Guinée: le président Condé demande la relance du dialogue politique 07:29 - 26/09/11
CONAKRY (AFP) - Le président guinéen Alpha Condé, dont le régime est accusé par l'opposition de gouverner sans concertation, a demandé dimanche "une relance immédiate du dialogue politique", a annoncé le gouvernement, qui a invité les acteurs politiques à une rencontre dès lundi après-midi.
Le président Condé, élu en novembre et investi en décembre 2010, "a instruit le gouvernement pour une relance immédiate du dialogue politique", a déclaré aux médias le Premier ministre Mohamed Saïd Fofana.
Selon lui, le chef de l'Etat a pris cette décision à son retour d'un périple à l'étranger "et après avoir écouté les populations à travers des personnalités de toutes obédiences et dans le souci de renforcer les bases de la démocratie"
"En exécution de ces instructions, j'invite demain, lundi 26 septembre, à 16H00 (locales et GMT) les leaders des partis politiques, les représentants des institutions républicaines, la société civile" à une réunion à Conakry, a ajouté M. Fofana.
L'objet est de mettre "ensemble (...) en place les bases d'un dialogue politique inclusif dans le strict respect des droits et règlements, et dans la perspective de l'organisation dans les meilleurs délais d'élections législatives transparentes et crédibles", a-t-il expliqué.
Cette annonce intervient à deux jours de manifestations de rue programmées à travers le pays par un collectif d'une vingtaine de partis de l'opposition qui dénonce la décision de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) de tenir les législatives le 29 décembre. Ces formations accusent le pouvoir de vouloir organiser "une mascarade" en ayant fixé seul cette date avec la Céni.
Selon des sources concordantes, le gouverneur de Conakry, le commandant Sékou Resco Camara, a notifié le 21 septembre à des élus locaux, dirigeants coutumiers et religieux que les manifestations étaient interdites dans la capitale, suscitant dans certains milieux des craintes d'affrontements.
Dimanche, le chef d'état-major général des armées guinéennes, le général Kéléfa Souleymane Diallo, a appelé dans un communiqué les militaires à rester dans les casernes, à l'écart du maintien d'ordre et de toute participation à "un mouvement de foule".
"Seules les unités de la gendarmerie et de la police sont chargées du maintien de l'ordre pour sécuriser les citoyens et leurs biens", a-t-il notamment expliqué, en mettant en garde ses hommes: "Quiconque sera appréhendé en tenue militaire ou découvert en tenue civile dans un mouvement de foule ou dans une situation irrégulière sera sévèrement sanctionné conformément aux règlements militaires".
Ces derniers jours, les appels se sont multipliés en faveur du dialogue et d'un scrutin consensuel en Guinée, qui n'a pas organisé de législatives depuis juin 2002 et où un Conseil national de transition (CNT) fait office de parlement depuis début 2010.
Vendredi, le président du Conseil économique et social, Michel Kamano s'est dit préoccupé par la situation socio-politique tendue et a exhorté à "un dialogue franc et constructif entre toutes les composantes de la Nation", pour "aboutir à des consensus (...) sans violence".
La Guinée doit organiser ses législatives dans le consensus pour retrouver la stabilité, a estimé le groupe d'analyse International Crisis Group (ICG) dans un rapport publié vendredi.
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