Communiqué de presse no 1 du Bloc Libéral (BL)

Le Bloc Libéral (BL) est vivement préoccupé par la situation politique et sécuritaire qui prévaut à Conakry, à la suite des violences survenues au cours de la manifestation autorisée du 27 février 2013, organisée par le Collectif des partis politiques pour la finalisation de la transition (CPPFT), l'Alliance pour la démocratie et le progrès (ADP), le Club des Républicains (CDR) et le Bloc Libéral. Le bilan provisoire fait état de 3 morts, de plus d’une centaine de blessés, et d’importants dégâts matériels.

La manifestation a été organisée pour protester contre le choix de l'opérateur électoral Waymark - Sabari Technologie et pour réclamer le vote des Guinéens de l'étranger. De nombreux affrontements ont eu lieu à Conakry, principalement dans les quartiers de Hamdallaye, Carrefour Concasseur, Taouyah, Madina et Matoto, entre des partisans du pouvoir appuyés par certaines forces de l'ordre d’une part, et des militants et sympathisants de l'opposition, de l’autre. Ces violences s'inscrivent dans un contexte politique particulièrement tendu et la situation reste préoccupante.

Le Bloc Libéral situe la principale responsabilité des violences au niveau du comportement provocateur des partisans du pouvoir non autorisés à manifester. Il déplore le comportement anti républicain de certaines forces de sécurité qui sont souvent complices ou auteures des violations des droits de l’homme ; ce qui implique la responsabilité de l’Etat.

Le Bloc Libéral constate, avec regret, que les Guinéens continuent encore à faire les frais de l’arbitraire entretenu par l’Etat au mépris même de la Constitution et des lois qui protègent chaque citoyen. En l’absence d’institutions républicaines solides, et grâce à l’impunité devenue légendaire, ces atrocités continuent à s’inscrire dans la même logique de violences politiques que les plus récents crimes qu’a connus la Guinée : en janvier et février 2007, le 28 septembre 2009, le 3 avril 2011, le 27 septembre 2011, la nuit du 3 au 4 août 2012 à Zogota, le 21 septembre 2012, etc. ; crimes qui ne sont toujours pas élucidés.

Le Bloc Libéral condamne ces actes de violence et invite toutes les populations au calme et à la sérénité. Il rappelle aux autorités guinéennes leurs obligations en vertu de la charte de l’Organisation des Nations unies, de la Déclaration universelle des droits de l’Homme, des conventions et pactes internationaux relatifs aux droits de l’Homme auxquels notre pays a adhéré et qu’il a ratifiés. Il leur rappelle également leurs obligations en vertu de la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance en vigueur dans le pays depuis 2011, et du protocole de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance ; deux instruments dont les dispositions garantissent l'organisation et la tenue de scrutins libres, transparents et justes.

Le Bloc Libéral exige que la justice guinéenne fasse la lumière, dans les meilleurs délais, sur les violences commises depuis mercredi et garantisse, en toutes circonstances, les droits constitutionnels des citoyens. C'est une condition sine qua non à l'instauration d'un État de droit.

Le Bloc Libéral invite le pouvoir à se concerter avec l’opposition pour mettre en place un cadre de dialogue constructif en vue de la tenue d'élections législatives libres et justes dans un climat apaisé.

Restons unis pour l’avènement d’une Guinée juste et prospère.


Conakry, le 3 mars 2013

Le Bloc Libéral


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