train et très rapidement sékou demanda à rencontrer les femmes sur l'esplanade du Palais du peuple.Il n'avait pas bien mesuré l'ampleur de la révolte et commença dès son arrivée à crier les mots d'ordre de la Révolution, mais devant la colère des femmes qui repondaient " à bas la révolution", il prit peur, car le mouvement et la colère des femmes s'amplifiaient.

Sa police et sa milice étaient débordées et ne pouvaient contenir le mouvement qui devenait de plus en plus explosif et insurrectionnel. Très vite le chef s'avisa et comprit que son régime était ébranlé par ce mouvement de femmes et prit la décision de se replier au palais présidentiel.

La volonté des femmes d'en finir avec leur chef bien-aimé était ferme tant la déception et le ras-le-bol étaient grands. Elles s'organisaient très rapidement et stoppèrent tous les véhicules qui passaient pour y grimper, direction la présidence de la république. La situation était tellement que les forces de l'ordre avaient reçu la consigne de ne pas intervenir et de laisser les femmes avancer.
Les cris des femmes sous les balcons du palais obligèrent le président à sortir sur le petit balcon accompagné de Damantang Camara, alors président de l'assemblée Nationale, plus trois ministres pour s'adresser aux femmes en disant d'entrer de jeu: " A bas la police économique"; les femmes répondirent en choeur: " A bas la police économique", moi y compris, car, ce jour-là, j'étais sous le balcon pour accompagner les femmes et fus témoin oculaire et actif de cette occasion manquée pour confondre le PDG et en finir avec cette dictature.

"A partir de ce jour, pousuivit le président, la police économique est dissoute et vous avez raison de manifester votre colère, car moi même je suis d'accord avec vous." les acclamations des femmes au petit discours du président qui leur donnait raison me firent comprendre que le climat se détendait, ce qui me semblait déplorable, car elles tenaient le bon bout, il fallait juste tirer la ficelle pour joindre les deux bouts. Sans vraiment en être conscient à ce moment-là, sékou venait de calmer la colère des femmes ety d'empêcher la fin de son règne.

Pour arriver à ce résultat, il a fallu qu'il se renie publiquement pour que les femmes lui accorde le bénéfice du doute. La suite est connue, une fois les femmes calmées et la situation maîtrisée, il commença à ordonner les arrestations des soi-disant meneurs, suite logique du "complot permanent'.

Ce 27 Août 1977, les femmes de Guinée ont été héroïques,et de par leur bravoure elles ont voulu montrer le chemin de la délivrance aux hommes de Guinée.
Malheureusement, cachés derrières leurs privilèges,certains hommes ont préféré le statut de collaborateurs passifs ou actifs, et les autres cachés derrière leurs peurs ont choisi d'êtres spectateurs de leur propre décrépitude.
En dépit de ce mouvement de révolte, le PDG continuait dans ces prisons à massacrer des milliers de Guinéens.

Honneurs aux femmes de Guinée et bon anniversaire pour ce combat noble.

Merci de votre visite, revenez quand vous le voulez.
Contact mail: alfa_ousmane@yahoo.fr

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